La vie semble être un long fleuve tranquille, mais pour ma part ce n'est pas vraiment le cas. Je parle peu et ne suis pas très sociable, voir sociopathe mais bon je le cache bien. Pendant une longue période j'ai travaillé pour gagner ma vie mais je ne faisait pas dans le genre honnête, non. Je soupire puis regarde par la fenêtre de la maison ou je me cache depuis plus d'un an maintenant, posant ma tasse j’effleure d'un doigt un petit couteau au quelle je me suis beaucoup attaché, celui Dardierre, malgré les années je pourrais dire que c'est mon seul ami.

Je me rappel encore bien de notre rencontre de la peur que je lui est faite et surtout de la drôle d'amitié qui nous à unis, je lui est donné de quoi me contacter mais il ne s'en est jamais servis, mais bon je garde espoir ont sais jamais. Posant ma tasse sur la table je regarde le jour se levé en me rappelant mon arriver dans cette ville, pour fuir les Récleyès qui partaient en guerre sous les ordres du roi, déjà que je suis solitaire, j'aurais pas aimer participé à cette tuerie. Enfin c'est surtout parce que je déteste suivre des ordres, je suis un très mauvais soldat, plus solitaire dans l'âme.
Depuis maintenant une bonne année j'avais fuit tout ça et je me cache à Arnlo, oh ce n'est pas le grand luxe, bien qu'avec mon argent je pourrais vivre confortablement dans une maison luxueuse mais je ne m'y intéresse pas, je préfère la vie à la dur et ses charmes. Je pose ma tasse vide puis remet la dague à sa place sur moi, je vais dans l'entrée de la maison puis mettant une cape sur mon dos je remonte la capuche pour un peu sortir, je dois m'acheter ma pitance de la journée avant d'allé voir si je ne pourrais pas aider une personne ou deux, et oui quitte à perdre mon temps, autant aider le monde gratuitement ça me change de d'habitude.

L'air matinale m’accueille à la sortie de la maison, bien que délabrée je ne sais pourquoi mais personne ne s'en approche ou ne la détruit ce qui fait bien mon affaire. Comme à mon habitude je me fait tout petit, marchand doucement et me courbant un peu en avant comme les vieux, je n'utilise pas mes dons, ça me desservirais bien trop, arrivant dans la rue principale je vois les marchands qui posent leurs étales. Je me prend un morceau de viande et aussi un fruit avant d'allé vers la fontaine principale et de m'asseoir pas loin. Je mange ma pomme regardant autour de moi. Le jour arrive enfin et le soleil me lèche les pieds, j'aime bien la chaleur matinale, souriant un peu je finit mon fruit puis me redresse pour continuer ma promenade.

Marchand parmi les bedeaux, je ne fait pas attention et me retrouve dans la foule, presque poussé vers une taverne j'y entre pour m'asseoir à une table. Il y à beaucoup de monde dans cet endroit, je voulais pas trop me rendre ici mais bon je vais rien dire non plus. Je me commande un café puis vois une jeune femme prendre place en face de moi, faut dire qu'il à pas beaucoup de place ici non plus, mais je me plaint pas elle est charmante la jeune enfant, enfin jeune pas vraiment je dois pas être plus vieux qu'elle. Laissant mon visage sous la capuche je la regarde avant de lâché un "bonjour" tout simple.

…
Il est si tôt. Je sens la fraîcheur matinale venir me caresser le visage alors que je n’ai même pas encore ouvert les yeux. Bon sang, ce que j’ai mal… Les bruits de pas aux alentours font écho dans mon esprit, venant buter contre les bords de mon crâne. Je sens ma tête prête à exploser. J’ai chaud, j’ai froid, je veux simplement me rendormir.

Je ne demande pas grand-chose, et pourtant, l’on m’en empêche. Quelqu’un pose sa main contre mon visage ; cela m’horripile, j’ouvre les yeux, décochant un regard mauvais, le premier de cette journée.

Tiens, Père. Vous en êtes la première victime. Vous savez pourtant que je ne supporte pas cette proximité. Enlevez donc cette main de là ! Voilà, vous semblez lire dans mes pensées. Je ne peux effacer cet air irrité de mon visage, et pourtant vous ne vous retenez pas de plaisanter en secouant votre main, faisant mine de vous être brûlé.

Dieux, ce qu’il m’agace.

- Ma chérie, tu es bouillante. Il se lève du matelas et me tourne le dos pour aller fermer la fenêtre. Quant à moi, je m’assois sur mon lit en me frottant les yeux, épuisée. Je n’ai pas assez dormi, mais mon paternel n’en a visiblement cure. Ne t’en fais pas, le médecin ne tardera pas.

J’ouvre deux grands yeux étonnés. Comment, le médecin ? Je ne me souviens pas avoir demandé à le faire venir.

Je soupire expressément, décidément affligée que Père ait prit une telle décision sans même juger utile de m’en informer ! Voilà qu’à peine réveillée, je dois déjà me préoccuper de ce genre de futilité.

- Père, je crains de n’avoir le temps de recevoir qui que ce soit. Je me sens en forme, et puis, une création pour la Lady est en cours. En baillant nonchalamment (après tout, mon interlocuteur n’en reste pas moins mon père), j’enchaîne : Vous savez bien que les commandes de la Lady n’attendent pas.

Il se tourne vers moi en me décochant un regard sévère. Je n’ai rien dit de mal, et pourtant, je sais pertinemment ce qu’il me reproche : il dit que ma santé passe avant tout, avant même mes créations. Je crois qu’il ne se rend pas compte de la quantité astronomique de travail qui m’attend depuis que j’ai repris l’atelier, et de la pression qui repose sur mes épaules. Il est là question de ma réputation, je ne peux pas me permettre de rendre une robe destinée à la Lady en retard ; d’autant plus à cause de toutes ces critiques qui fusent sur mon travail... Je me dois de redorer mon blason.

Je n’ai que faire de son avis. Je n’attendrai pas son autorisation pour aller coudre. Cet atelier est mien, à présent, et je le dirigerai comme je l’entends.

Je fais donc mine de ne pas l’avoir vu. Je ne cherche pas le conflit, mais je refuse de capituler une nouvelle fois. Je fais voler mes cheveux en arrière et sors de mon lit, grelottant légèrement en ôtant la couverture. Mon père soupire et se saisit d’une écharpe ; avant même qu’il n’ait le temps d’approcher, j’use de ma Vérité pour faire voleter l’habit jusqu’à mes épaules (il ne cherche pas à retenir le vêtement, ce qui rend le sort plus simple) avant le laisser retomber sur moi.

Je n’ai jamais apprécié le contact tactile, mais plus le temps passe, moins je le supporte. Au moins, le message est clair : il n’approchera plus. Je crois d’ailleurs qu’il n’a pas grandement apprécié mon comportement : il fait rouler ses yeux et se tourne de nouveau vers la fenêtre, contemplant l’extérieur d’un regard vague.

- Tu n’iras pas à l’atelier aujourd’hui, tu dois te reposer. Tu es encore sous ma tutelle, que je sache. Regarde-toi, tu es pâle comme un linge : je refuse que tu travailles dans cet état. Je crois rêver. Je décide de rétorquer en levant le ton :
- Père ! Comment osez-vous ? Je ne peux pas me le permettre, j’ai déjà pris du retard… Mon père enchaîne directement en me coupant la parole :
- Assez, Elerinna. Il se dirige en direction de la sortie, je le suis nerveusement, mais il décide de ne pas me regarder. Ne bouge pas d’ici, sans quoi tu risques de m’entendre. La robe de Lady peut bien attendre.

Il sort finalement en claquant la porte ; je crois qu’il avait appréhendé ma réaction, et que son humeur n’est pas aux querelles futiles, aujourd’hui. Très bien, Père. Vous souhaitez donc m’imposer de telles règles : soit, je ne travaillerai pas aujourd’hui.


J’avance, l’écharpe contre la bouche, déambulant incognito dans les rues d’Arnlo au milieu des passants. Je ne suis pas à l’aise, ici. Je n’ai pas l’habitude de sortir dans la ville sans qui que ce soit pour m’accompagner. D’habitude, Opale est à mes côtés afin de nous permettre de critiquer les concurrents ; mais malheureusement, elle aurait été la première à prévenir mon père de ma sortie.

Je ne suis pas folle, j’ai tout de même prévu un peu d’argent. En revanche, je ne saisis pas bien pour quelle raison la plupart des habitants se retournent sur moi : mon chapeau serti de pierres précieuses n’est-il donc pas en vogue chez les petites gens ? Ma robe de soie impressionne-t-elle ces dames ? Je me sens observée, mais cela ne me déplaît pas. Cependant, ma toux se faire de plus en plus forte, et mon visage me brûle terriblement.

Rapidement, je commence à regretter cette sortie. Je regarde ma montre : il n’est pas si tôt que cela, et le soleil commence à taper. Je ne pourrai pas le supporter bien longtemps ; je me sens terriblement fébrile. Père n’avait peut-être pas tort.

Alors que j’ai terminé de faire le tour du marché (dans lequel je n’ai trouvé que des horreurs), je décide de chercher un lieu où m’installer le temps de recouvrer mes esprits. Sans trop réfléchir, je pénètre dans une taverne. Je crois que je n’y ai encore jamais mis les pieds…

Qu’importe, il faut que je m’assoie. Autour de moi, tout est flou, et le bruit m’angoisse. Je sature, aie besoin de calme. Un siège libre, parfait ! Je ne regarde même pas la personne en face, ne lui porte pas la moindre attention. Je pose mes coudes sur la table et prends mon visage entre mes mains : la migraine est en train de s’intensifier.

Mince, voilà que les odeurs d’alcool parviennent jusqu’à mes narines et qu’un « bonjour » vient s’immiscer dans mes oreilles. Mais que fais-je donc au beau milieu de tous ces rustres ?

Je lève finalement les yeux vers mon interlocuteur, lui décochant un regard démontrant bien que je n’aie pas envie de lui parler. En plus, il est louche. J’ai seulement besoin de calme. Finalement, je ne me trouve pas très polie ; mes parents ne m’ont tout de même pas élevée de cette manière. D’une voix catégorique, je lui réponds :

- Je t’en prie, n’essaie pas de me faire la discussion. Je ne suis certainement pas d’humeur à discutailler avec des roturiers.

Je ponctue ma phrase d'un soupir en pointant mon visage vers la table. La fièvre me fait-elle perdre la raison ?

(hrp: désolé c'est cour mais tu m'as pas donné beaucoup de matière ^^)

Allons bon, je me montre pour une fois et je dis bien pour une fois relativement gentil mais voilà que mon interlocutrice m'envois presque sur les roses. JE soupire la regardant mais remarque qu'elle n'as pas l'air en forme, je penche un peu la tête avant de boire une gorgé de mon café.

Enfin bon je remarque largement qu'elle est du genre pleins aux as, je soupire avant de prendre une poudre dans ma poche, bien qu'elle ne sente pas super bon, elle est radical contre les douleurs. JE lui en met dans un verre d'eau puis lui donne sans vraiment dire quoi que ce soit.

Mais bon je garde à l'esprit qu'elle me considère comme un roturier, bien que je n'en soit pas un, j'ai juste l'apparence des petites gens ce qui me permet nettement de me fondre dans la foule. Enfin bon je lui offre une sorte d'aspirine mais rien ne dis qu’elle voudras me faire confiance sur le produit que je lui donne. Je repris doucement la parole.

- Roturier ... Je le suis pas j'ai juste rien à me mettre, ce verre contient une herbe calmante, je me doute que vous devez avoir un gros mal de crâne.

En passant je voulais me présenté mais un serveur arrive pour prendre la commande de la lady, je capte pas trop ce qu'elle fiche ici, c'est pas vraiment un endroit pour elle. J'ai beau être recleyès je suis pas non plus sans cœur, enfin presque.

J'avais pas fait attention mais j'avais deux anneaux en or, j'ai complètement zappé de les enlevé mais bon ils sont pas gros non plus. JE plisse un instant le regard car je remarque que le serveur à une dague dans la manche, je reste sur mes gardes, ont ne sais jamais. J'ai pas envie que l'ont m'accuse de ce que je n'est pas fait.

Je montre une certaine attention au serveur près à lui sauté à la gorge si il le faut, je vais pas laissé une jeune fille malade seule au milieux de ce coupe gorge. Bien que je ne la connaisse pas je prend quand même la décision de m'occupé de la jeune fille, je me redresse puis avec autorité je la prend doucement par le bras pour la guidé vers l'extérieur. Je vais doucement me rendant compte qu'elle vas vraiment mal, je la connais vraiment pas mais je ne la laisserais pas seule dans cette état. Elle as beau se montré vindicative, je ne l'abandonnerais pas.

Voilà, alors que je crois avoir mis un terme à cette discussion, le roturier d’en face se sent pris d’un élan d’altruisme et jette de la poudre dans un verre rempli d’eau. Il me le tend sans ajouter quoi que ce soit. Mais qu’est-ce qui lui prend, bons dieux ? Je me saisis du verre et en approche mes narines ; cette odeur me fait grimacer. Je le pose sur la table et le repousse du bout des doigts, ne jugeant même pas utile de le remercier pour son geste.

Cette chose est-elle censée agir sur mes maux de tête ? Allons bon, s’il savait. J’ai déjà tout essayé pour combattre la maladie. Un énième remède de grand-mère ne m’aidera pas à me rétablir. Et puis, je ne vais tout de même pas boire la première bizarrerie qu’un parfait inconnu me propose…

Je ne fais déjà plus attention à ce type, massant mes tempes, essayant de penser à autre chose -comme, par exemple, le retard que je prends en ne travaillant pas aujourd’hui-, mais voilà que mon interlocuteur se justifie sur son statut de roturier, m’expliquant au passage les propriétés de sa plante.

Je retiens un ricanement : allons bon, tout ce que vous voulez, mais vous ne me ferez pas avaler que ce type est un noble ! Un noble, voyez-vous, ne se vêtirait pas de cette manière, et ne ferait pas la tournée des tavernes. Un noble aurait au moins la décence de porter, que sais-je, ne serait-ce qu’un chapeau ! Un noble aurait une garde-robe respectable, contrairement à ce type. Un noble aurait la décence de se présenter convenablement.

Bon, peut-être que le bougre n’en a simplement pas eu le temps, étant donné que le serveur arrive pour prendre nos commandes. Je n’ai aucune idée de la façon de gérer ce genre de situation. Je ne suis jamais allée dans une taverne. A tout hasard, je déclare :

- Je veux un thé. Avec du citron. Pas trop chaud, plutôt tiède de préférence.

Je crois que ce n’était pas la bonne réponse. Le serveur me dévisage en haussant un sourcil. Je ne comprends pas vraiment ce qu’il se passe autour de moi, le type d’en face se lève soudain et prend lui-même la décision de me saisir par le bras. Est-ce une blague ? Je frissonne à ce contact, ne supportant pas que qui que ce soit pose la main sur moi.

Le type ne me lâche pas ! Une fois arrivés à la sortie, j’effectue un geste brusque pour dégager son bras, lui décochant un regard mauvais. Prête à lui beugler dessus, redressant mon chapeau, j’inspire avant de prendre la parole :

- Ecoute-moi, tu n’as plus intérêt à me toucher ; plus jamais ! Ai-je été claire ?

Je regarde un peu atour de moi le monde qui déambule aux alentours de cette taverne. Le bruit me paraît sourd, je tiens ma tête, bouillante, et je ferme les yeux en enchaînant :

- Sais-tu qui je suis ? Je m’appelle Elerinna Jelica, je fais partie de l’une des familles les plus fortunées du continent. Et je n’autorise pas qui que ce soit à porter la main sur moi.

Un vertige. Je rouvre les yeux en le dévisageant, attendant, peut-être, qu’il se présente à son tour. Tout ce que j’aimerais, là, c’est rentrer chez moi. Je me demande seulement si mes jambes seraient capables de me porter jusqu’au manoir…

Je l'aide du mieux que je peux à sortir de la taverne tout en faisant attention qu'elle se cogne pas et une fois enfin dehors elle se libère de manière fort incongru. Je la laisse faire quand elle me parle d'une manière plutôt vindicative, je me dis que pour une fois que je montre sympa j'ai pas bien choisit mon jour.

Elle me sors les grandes phrases sur son importance et tout ce qui fait d'elle une fille hors norme, franchement je m'en tape le coquillard d'une force, je soupire puis regarde autour de moi pour voir une calèche non loin de là, je hèle le chauffeur puis lui jette quelques pièces en prenant la parole.

- Emmène cette personne ou elle te le diras.

Je ne la touche pas mais l'invite à entré dans la calèche, je reste distant et courtois bien que j'ai une furieuse envie de lui faire ravalé le manche à balai qu'elle à coincé dans le cul, je ne dis rien lui laissant loisir de m'insulté encore si ça lui fait plaisir.

Je ne l'aide pas mais lui ouvre la marche, je pense qu'être sortis aujourd'hui était pas une super idée, je pensais que j'aurais pus trouvé une personne avec qui parler mais je suis pas tombé sur la bonne personne je pense.

Jelica ... J'ai souvent entendu ce nom depuis mon arrivé dans la ville, mais bon j'ai pas de grief contre cette famille, donc le mieux pour moi est de resté simple et discret sur qui je suis en vrai.

Je suis là lui présentant une petite révérence en signe de sympathie, bien que ce soit le contraire mais je vais pas l’agressé j'en vois pas l’intérêt.

La miss est trop imbue d'elle même élevé je pense dans le petit monde des bisounours, j'ai vécus autrement et je connais la dur réalité, ensuite qu'elle crois que je sois un pouilleux ou un gros con je m'en fou totalement, pour l'instant le plus important est qu'elle aille ou elle le désire.

Je vois bien que ce jeune homme ne s’intéresse d’aucune façon à ce que je suis en train de lui raconter. Bons dieux, et cette migraine qui me tiraille toujours un peu plus… Il faut bien avouer qu’elle ne contribue pas à améliorer mon humeur. Aussi, j’arrête systématiquement mon discours quand je vois la main du garçon s’élever pour interpeller une calèche passant non loin de là. Qu’est-ce que cette mascarade ? Il ne s’apprête tout de même pas à partir et à abandonner ainsi une jeune femme à son sort, si ?

Non, il faut croire que je me suis trompée sur son compte. Le garçon m’invite à monter dans cette calèche, indiquant au passage au conducteur de m’amener où je le désire. Tout à coup, je me sens quelque peu mal à l’aise. Cet homme en face de moi, malgré mon comportement à son égard, ne se garde pas de me montrer de la sympathie et conserve son calme. Je crois, en fait, que j’ai dépassé les limites.

C’est bien la première fois que j’éprouve tant de remords par rapport à mon comportement envers un simple roturier. Oh, je pourrai toujours reporter ce manque de courtoisie sur le dos de mon état de santé actuel. Je m’installe confortablement sur l’une des banquettes de la calèche, réajustant mon chapeau. Puis, d’un ton quelque peu plus doux qu’auparavant, je déclare à l’intention du chauffeur :

- Domaine Jelica, je vous prie.

L’homme acquiesce d’un signe de la tête et se met en route. Le chemin ne devrait pas être long, et pourtant, je ne peux me résoudre à laisser un silence s’installer. Je pose mon regard sur cet homme en face dont je ne connais même pas le nom : allez, un peu de gentillesse ne te tuera pas, Elerinna !

- Il est très agréable de votre part de vous soucier à ce point de mon état de santé ; sachez d’une fois arrivée au manoir, je saurai m’en souvenir.

Sous-entendu : je ne tiens pas à m’excuser de mon comportement, je tâcherai simplement de te le faire oublier en te payant grassement.

Je soupire puis détourne mon regard. Je ne lui laisse pas le temps de répondre avant d’enchaîner :

- Vous ne vous êtes toujours pas présenté. Je vous ai dit mon nom, alors, quel est le vôtre ? Que faites-vous dans la vie ? Racontez-moi tout.

Je ne me méfie plus de cet homme. Certes, il avait l’air louche quelques instants auparavant, mais le bougre a tout de même entrepris de me ramener jusqu’à chez moi en calèche, alors, je ne peux me résoudre à le haïr. Peut-être l’inviterai-je même à boire un thé une fois que la calèche nous aura déposés à l’entrée du domaine.