Il y aurait une injustice odieuse que nous ne parlions et ne relatons que l'histoire et les évènements de la vie de Shary. Accessoirement, ce personnage et cet être n'a pu être confectionner que grâce à deux vies, parfaitement distinctes aux premiers abords, mais qui eurent comme destins de fusionné pour en créer l'être que nous suivons aujourd'hui.

Une maison noble et coquette dans le pleins centre marchands d'Arnlo se tient un évènement mémorable... Enfin mémorable, pour ceux qui ont eut le droit exceptionnel d'y assister: la naissance des jumeaux de la grande famille régnant en maître et depuis toujours sur la confrérie des Parlèms. Deux bambins, un petit garçon et une petite fille. Des têtes couronnés de petites mèches de cheveux blancs qui pousseront au fil des années. Ces deux enfants furent accueillis dans leur foyer avec l'amour et la sécurité dresser autour du sang coulant dans leurs veines et celles de leurs aînés.
Prisonnier et à la fois cajoler par leur destin déjà sceller: l'un des deux montraient sur le trône des Parlèms et dirigeraient - un jour - la confrérie noble qui dépende de leur père.
Jamais Shary et sa soeur ne fut séparé, pas une seule année, ils grandirent tout deux, eurent la meilleure éducation réservée à la future élite de la nation humaine qu'ils représentaient sans jamais être dévoiler au public. Tout d'eux - avant de savoir qui des deux allaient diriger la confrérie et hériter du fardeau familiale - devaient rester un secret, bien gardé. Ils connurent le bal des mensonges, des illusions ainsi que la valse des rondes de garde autour de leur maison et même de leur chambre. Ils connurent l'angoisse d'être découvert, les mouvements fréquents, l'apprentissage en règle du passé de Madelle, de leur confrérie et des autres.
La politique, les mathématique, la littérature, la géographie... Ces matières entrèrent dans leur cerveau juvénile et bercèrent leur enfance. Une poignée de Parlèms étaient au contact de ces enfants et avaient le privilège immense de les enseigner et de pouvoir leur parler et connaître leur nom.
Dés qu'un des membre de leur tendre enfance devait être écarter, il finissait la langue coupée et les paupières cousus pour que le secret reste caché à tous.

C'est comme ça que finis Odélie, leur première nourrice. Puis leur première maître d'apprentissage et précepteur: le vieux Ghislam, puis lorsqu'ils atteignirent l'âge de seize ans, leur précepteur des matières précédentes qui avaient terminer leur ouvrage avec eux.
C'est de cette manière que devait finir celui de la fratrie qui ne serait pas choisis par la famille pour s'asseoir sur le trône caché des Parlèms mais, à cet âge, aucun d'eux ne connaissait cette tradition morbide. Tout deux vivaient dans l'indolence de la jeunesse et la découverte du monde.

Shary et sa soeur gagnait tout deux en beauté et en intelligence, ils étaient heureux, gai, farceur parfois turbulents mais avaient cette passion et ce dévouement inné - ainsi qu'entretenue - envers leur confrérie et les leurs. Alors que sa soeur faisait preuve d'une vérité très étrange, faisant naître de petits portails qui froissaient les limites de l'espace - pouvant passer un bras dans d'autres terres, y cueillir une fleure et la ramener à Arnlo, chez elle, sans en bouger - Shary semblait être muet de toute vérité encore.
Malgré les exercices qu'on lui donna, méditation, visualisation et concentration, il semblait bénéficier d'aucun don particulier ni d'aucune vérité.

Il allait être écarter de la lignée, sans aucuns doutes même. Le lord des Parlèms se devait d'être un être doué en des points bien précis avec un don capable d'aider sa confrérie et ces pairs... Un inutile, un muet de vérité ne pouvait être le Lord des Parlèms alors le prochain serait une Lady: sa soeur.

Minchëw (nb. se prononce "Mitchy") et Shary avait une douzaine d'année et l'avancement de leur enseignement allait prendre une toute nouvelle tournure - stratégie militaire, historique de bataille, connaissance approfondie de la confrérie et de son historique...Etc - Shary allait être écarter du secret familial... Mais le destin en décida autrement. Les dieux foudroya Minchëw pendant une nuit, envoyant un sbire de son désir de modifier le futur tout tracé de ces deux enfants: un homme ivre fut pris d'un amour violent pour la jeune demoiselle aux longs cheveux blancs et à la poitrine naissante, il se jeta dessus comme un chien affamé et l'éventra de la lame d'une dague pour s'en repaître.

On découvrit son cadavre tuméfié couverts de haillon déchiré qui était autrefois une robe simple de bourgeoise sur une petite place où il y avait une fontaine. La nouvelle déchira Shary de l'intérieur, il se jeta vers le cadavre méconnaissable et ensanglanté de sa soeur, la serra contre lui dans un sanglot et des pleurs déchirants.
Alors sa vérité s'enclencha. Comme la première respiration d'un nourrisson, la douleurs déchirante se mêla à son désespoir cinglant résonnant déjà dans sa poitrine. Il sentit qu'à chaque respiration - plus douloureuse les unes que les autres - il aspirait sa soeur à travers lui, en lui.

Il sentit l'aiguille du destin coudre son âme morcelé et celle de sa défunte soeur. Le fil se tirait à l'intérieur de lui-même alors qu'il sentait cette présence familière et ô combien douce pour son esprit se figer dans son être tout entier. C'était assourdissant, vertigineux comme sensation et pourtant Shary ne comprit pas tout de suite que les éclats de vérité qu'il sentait et les meurtrissures dans son être n'était pas dû qu'au chagrin intense qu'il ressentait.

Il dépérit alors d'une dépression pendant de longues semaines. Alité la plupart du temps, le goût de vivre disparut et il ne sut plus très bien à quoi servait-il encore qu'il se lève chaque matin, suive les leçons, prennent le chemin du siège du Lord des Parlèms alors qu'avec sa soeur - sa chère moitié - il en avait rêvé et fantasmé l'acte même de recevoir cet ultime honneur.

Peu à peu cet adolescent esseulé senti les choses se modifier en lui, dans son esprit il entendait la voix cristalline sa soeur lui parler et la nuit, il revoyait et ressentait les tortures qu'elle avait subit, l'affront qu'elle avait enduré, la douleur de la lame dans son ventre, la peur, l'angoisse, les cris, la douleurs.... Il se réveillait en sueur, la respiration brûlante sans comprendre.
Dans les exercices méditatifs pour sa vérité et pousser à la faire apparaître, il palpait ces liens étranges qui le composait, il sentait sa soeur en lui, pouvait discuter avec cette dernière, il l'apaisait de sa mort et pourtant, Shary gardait ces évènements cachés de tous, n'en parlant pas.
Peut-être était-il devenu fou à la mort de Minchëw et peut-être rêvait-il de ces évènements, le chagrin pouvait le bercer d'illusion malsaine et son esprit craquait sans doute... Mais devant tant de faiblesse et la douceur que lui apportait ces discussions mentales avec cette dernière, il n'arrivait pas à tout avouer à son précepteur. De peur d'être écarter, de peur d'être punis de folie...

L'année suivante, il tomba gravement malade. Une maladie étrange et incurable, aucuns médecins ne put diagnostiquer correctement ce qu'il avait. Une fièvre abominable lui broyait le crâne, il avait l'impression que ces os, sa chair, ces muscles se mouvaient dans son corps. Shary avait à peine conscience de tout ce qui se passait et ne comprenait rien, plongé dans son délire avec sa soeur, il passa donc deux semaines sous la fièvre à discuter avec elle à voix haute.
Sa voix passant de la sienne à celle de sa soeur devant sa famille qui s'étranglait de stupeur et d'incompréhension devant ce phénomène.
C'était la première transformation de sa seconde vérité, elle poussait contre son corps, déchirait sa peau et le transformait de l'intérieur en tordant chaque partie de lui-même. Le plus petit atome d'ADN de Shary se retrouva fondu dans celle de sa soeur et il en prit les traits jours après jours. Jusqu'à être elle. Exactement elle.

Un conseil réduit des précepteurs et des parents de Shary se tint à la fin du processus, quand la fièvre retomba et que Shary lui-même prit conscience de ces changements dans une panique profonde.
Après de nombreux tests, on évalua ainsi la vérité de Shary et ces limites. Un mois après la première transformation, les précepteurs et de nouveaux maîtres appelés aux chevets de Shary lui fait faire la transformation inverse, dans la même fièvre et maladie.

Tout le corps et l'esprit du jeune Parlèms voguait entre deux eaux: celle de Minchëw et la sienne. Deux consciences, deux êtres dans un corps.
Shary parla alors de ces discussions mentales avec sa soeur depuis sa mort, confiant toutes ces sensations et impressions et on l'éduqua à utiliser sa vérité, se transformer, encore et encore. Dans les douleurs et les efforts colossaux à développer à chaque fois.
Deux maîtres fondèrent les suppositions quand à l'absorption de l'esprit de Minchëw avec Shary et ces propres impressions, quand on lui proposa d'absorber une autre conscience, notre garçonnet refusa de peur de perdre sa soeur de son être. On établit donc moulte théorie qui restèrent des théories devant les refus catégoriques et réguliers de l'adolescent à recommencer ce processus.

Son corps grandit, comme celui de sa soeur, il fut dénué de toute virilité prononcé et prit donc une apparence très androgyne dû à sa vérité et les transformations fréquentes réclamés par ces maîtres pour l'inciter à la contrôler à la perfection.
Bien entendu devant la poussée de fièvre et les douleurs ainsi que l'agonie du Parlèms à chacune d'entre elle, il n'eut aucun doute quant au prix de telles prouesses.

A l'aube de ces dix huit ans, on informa Shary de la réalité des choses et qu'il était choisis comme héritier du trône de Lord des Parlèms. Il quitta la bourgade d'Arnlo pour un lieu secret et bien mieux protégé pour la suite de son enseignement.
Il reçut le tatouage-talisman du Lord des Parlèms à vingt sept ans, lorsque la mort de son prédécesseur ne faisait plus aucuns doutes et se rapprochait à grand pas.
Il fut introduit alors au conseil des Parlèms un an après l'obtention du tatouage-talisman et cela donc fait une année seulement que le jeune Lady-Lord gouverne la confrérie des Parlèms.
Prétentieux, hautain et dés plus insaisissable, Shary met les nerfs de ces gardes et des conseillers à rude épreuve tout s'appliquant à son rôle nouveau. De sa vérité particulièrement utile pour garder secret son identité on le laisse voguer à sa guise dans les rues du monde des humains, souvent seul, parfois accompagné d'un garde dans la confidence de son rôle dont il couvre l'identité d'une montagne de mensonge.
"Lui ?! Ce n'est qu'un larbin que mon mari me colle au train pour les courses !"
" C'est une sourde-muette à qui j'ai sauvé la vie, depuis elle ne me lâche plus !"
" Un porteur quelconque pour mes courses !"
" Ma vendeuse d'opium favorite !"
" C'est lui qui me vends sur les trottoirs !"
... Des petits mensonges amusants que tout Lord et Lady de Parlèms doit savoir manier pour sa propre sécurité et son amusement.