Ombre Messages : 115 Expérience : 992 | (#) Sujet: Re: À point nommé Dim 22 Avr 2018 - 18:42 | |
| Après avoir regardé un peu ce qui se passait autour d’elle, Kayerith finit par pousser un long soupir par les naseaux, visiblement ennuyée par la situation qui ne l’amusait plus vraiment. Les liares ne bougeaient quasiment pas, et elle n’avait pas réussi à faire peur à celle qu’elle ne connaissait pas. Lassée, elle posa sa tête sur ses pattes avant et ferma ses yeux reptiliens. De là où elle était, elle pouvait profiter pleinement de la chaleur de la coulée de lave sans risquer de s’y brûler. Il ne lui en fallait pas plus pour être heureuse comme un coq en pâte.
De son côté, Luran attendait, un peu anxieux, que Kharis ait fini de s’habiller derrière son rocher. Il n’arrivait pas à savoir pourquoi son opinion avait une importance pour lui, étant donné qu’il ne la connaissait pas et que ce n’était qu’une citadine. Il ne pouvait pas s’empêcher d’avoir ce type de réaction lorsqu’une nouvelle personne rencontrait la dragonne. Il avait tellement été dans ce type d’inquiétude longtemps, lorsqu’il avait fallu se dévoiler aux yeux du clan, que les vieux réflexes étaient restés vifs, même maintenant qu’il n’y avait plus d’enjeux. Kharis n’avait pas vraiment intérêt à se montrer hostile, et si cela devait tout de même arriver, il lui souhaitait bon courage pour retourner à Orlack sans leur aide.
Elle finit par revenir vers eux, ignorant ostensiblement la dragonne, qui l’avait déjà complètement chassée de ses pensées, mais sans arriver à retenir des regards à la dérobée vers Keldram. Qu’avait-il de plus inquiétant d’une ejdeha adulte en pleine possession de ses moyens ? Luran jeta un oeil à son ami, qui n’avait pas bougé et ne paraissait pas avoir fait des grimaces dans son dos – il en avait en tout cas passé l’âge et il espéra qu’il n’en était pas là. D’une voix qui trahissait sa désorientation malgré sa maîtrise, elle s’enquérit de la suite des événements. Le nomade n’y avait pas encore réfléchi, réglant les problèmes au fur et à mesure. Malheureusement, il devenait urgent de savoir quoi faire.
“Ahem, et bien…”
Il eut à peine le temps de bafouiller qu’elle leur demanda de l’aide pour rentrer chez elle. Oui, c’était à peu près ce qu’il avait en tête. Il allait peut-être un jour le regretter, mais il n’était pas du genre à laisser une personne blessée seule dans la montagne, sans aide, sans matériel, et sans vivre, d’autant plus que c’était une citadine. C’était la condamner à mort et il n’était pas près de laisser ça arriver. Il haïssait plus que tout le roi et ses sbires, et il se méfiait par principe de quiconque venait des villes. Cela ne voulait pas dire qu’il allait laisser mourir quelqu’un en demande d’aide.
“Je peux pas te laisser comme ça, c’est sûr. Dans ton état, tu vas mettre trois jours à retourner là d’où tu viens, si tu te perds pas. Ce n’est pas envisageable si tu tiens à ta peau.” Il jeta un coup d’oeil au ciel. La fin de l’après-midi arrivait, le temps commençait à presser. “Dans tout juste trois heures il fera nuit. Passe la nuit avec nous au camp et tu pourras repartir demain matin, reposée, avec une journée de lumière devant toi et suffisamment de nourriture pour ton trajet.”
De toutes manières le clan allait bientôt déménager. Même si elle était suffisamment orientée et sans scrupule pour les dénoncer à l’armée, le temps qu’ils arrivent les soldats ne trouveraient d’un camp vide et aucune trace à suivre sur les rochers.
“Keldram, va voir devant nous si la voie est libre.”
L’intéressé fit une moue contrariée mais ne discuta pas. Après tout, s’il n’aimait pas l’idée d’amener une fidèle du roi chez eux, il n’aimait pas plus rester en sa compagnie combinée à celle du dragon. Il se leva et partit d’un bon pas pendant que Luran rassemblait les quelques affaires qu’ils avaient laissé traîner. Kharis avait certes meilleure mine mais elle restait blessée, et elle aurait besoin de plusieurs heures pour arriver à destination.
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