Cela faisait maintenant quelques heures que la jeune femme avait quitté le désert, pour la première fois de sa vie elle voyait un paysage sans sable et le dépaysement était assuré. La terre de Faras était un endroit très verdoyant, Auxane était émerveillée des teintes des verts qu'elle apercevait, comment avait-elle pu vivre aussi longtemps sans n'avoir jamais vu un tel spectacle. Elle avait l'impression que sa vie avait commencé au moment où elle avait foulé le territoire neutre, au loin elle pouvait apercevoir la rive du fleuve Mali. Elle était complètement enchantée par la vue qu'elle avait devant elle, il lui semblait qu'elle avait atterrit dans un monde différent, un monde meilleur où tout les rêves étaient possible. Venant d'un endroit où l'eau est une denrée rare, la demoiselle ne rêvait qu'à une chose, pouvoir se jeter dans le fleuve, mais ce qu'elle ne pouvait voir d'où elle était c'est que le Mali était un fleuve très puissant où personne n'osait aller se baigner de peur d'être entraîner par le courant et ne plus être capable de revenir vers la berge.

La Namès en avait presque oublié qu'elle n'était que de passage dans la région, puisqu'elle devait se rendre au plus vite dans la forêt des Mirlis à la recherche de l'autel de Mère Nature. Cependant cette pensée était loin dans son esprit, pour l'instant la jeune femme ne désirait qu'une chose, profiter de sa liberté. Elle avait attendu ce jour depuis ci longtemps qu'aujourd'hui elle voulait savourer chaque minute passées loin de ce désert de malheur. Auxane était la tête dans les nuages, elle avait beau avoir les yeux grands ouverts elle ne remarqua pas qu'elle n'était plus seule sur le sentier menant à Saona. Devant elle à plusieurs dizaines de mètres commençait à se dessiner la silhouette d'une femme à la chevelure d'ébène, mais la Namès était bien trop occupée à regarder l'horizon qu'elle ne la remarqua pas non plus lorsqu'elle la dépassa, car inconsciemment la jeune femme avançait à une allure plutôt soutenue, comme si elle cherchait à arriver le plus vite possible pour ensuite être enfin libre de pouvoir aller de villes en ville, à moins qu'elle souhaitait simplement mettre le plus de distance possible entre le désert et elle.