Alors qu'un cortège transporte un prisonnier très dangereux, un petit groupe de voleur s'interpose et engage le combat avec les gardes. Les lames se cognent et le fer chantonne joyeusement, mais aucun groupe ne semble avoir le dessus sur l'autre. Les attaquants fondent sur les chevaliers, et se retirent rapidement avant de recevoir des coups, dansant sur place et jouant sur les mouvements plus patauds des guerriers en armure. Aucun doute n'est permis, ce n'est pas vraiment une attaque, mais un spectacle, une comédie, pour libérer le prédateur !

Malheureusement, la diversion marche et le meurtrier arrive à se subtiliser discrètement. Mais vous comprenez la supercherie, et c'est alors à vous de le poursuivre avant qu'il ne quitte la ville !

   

- Le joueur est libre du déroulement de l'histoire, il doit juste respecter la trame principale et les règles qui s'organisent autour des quêtes.

L'or... Seul son tendre et doux appel. Seul son contact glacé et sa chaude brillance auraient pu le convaincre de faire une chose aussi folle que s'exposer de la sorte. Une mission de surveillance. Non, une mission de surveillance aurait encore pu se tenir, ça ne posait pas de problème, il l'avait fait plus souvent qu'à son tour, même s'il n'était pas vraiment mercenaire, et bien plus voleur. Mais même un homme tel que lui descendait assez bas pour avoir besoin d'une mission de mercenariat de temps à autres. Surtout quand son cher or était en jeu.

Le corps et le visage plus dissimulés que jamais, vers ces froides terres du Mont Torgern, il escortait la triste caravane. Il aurait pu être à la place de cet homme, en route pour être torturé et exécuté. Pour qu'on lui coupe les cornes, peut-être, même, honte suprême s'il en était. Ironie de la situation qui faisait que lui-même n'en avait pas. Une erreur de la nature, à plus d'un titre. Il repoussa distraitement une mèche noire qui s'obstinait à se promener devant ses yeux, observant les terres qu'ils traversaient. Il n'avait pas voulu, au départ, s'éloigner autant de sa sœur. Mais il avait fini par perdre tout sens commun en voyant la récompense.

Il n'était jamais parti aussi loin, en réalité. Et l'enthousiasme de la vision de cette pièce d'or avait depuis longtemps disparu. D'autant plus qu'il ne lui avait fallu qu'une nuit pour s'en emparer. Pourtant, un étrange sens de l'honneur, certainement, ou alors la perspective d'en récupérer plus là d'où celle-ci venait, le poussaient à poursuivre sa route avec eux. Cela, ou bien une envie depuis toujours enfouie en lui de fuir le carcan imposé par les Liares. Ce peuple qu'il n'enviait pas, mais qui était le seul qu'il connaissait.

Plongé dans ses pensées, il ne réagit pas immédiatement à la commotion. Il observa les protagonistes s'en prendre les uns aux autres. Il abhorrait la violence et n'avait eu aucun scrupule à se faire le plus petit possible et à n'y prendre aucune part. Il reconnaissait certains des assaillants, en réalité. D'autres voleurs, croisés au cours de ses pérégrinations. Certains bons, et d'autres qui auraient mieux fait de se faire passer par le fil d'une épée. Quoiqu'il en fut, ce fut certainement cette indifférence face à l'action générale qui lui permit de voir la fuite de leur prisonnier. Il eut besoin d'un moment de réflexion pour se demander quoi faire de cette information. Il n'avait aucun intérêt à tenter de prévenir qui que ce fut, puisqu'ils étaient trop occupés. Mais certainement un à le ramener. Il n'était pas chasseur de tête de profession et n'appréciait pas les confrontations, mais c'était toujours un concurrent en moins dans la nature.

N'écoutant que son intérêt, puisque le courage n'avait jamais été une de ses caractéristiques principales, il quitta sa cachette pour se faufiler habilement entre les assaillants. C'était amusant, presque une danse, de faire et d'aller sans être vu, sans être suivi. Un des rares moments où il se sentait puissant, lorsqu'il était invisible. Il ne l'était pas vraiment, évidemment. Juste assez peu remarquable pour être oublié. Il fut même contraint de se jeter entre les jambes d'un combattant, louant encore une fois sa maigre carrure, même s'il y perdit une cape au passage. Il ne l'avait jamais aimée de toutes les façons.

Il suivit l'homme aussi longtemps qu'il le put, ralentissant avec circonspection lorsqu'ils atteignirent les faubourgs. Il n'y avait rien de plus simple que de se perdre en pleine ville. Il l'avait trop souvent fait pour ne pas le savoir. Mais fort heureusement pour lui, le prisonnier avait un physique un tantinet plus facile à repérer que celui de Noruth. S'engagea alors une sorte de discrète course-poursuite. Si l'homme était bon, il savait qu'il était poursuivi, à n'en pas douter. Et s'il était stupide, il continuerait à courir jusqu'à s'épuiser dans une ville qu'il ne connaissait peut-être pas, et où la milice pouvait grouiller. Et sinon... Il tenterait de le prendre en embuscade. Le Liare retint une grimace. Il espérait qu'il était stupide. Il n'avait en aucun cas les capacités pour l'affronter au corps à corps, très certainement...

HRP:

Le prisonnier traverse les rues sans hésitation, bifurquant à chaque intersection, il s'enfonce toujours plus dans la banlieue de Galea sans qu'un seul garde ne semble être présent dans les lieux. Vous êtes d'ailleurs seul à sa poursuite, un seul des guerriers vous a suivi, mais il est loin derrière vous.Celui que vous pourchassez n'est pas armé et n'a aucune intention d'engager le combat, il était d'ailleurs enchaîné parce qu'il avait refusé de servir sous les ordres du roi. C'était un simple éleveur avant que le roi arrive à sa tribu.

Il ne connaît absolument pas la ville, mais il est déterminé à courir autant qu'il le pourra, même s'il se dirige avec malchance vers le centre de la ville où cette agitation ne reste pas inaperçue très longtemps. Il n'y réfléchit pas à deux fois lorsqu'il voit qu'il peut facilement accéder à une jardin. Il court vers l'arrière cour et passe par la porte mal refermée, vous échappant un instant du regard. Lorsque vous arrivez sur les lieux, il n'est plus là, cependant, même s'il a toujours été très bon en escalade, il n'a jamais su se faire discret. Il saute alors sur le toit de la maison voisine.  

Il ne fait que fuir l'inévitable, ne se préoccupant absolument pas du danger qui se trouve face à lui, il saisit l'instant présent et se montre très imprudent. En arrivant à Galea, il avait cru que son destin serait scellé à jamais dans la montagne, mais cette lueur de liberté le rendrait presque invincible.