"M le Maudit" [MJ: Ria]

(#) Sujet: "M le Maudit" [MJ: Ria] Mar 28 Juin 2016 - 23:49

Cela faisait quelques poignets de jours que j'avais entamé mon expédition en direction des Terres de Faras depuis la Tour Ouest. Mon but était la Fête de la Vérité. La Fête de la Vérité... Un méandre de souvenirs resurgissent du tréfonds de mon cerveau. Ma famille, mon père, ma mère, ma sœur et moi, le sourire aux lèvres, arpentant les chemins colorées de la foire en folie, la joie sur nos visages. C'est si... Nostalgique. Quel est ce drôle de sentiment que je redécouvre ? Moi qui pensait avoir fortifié mon cœur en l'entourant d'une rempart de roche, en effaçant à la gomme de l'expérience douloureuse du passé mes sentiments, moi qui avait perdu toutes traces d'humanité, aurais-je perdu la Asmody inerte ? Stop. Tais-toi. Tu as un objectif, et tes pensées sont que pour cela, récolter des informations. Pas de sentiments. Pas de cœur. Pas de souvenirs.

Alors que la jeune femme entrait dans les abords des festivités, passant les plaines de verdures humides, un paysage familier s'ouvrit devant ses yeux moroses. Les soldats au garde à vous, leurs armures brillant de milles feux à la lumière du jour, lances à la main, gardant le paysage colorés derrière eux. Passant cette lignée de garde, la jeune femme garda un air naturel, chassant tous les soupçons qu'elle pourrait dégager et s'ouvrit aux ruelles aux milles et unes couleurs. Des stands présentant moult richesses des quatre coins du monde, tenus par des marchands criant la qualité inébranlable de leurs produits, dans le brouhaha sifflant dans l'air. Les rires, les chants et les exclamations de voix étaient au rendez-vous. La jeune femme au visage pâle comme la neige était habillée d'une tenue en tissu rouge et noir, recouvert de plaques d'armures en métal et coiffée d'un casque au crâne soudé sur le dessus. Sa jupe voletait aux ondulations dansantes du vent, comme accompagnant la musique enjouée de la fête. L'alcool tombait à flot, et les danses autour de quelques musiciens de rue bouchaient chaque passages. La jeune femme avançait dans ce dédale festif, l'oreille alerte, attrapant quelques mots ici et là dans l'espoir de tomber sur une information alléchante. Lézardant les rues créées par les tentes et les stands, elle observait les décors aux couleurs endiablées. Le clapotement des sabots d'un cheval sur la terre retournée fit se relever la tête de la jeune Récléyés, quant elle remarqua que le cheval, de sa forme imposante et puissante, la bouscula. Elle tomba alors dans un tas de foin près d'une charrette en bois. Nul temps de comprendre, une main l'extirpa, les cheveux recouverts de paille, et fut balancée dans les bousculades de la foule pour se retrouver au milieu d'une danse fiévreuse sous les déhanchements d'un accordéon. Attrapée par un inconnu la faisant tournoyer au milieu de la foule, surprise, elle ne put s'en extirper quand elle fut lancée dans les bras d'un autre, le rire éclatant de sa bouche tant l'inconnu était pris dans les festivités. La foule autour riait à gorge déployée, et d'autres frappaient dans leurs mains les soubresauts de la musique endiablée. La jeune femme vit une brèche dans la foule et hissa un passage pour prendre la fuite. Sortit de cette ronde effarouchée, la jeune femme reprit son souffle tant bien que mal, chassant la poussière et les quelques brindilles de paille sur ses vêtements en écrin. Poursuivant sa route, elle s'arrêta au bord d'un comptoir à l'extérieur et prit place sur un fauteuil. Un homme d'âge mûr, habillé d'une chemise en toile blanc et d'un veston en cuir brun s'approcha cette dernière et lui proposa:

Que désirez-vous, charmante jeune femme ?
-Une pinte d'hydromel, je vous prie.
-Tout de suite.

La jeune femme aux yeux de pluie souffla longuement, reprenant haleine, alors que le tavernier revint, une pinte à la main et la déposa devant cette dernière, un sourire amical aux lèvres et repartit dans ses services. Asmody prit le manche en main et pencha la pinte sur ses lèvres pour tremper ses lèvres dans le breuvage à l'odeur de houblon et de malt, vidant petit à petit le liquide doré. C'est alors que son regard discret se posa sur deux commères à sa gauche, l'une terrifiée et l'autre ébahit. La jeune mage ouvrit grand ses oreilles, écoutant attentivement la discussion:

"Tu es sûre de ce que tu as vu ? C'est pas encore une de tes hallucinations j'espère ?
-Je te le jure sur la propre vie de ma fille que c'était lui ! Ysolda, puisque je te dis que c'est vrai ! C'était lui, "M le Maudit" ! Si il est vraiment en liberté, que les dieux nous viennent en aide, Ô Séliope, pourquoi avoir relâché cet homme ?! Sydilia vous a-t-elle corrompue ?
-Par les Dieux, cessez donc de geindre ! Si ce que vous dites est bel et bien vrai, le destin est dans les mains de Filéole ! Où l'avez-vous aperçu ?
-Il y a seulement quelques minutes, il venait de tourner à droite. J'espère de tout cœur que ce n'était qu'une illusion !
-On vous prendra à nouveau pour une folle."

Quel était cet homme que craignait tant cette vieille dame ? Asmody, de nature curieuse, se devait de savoir. Elle avala la dernière gorgée du breuvage d'un trait, se leva du fauteuil et passa une main dans sa bourse pour poser du plat de la main une pièce d'or et rentra dans la foule. Elle tourna à droite, comme l'avait indiqué la vieille dame et marcha tout droit, cherchant du regard, un homme aux allures de criminel, scrutant chaque passagers, chaque détails de leurs visages, faits et gestes ainsi que leur comportements au peigne fin, déduisant avec le peu d'informations qui est ce "M le Maudit".

Alors que vous détaillez la foule, un homme arrive en sens inverse, passe à votre droite et vous bouscule. Vous n’avez pas le temps d’apercevoir son visage, caché par une grande capuche. Vous avez juste eu le temps de voir qu’il porte un grand manteau d’un marron très sombre et qu’un grand M blanc est marqué sur son épaule. C’est donc lui, l’homme que vous recherchez ! Les passants ne semblent pas remarquer ce détail de sa tenue et très peu sont ceux qui s’écartent sur son passage.

Pas très grand, il se glisse facilement dans la foule et il vous faut vous concentrer pour ne pas le perdre de vue. Alors que vous tentez de le rejoindre, un bruit dans votre dos signale le début d’un spectacle. Un mouvement de foule vous fait alors reculer loin de votre cible, que vous commencez à avoir des difficultés à retrouver dès que votre bataille pour avancer vous pousse à le quitter des yeux.

La jeune femme marcha doucement, cherchant du regard la personne qui pourrait potentiellement être ce "M le Maudit". Après quelques minutes de recherches intensifs, la jeune mage soupira et baissa les yeux, bredouille. C'est alors qu'une force, un corps, la bouscula et la fit se renverser contre une tente qui par extension du tissu, la redressa. Elle tourna la tête en direction de l'homme qui marchait du sens opposé, et commença à décrire l'homme en scrutant sa silhouette, ses vêtements et sa démarche. Il portait une capuche, ce qui cachait son visage et le rendait un peu plus anonyme, ainsi qu'un manteau marron très sombre, dont un "M" blanc est cousu à l'épaule. La jeune femme le suivit alors, sachant que c'était sa cible, et marcha avec hâte, se mettant à sa poursuite tout en restant furtive et se cachant dans l'amas de foule. Les pas légers et insonores, ses comme un feuille voletant au vent pour atterrir sur le sol dans un silence absolu, elle gardait une légère distance de quelques mètres pour ne pas éveille quelques soupçons si sa cible venait à se retourner.

L'homme en question n'était pas très grand, il se faufilait entre les corps aisément, et pourtant il renversait les passants fréquemment, personne ne cherchant à se retirer de son passage. La jeune femme gardant son regard sur la silhouette filante, ne quittant pas une seule seconde des yeux sa cible, elle accélérait le pas pour ne pas le perdre de vue, alors que la foule se faisait plus dense. Elle tentait de le rejoindre, mais même en bousculant quelques passants qui, certains se renversant, marmonnaient des injures et des grognements envers la femme aux yeux de pluie, mais cette dernière n'y portait aucunes importances et ne lâchait pas l'encapuchonné.

"J'y suis presque, plus que quelques pas et je pourrai le questionner. Quel est cet homme ? Pourquoi il se presse ainsi ? Il a l'attitude d'un homme qui cherche à fuir, ou qui a quelque chose à se reprocher. Faut que je l'attrape, dans cette foire, je n'arriverai pas à le retrouver, et ce serait bien ma veine."

La jeune femme avançait toujours, l'homme n'était plus qu'à quelques pas, alors cette dernière tendit la main pour attraper l'épaule du fuyard quand un signal, une explosion d'artifice éclata près d'elle, dans son dos, et la foule dispersée qui avait offert un dédale de passages faramineux venait s'étouffer et s'étrangler par la foule se densifiant en une marre. La jeune femme fut emporté sur quelques mètres et dût alors se retrouver à quatre pattes au sol pour passer entre les jambes des passants, se prenant des coups de genoux et de pieds, et renversant quelques personnes sous l'effet d'un croche-patte. Elle voyait la capuche du jeune homme entre les quelques hypogées formés par les membres des passants, laissant quelques points de vue pour entrapercevoir la cible. La jeune femme pût se relever derrière la foule, et se poussa sur ses mains pour se redresser, trottinant tout droit pour tenter de rattraper le fuyard qui avait disparu de sa vue.

"Merde, il m'a échappé, fait chier."

Fronçant les sourcils, la jeune femme voulait prendre de la hauteur pour chercher la silhouette marqué d'un "M" blanc, et grimpa alors sur un chariot de foin, marchant sur les poutres en bois quadrillant la barrière, et se hissa en un petit saut sur le haut d'un stand en bois avec un toit. Elle se mit à survoler du regard les passants dans la foule, recherchant sa cible du regard.

L'homme avance à bonne allure malgré la foule. Alors qu'il arrive vers les tentes abritant les festivaliers pour la nuit, il ralentit puis s'arrête. Sa tête tourne à droite, comme s'il cherchait quelqu'un ou se méfiait de quelque chose. Alors qu'il se tourne dans votre direction, vous pouvez voir que sa capuche est légèrement tombée : vous pouvez distinguer ses yeux, d'un bleu intense, qui semble scruter chaque détail de son environnement. Ses sourcils se plissent un instant mais il adopte un air souriant et décontracté tandis qu'une dame s'approche de lui.

La femme s'écarte de lui précipitamment en voyant le M sur son épaule et presse l'allure, courant presque pour rejoindre la foule. L'homme, visiblement étonné, la fixe un instant avant de se concentrer à nouveau sur les tentes. Après quelques secondes d'immobilité, il reprend son chemin d'une allure plus lente, plus calme, cette fois, zigzagant entre les cordages comme quelqu'un qui rentre simplement chez lui.

La jeune femme qui observait la populace du haut de son stand en bois, vit alors un homme regardant dans sa direction. C'était lui, et il semblait avoir compris qu'il était suivi. Ce dernier, qui avait laissé sa capuche retomber légèrement, avait des yeux bleus intenses et absorbants, et la jeune femme qui s'attendait à voir l'homme détaler après avoir eu la certitude d'être suivi, ne fit alors rien, et reprit sa route comme si de rien n'était. Étonnée, la jeune femme se posa milles et unes questions sur cet homme au comportement étrange, et pourtant serein:

"Hedwige, tu en penses quoi de ce type ? Il est craint par la foule, beaucoup de personnes connaissent la rumeur d'un homme qui a fait de la prison portant un "M" blanc sur ses vêtements, et cet homme se balade sereinement à la Fête de la Vérité. C'est bizarre, il n'a pas le comportement d'un criminel...
-Asmody, tu penses à un homme qui fait diversion ?
-J'en ai bien peur. Mais si cet homme porte simplement ce vêtement et est étonné de la réaction de la foule, j’opterais plutôt pour dire que ce gars-là et soit le vrai M, et aurait un dédoublement de la personnalité, n'ayant pas conscience qu'il est aussi un criminel, soit...
-Un homme qui joue un rôle, ou alors un type qui se retrouve par hasard avec ce vêtement..."

C'est alors qu'une femme s'approcha de sa cible et se retrouva à paniquer en remarquant l'emblème "terrifiant" du jeune homme et se pressa de fuir, le jeune homme eût une réaction étrange, comme ne comprenant pas pourquoi la foule réagissait ainsi. Alors Asmody pensa avec sa sœur, ne pouvant qu'engager la conversation avec elle ainsi:

"Il faut que je parle à cet femme, toi, occupe-toi de garder son âme en vue, et de ne pas le quitter des yeux. Moi, je vais ralentir le temps pour parler avec la femme, et perdre le moins de secondes possible pour attraper notre cible.
-D'accord."

Asmody ramena alors ses mains ensemble et fit deux boucles avec son index et son pouce de ses deux mains, croisant les deux boucles en elles pour faire un signe ressemblant à l'infinie, et d'un geste rapide, laissa sa main droite partir d'un côté doucement, comme chassant l'air d'un revers, et une sphère légèrement bleutée engloutit alors le quartier dans lequel Asmody était présente. Elle ne perdit pas une seconde de plus et sauta du stand dont elle était perchée, et approcha de la dame qui avait paniquée juste avant le sort. Zigzaguant entre les hommes et les femmes de la foule qui bougeaient, parlaient et rigolaient au ralenti, la jeune femme attrapa la dame par l'épaule et la tira des effets de la sphère temporelle, lui rendant le temps présent comme si le sort n'avait point été lancée. Cette dernière se retourna, et écarquilla les yeux en voyant la sphère et ses effets, alors qu'Asmody s'empressa de l'interroger:

"Je ne vous veux aucun mal, madame, juste vous poser quelques questions, le temps est compté, et mon sort ne durera pas plus de cinq minutes, sinon quoi ma cible pourrait s'échapper de la sphère. Dites-moi qui est ce "M" le Maudit, cet homme, pourquoi il a été en prison, vite !"

La jeune femme vous regarde et secoue la tête avec nervosité. Elle semble chercher ses mots, hésite puis se dégage de votre étreinte sans vous répondre. Elle regarde autour d'elle sans arrêt, comme si elle craignait que les autres personnes aux alentours aient entendu votre conversation. Elle s'approche, vous chuchote de ne pas vous intéresser de trop près à cet humain et de ne surtout pas lui parler et s'en va d'un pas vif à l'opposé de l'homme au "M".

Ce dernier avance toujours doucement parmi les cordages. Soudain, vous le voyiez s'accroupir au ralenti derrière une tente, son regard tourné vers deux individus, visiblement humains, qui sortent d'une tente et marchent tranquillement vers la fête. Habillés sobrement, ils semblent être de simples voyageurs. Les autres personnes ne les fuient pas et nombre de demoiselles se retournent sur leurs yeux très pâles. Alors qu'ils vont se mêler à la foule, l'homme au "M" se faufile dans leur tente.

Vous remarquez alors sa Vérité : une Vérité de l'eau qui lui permet de faire glisser vers le bas la fermeture éclair de la tente. Un héléo ? Pourtant, la jeune femme ne vous avait-elle pas dit qu'il s'agissait d'un humain ? Peut-être est-il tant d'aller lui parler pour savoir de quoi il s'agit réellement.

La mage fut étonnée de la réponse et des réactions de celle qu'elle venait d'interroger. D'ailleurs, cette dernière lui conseilla de fuir cet "humain", et de ne pas chercher à comprendre, puis partit du côté opposé à l'homme. Hedwige surveillait toujours l'homme, et Asmody cassa la sphère, qui n'avait duré pas moins de cinq secondes, et la foule, prise dans le sort de ralentissement, se remit à marcher dans le temps présent, comme si de rien n'était et le brouhaha reprit. La mage parla alors à sa sœur, dans le bâton:

"Hedwige, qu'en penses-tu ?
-J'en pense qu'il faut tirer ça au clair, il y a quelque chose qui cloche, et notre cible va faire une connerie. Regarde."

Asmody releva alors le regard pour observer la cible. Ce dernier se faufila dans une tente après avoir attendu que les deux occupants sortent et se mêlent à la foule. La fermeture éclair se referma avec un sort d'eau.

"Ho, intéressant !répliqua Hedwige.
-Attends, je comprends pas, la vieille dame n'avait pas dit que c'était un Humain ? Notre cible est un Héléo. Tu penses que cette personne se fait passer pour "M" ? Non, vu sa réaction tout à l'heure quand la dame l'a fuit, il n'est pas au courant, au alors, il ne connait pas la réputation de ce "M le Maudit". Il faut que je l'interroge."

Et c'est ce qu'elle fit. Elle marcha à une cadence rapide, se faufilant dans la foule, esquivant les passants, en bousculant quelques uns et arriva devant la tente verte. Elle souffla alors, ouvrit soudainement la tente et rentra alors.

"Et toi ! Ne bouge plus, j'ai des questions à te poser !"

Asmody prit son bâton en main et visa le Héléo, comme pour le sommer de ne rien faire, aux risques et périls de se faire attaquer.

L'héléo se relève prudemment, montrant ses mains pour vous prouver qu'il ne vous veut aucun mal. Il vous fixe mais il ne lui faut pas plus d'une seconde pour se rendre compte que vous n'êtes pas une héléo. Il se détend alors et se présente : « Bonjour gente dame, ne vous énervez pas et laissez moi me présenter, il s'agit certainement d'un malentendu ! » Il vous sourit avant de reprendre : « Je m'appelle Aurin et travaille pour la Couronne Héléo. Je vois que vous ne semblez pas sereine en ma présence, comme la plupart des gens que j'ai croisé aujourd'hui. Accepteriez vous de m'expliquer pourquoi en marchant un peu ? » Il joint le geste à la parole et vous invite à le suivre alors qu'il se met en marche.

Cependant, les regards continuent de se tourner vers son dos et l'homme paraît s'interroger. Le fait que vous l'abordiez semble avoir provoqué un déclic car il finit par hausser les épaules et ôte son manteau, qu'il vous demande de tenir de façon à ce qu'il puisse voir ce que les gens regardent. C'est alors qu'il découvre le M à la craie qui vous avait tant intrigué. Ses yeux s'ouvrent grands et il l'efface aussi tôt. Il se penche vers vous et vous chuchote, visiblement étonné : « Le 'M' de M le Maudit ! Voilà donc pourquoi tout le monde me regardait de travers et que vous m'avez abordé, n'est ce pas ? »

Il jette un dernier regard à la tente qu'il s'apprêtait à fouiller et s'explique en riant : « Le monde d'aujourd'hui n'est plus très sûr n'est ce pas ? » Il vous détaille une seconde et, visiblement d'humeur bavarde, ajoute sans attendre votre réponse : « Vous pourtant, vous m'avez l'air sûre. Vous n'auriez pas hésité à aborder M le Maudit pour en avoir le coeur net et protéger la populasse. » Il vous fait signe de patienter, fouiller dans l'intérieur de sa veste et en sort une lettre, qu'il vous tend. « Je crois que vous devriez lire ça, nous avons besoin de gens comme vous. » Il vous la décachette et vous l'ouvre afin que vous puissiez la lire. Il s'agit d'une lettre écrite par le Ministre des Affaires Etrangères en personne qui demande à vous recevoir. Accepterez-vous son offre ou ferez vous demi-tour, maintenant que vous avez vu qu'il ne s'agit pas d'un criminel ?

L'héléo montra ses mains, voulant prouver qu'il n'était pas une menace. Alors la mage abaissa doucement son bâton, ne saisissant pas toute l'histoire. "M" le Maudit est censé être un dangereux criminel, un prisonnier, mais lui, il n'était pas du tout cette personne, et puis quand bien même, il n'en avait pas l'étoffe. D'ailleurs, ce dernier se détendit, comme se rassurant de voir qu'elle était humaine, et non autre chose, ce qui titilla son esprit. Ce dernier se présenta alors comme un certain Aurin, travaillant au service de la Couronne Héléo. Ce dernier ne semblait pas comprendre les réactions des passants vis à vis de lui, tout comme l'a fait Asmody. De plus, cet homme l'invita à lui expliquer dans une petite promenade. La jeune mage avait de même besoin d'explications sur toute cette histoire, si ce n'est qu'au final un quiproquo, mais il fallait avouer qu'il y avait quelques éléments de cette histoire assez flous, et plutôt intrigants.

"Mh... Et bien... Pourquoi pas. Je m'appelle Asmody, je suis une mage, enchantée."

Et elle suivit alors l'Héléo dans la marche, youy en remarquant les regards et les agitations que provoquaient le M sur son épaule. Aurin qui semblait l'avoir remarqué aussi, retira sa veste et demanda à la mage de porter le vêtement, qu'il puisse voir ce qui provoquait cette agitation au sein de la foule. C'est alors qu'il fut surpris de voir le signe de "M" le Maudit.

"Heu... Ouais. D'ailleurs, j'ai pas mal de questions à vous poser, M.Aurin."

Et ce dernier termina par dire que la mage était à l'étoffe d'une héroïne, ce qui était complètement contraire, puisqu'elle était une meurtrière à la tête mise à prix dans presque tout Faras, et que l'affiche de sa mise à prix ne possédait pas de visages, puisque personne n'a pu être témoin de ses meurtres. Et finalement, ce "Aurin" sortit une enveloppe scellée, qui décacheta, et la tendit à la jeune femme, puis sortit une phrase des plus clichés, demandant son aide, ayant fait ses preuves pour être digne de servir le "Ministre des Affaires Etrangères". Perplexe, la mage prit la lettre dans ses mains et regarda l'héléo, et posa enfin ses questions, toujours embrumée par les événements:

"J'aimerai que vous m'éclaircissez un petit peu. Pourquoi vous étiez entrain de fouiller la tente là ? De plus, vous sembliez être étonné de voir un M sur votre épaule, alors qu'il était fait à la craie, et vous l'avez effacé rapidement. Je trouve ça tout de même louche, pardonnez ma méfiance. De plus, quand je vous ai surpris dans la tente, vous vous êtes détendu après avoir remarqué que j'étais... moi ? Une humaine... Vous fuyez certaines races M.Aurin ? Alors, si imaginons vous fuyez les héléos, ce serez illogique du fait que vous travailler pour la Couronne. Et au final, comme par hasard, cette lettre, est-ce que j'ai traversé toute cette énigme sans aucuns sens pour que finalement on me dise que tout était prévu pour attiser la curiosité du premier venu et qui aurait eu le courage d'approcher "M le Maudit" ? Tout cela pour l'engager ? Je veux des explications, et ensuite on pourra discuter de ce que vous me proposez."

Aurin semble se rendre compte qu'il a trop parlé. Il se tait et vous tire à l'écart. Cette fois, il y réfléchi à deux fois avant de se lancer dans un monologue, comme s'il choisissait ses mots avec le plus grand soin. « Mademoiselle Asmody, en effet je vous dois peut être quelques explications. » Il vous regarde intensément puis reprend sa marche, lente cette fois. « Reprenons l’histoire depuis le début voulez vous ? » Sa voix n'est plus guillerette maintenant que son enthousiasme à l'idée d'avoir trouvé quelqu'un pour l'aider est retombé, il chuchote : « Après la bataille contre la Cinquième Confrérie, les Récleyès, on raconta qu'ils furent aidé par les Héléos de Glace, ceux des Mers du Sud. Depuis toujours, la confiance entre la Couronne et ces félons est inexistante. »

Il marque un temps, cherchant visiblement comment expliquer la situation à une inconnue. « Ce nouvel élément nous prouva que nous avions raison de ne pas faire confiance aux Héléos de Glace. Aujourd'hui, nous traquons ces traitres et c'est là que vous intervenez. La tente que j'ai voulu fouillé et celle du dernier héléo que nous n'avons pas pu attraper. » Il se tait de nouveau, cette fois vous voyez qu'il a peur d'en avoir trop dit. « Le M n'était pas un leurre, je ne savais pas qu'il était là, sûrement une blague de mes collègues, vous savez, on s'ennuie un peu maintenant que nous ne pouvons plus agir sur le terrain ... Ce qui m'a fait vous parler ... C'est votre courage et ... Vous n'êtes pas une héléo. Vous avez un air indépendant et fier qui me laisse penser que vous n'êtes pas une espionne. Peut être ai-je eut tort de vous accorder ma confiance si vite. » Il s'arrête et vous regarde. Il désigne la lettre d'un mouvement de tête. « Je vous ai expliqué les grandes lignes de l'histoire. A vous de voir si vous accepterez de travailler avec nous contre cette alliance Recleyes/Héléo de Glace. »

Partir vous est toujours possible mais à présent vous discernez deux autres possibilités : travailler pour la Couronne et traquer les Héléos de Glace ou profiter de l'occasion pour rejoindre les Héléos de Glace au nom de l'alliance entre vos peuples ?

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