(#) Sujet: De l'hygiène découle le bien être Dim 23 Aoû 2015 - 2:53
Le soleil s'était fait plus léger, moins pesant sur mon crane. Mes jambes me semblent depuis le temps suivre un rythme bien à elle. Après des dizaines de kilomètre, elles ne deviennent plus qu'une extension du corps dont on a plus réellement contrôle, un pas devant l'autre, encore et encore. J'avais laissé le désert loin derrière moi il y a quelque jours, remplaçant le paysage par des pâturages. Ma propre odeur m'agressait le nez. J'avais envie d'un bain. De deux bain même, l'un après l'autre. Mes pas m'amenait sur ce que je pensais être la voie commercial passant pas le village dévasté. De petits hameau en petit hameau, j'avais pu me ravitailler. Les gens en ces lieux rudes avaient une courtoisie étrange, simple et direct. Mais maintenant c'est presque une ville qui s'étale devant moi. Terna. Même le nom a quelque chose d'étrange en roulant sur ma langue. Les gens se bousculent, les étals dégorgent de breloques. Une brise saline dans l'air, des fruits, des épices. Je me sens mille fois plus sale qu'avant d'entrer dans la ville. Je me rabats sur une auberge, plutôt belle, comme un gros bâtiment dodu trônant fièrement dans une artère de l'agglomération. Je pousse la porte. Les regards se tournent vers moi. Quelques grimaces, le nez plissé, alors que plus loin les regards se font plus curieux. Le patron de l'auberge est un drôle de type, maigre, une moustache lui mange la moitié du visage alors que ses biceps roulent tandis qu'il essuie un verre. Il ne ressemble pas à un aubergiste, plus à un guerrier, il est sans doute un peu des deux encore.
Une chambre, et un bain s'il vous plait. Le second est presque une urgence ...
Il plisse le nez lui aussi. Je porte l'odeur des kilomètres, de la sueurs, de quelques cadavres sans doute aussi. Probablement mon propre corps.
Mon garçon c'est ce que j'appelle un putain d'euphémisme. Je vous rajoute aussi le lavage de vos frustres, sinon ça servira à rien. M'en voulez pas j'ai rien contre les gens qui ont bourlingué mais là, j'ai un établissement à tenir, alors j'insiste sur ce point. Sur ça et sur être payé d'avance.
Il y a comme une lueur dans ses yeux, pas de l'animosité, juste le signe qu'il fera tout ce qu'il faut pour sortir un mauvais client de son établissement, le tout enveloppé d'honnêteté. J'ai un hochement de tête. Cet homme et moi on peut se comprendre. Je saisis ma bourse et la pose sur le comptoir.
Avec ce que j'ai là j'ai droit à quoi ?
Il l'ouvre délicatement, ses gros doigts épais comptant les pièces une par une, avant de me regarder à nouveau.
Vous avez assez pour deux semaines au moins avec ça. Vous devriez pas faire ainsi, vous allez vous faire plumer un jour mon gars.
J'ai un sourire sec alors que je fais un hochement de tête, un regard entendu passant entre lui et moi. Il me fait passer entre les main d'une petite dame ronde que je soupçonne être sa femme, une explosion de couleur, du jaune, du rouge, papillonnant dans tous les sens alors qu'elle me trimbale avec une humeur irrésistiblement joyeuse. Elle m’amène dans une grande pièce où trois baignoire trônent, une vapeur odorante s'en échappant d'une d'entre elle. Juste visible, un visage féminin sortant de l'une d'elle, des cheveux rouge s'écoulent de part et d'autre d'un visage délicat de porcelaine, alors que la tenancière remplie l'une des baignoires d'eau chaude. Lentement je me déshabille, l'air amusée de la petite boule de femme devant ma soudaine pudeur et le calme olympiens de la créature aquatique me faisant baisser les bras. Je me déshabille, révélant un corps ... crasseux. Elle récupère mes vêtement, les portant à bout de bras d'un pas vif, un air affolé. Un moment je crains presque qu'on m'apprenne qu'elle a brûlé le tout de désespoir. Finalement je me glisse dans l'eau, un râle de plaisir quittant mes lèvres alors que je commence presque aussitôt à me récurer, non sans me sentir observé. Je tournais la tête, mes yeux se fixant sur ceux étrangement liquide de ma voisine.
(#) Sujet: Re: De l'hygiène découle le bien être Dim 23 Aoû 2015 - 18:51
Bon sang ce que cela pouvait faire du bien. Cela faisait deux jours que j’étais arrivé à Terna, pour participer à un bal de la noblesse, malheureusement l’homme qui avait organisé la soirée s’était désister au dernier moment laissant la plupart de ses invités sur les roses, un vrai suicide d’image ici. Le jeune et ardent jeune homme qui m’avait convié avait bien entendu tenté de racheter cet échec en m’invitant sur son domaine pour un weekend plus… romantique, d’un sourire j’avais décliné, non sans me faire financer une chambre dans une auberge correcte. Je n’étais pas une prostituée, ma propre image nécessité de me faire remarquer dans des lieux importants bien avant de ne donner ne serait-ce que la possibilité à mes hôtes de me courtiser.
Car telle était mon rôle, une courtisane se rendant inaccessible tout en étant le plus désirable possible. Un marché simple, du pouvoir contre du pouvoir. Celui du désir contre celui de l’influence, telle est le rôle d’une courtisane. J’avais donc élu domicile dans une belle auberge aux abords de la ville, suffisamment bien tenue pour accueillir sans problème quelqu’un de ma réputation, mais suffisamment petite et discrète pour ne pas croiser des nobles réputés dans chaque couloir. Une bourgeoisie calme vivait en ce lieu. J’avais commandé un bain chaud et on m’avait immédiatement conduit à la salle d’eau commune, propre et entretenue, avec une eau claire et de la vapeur appréciable.
Alors qu’elle m’abandonnait, j’assaisonnais mon eau d’herbe et de fleurs séchées odorantes, un petit plaisir qu’apprécier mes clients. Je dégrafais ma tenue de voyage, le petit haut tombant au sol, très vite suivit par mes longues bottes et mon pantalon de cuir, ma petite culotte d’une dentelle noire et fine contrastant avec l’efficacité de la tenue fut la dernière à rejoindre le tas. Je m’immergeais dans l’eau chaude en soupirant de plaisir, ma peau parcourue d’un frisson avant de majoritairement disparaitre sous la surface.
Je sentis le nouvel arrivant avant de le voir, l’odeur du sang, de la sueur et du sable agressant mon odorat délicat. Des bruits de pas l’annoncèrent, et enfin il entra accompagné de la femme de l’aubergiste. Il jeta un regard vers moi mais se concentra sur le fait d’ôter ce qui avait dû un jour ressembler à des vêtements. Me calant un peu mieux le dos dans ma propre baignoire, je profitais du spectacle improvisé et ma foi bien plus agréable que ce que l’ambiance générale de l’inconnu avait annoncé. Malgré des brûlures évidente c’était un représentant assez prometteur de ce qu’on appelait la virilité masculine, même sa barbe mal taillée et son regard gris avaient quelque chose de séduisant une fois fait abstraction de la crasse. Il s’enfonça bien vite dans son bain m’arrachant avec une légère frustration à ma contemplation.
De nouveau alors qu’il frottait sa peau avec vigueur nos regards se croisèrent, mon visage ne dépassant qu’à moitié de l’eau, mais il revint à sa toilette sans mot dire. Je posais mes bras sur les bords de la baignoire, remontant légèrement mon visage de nouveau entièrement visible. Je fis émergé lentement ma jambe mon genoux quittant l’eau, entrainant ma cuisse et mon mollet. Lorsque seul mon pied restait dans l’eau je donnais un petit coup vif, envoyant valser de nombreuses gouttes sur la tête de l’inconnu à travers la pièce.
-Vous êtes muet ou juste goujat ? On ne salue pas une dame par chez vous ?
Un grand sourire provocateur venait trancher le mordant de mes mots, une simple façon d’entamer une conversation selon moi.
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(#) Sujet: Re: De l'hygiène découle le bien être Dim 23 Aoû 2015 - 20:27
Des gouttelettes percutent mon visage, me faisant cligner des yeux. Je tourne la tête pour voir ma voisine me fixer avec un regard provoquant, une fine gambette encore en l'air s'immergeant sous la surface de l'eau dans un mouvement gracieux alors qu'un sourcil redressé vient accompagner une accusation quand à mon coté mal élevé. Je la regarde avec plus de franchise. Il y a quelque chose d'étrange en elle, un genre de distance tentatrice. Je m'éclaircie la gorge.
"Désolé ma'am, je ne suis juste pas habitué à partager un bain en compagnie d'une dame que je ne connais pas."
Un silence s'abat sur la pièce. Je sens que c'est à moi de continuer le truc. Derrière mon visage impassible, je bataille à trouver ce que je suis sensé dire. Mes yeux naviguent vers le petit tas de vêtement que la demoiselle a laissé derrière elle. Un mélange de praticité et d'élégance. La culotte en dentelle noir qui trônait fièrement au dessus de cette pile laissait augurer d'une créature exquise sous la surface de l'eau.
"Mon nom est Yrdyn."
Nouveau silence, rempli par les mouvement de l'eau clapotant contre les rebord de la baignoire, mes mains continuant à récurer mon corps avec énergie. Ces yeux me fixent toujours, un sourire amusé continuant à me donner l'impression que je n'ai toujours pas remplit ma part des civilités.
"Vous avez de belles jambes ..."
Je n'ai pas le temps d'arrêter ma phrase que déjà je me lamente de l'avoir prononcé. On parle pas ainsi à une dame ! C'est à cette instant que je me rend compte que mes frottement doivent paraître s'être suspicieusement avancées vers mon bas ventre. Je pose mes mains de part et d'autre de la baignoire, tentant tant bien que mal de garder un air digne et impassible alors que je m'éclairci à nouveau la voix.
"Euh je veux dire, quel est votre nom ma petite dame ?"
Je me recale un peu mieux. Comme un vieux cheval qu'on a pas eu entre ses cuisses depuis un long moment, les choses me revenaient. Je n'avais pas tant à me plier devant elle. Ce regard qu'elle a en disait plus long encore que l'accoutrement ou que le ton de ça voix. Elle sait transformer les hommes en petits garçons avides. Non pas une catin, mais quelque chose d'autrement plus précieux, et très loin au dessus de mes moyens. Une noble, ou une courtisane. La nuance était parfois si subtile qu'en général je ne la voyais pas. Pas plus que je vois comment mon monde peut me préparer à discuter avec elle. Mais il est dit que la valeur de ces dames est au delà du corps, il est dans l'esprit et l'intelligence. Mon regard se fait plus ferme, sans être agressif, mes yeux plissé se plantant dans ceux de la belle créature.
(#) Sujet: Re: De l'hygiène découle le bien être Mar 25 Aoû 2015 - 19:50
J’éclatais d’un rire clair à la réaction un peu brusque du récemment nommé, Yrdyn, il fallait admettre que son commentaire, lié à son geste donner un point de vue cocasse de ma baignoire. Je ne m’offusquais pas du tout de cette remarque, bien au contraire, un compliment simple et honnête, un peu mal formulé peut-être, mais plus rafraichissant que la cour hypocrite de certain. Alors qu’il me demandait à mon tour mon nom, je sentais chez lui comme un changement d’attitude, comme si son récurage avait mis à nu une nouvelle détermination lisible dans son regard d’acier. Sans doute avait-il déjà une petite théorie sur ma personne, moi au contraire je ne savais rien de lui, à part qu’il avait fréquenté le sable et le sang il y a peu. Je crois que cela en plus de ses… atouts, le rendait à mes yeux très intéressants. Tout en m’amusant à croiser et décroiser mes jambes par-dessus l’eau, les épongeant pour mieux les immergées de nouveau, je finis par lui répondre.
-Suis-je si petite qu’il ait besoin de le faire remarquer mon « grand » Yrdyn ?
Je pouffais avant de reprendre.
-Je me nomme Yn’Kye, et il faudra tout de même apprendre quelque bases de courtoisie si vous comptez survivre à Terna. Par exemple, demander le nom avant de complimenter les jambes des dames.
Je lui faisais un clin d’œil amusé, raillant sans méchanceté ses paroles. Nous reprîmes chacun notre toilette. Mais très vite une nouvelle envie de taquiner cet inconnu me prit, je m’ennuyais et en arrivant avec ses grands sabots et son mystère palpable, il était le passe le plus captivant de l’auberge. Je saisissais une serviette et sortait de mon bain en la plaçant devant moi, sans m’enrouler dedans je la maintenais simplement d’une main sur le haut de ma poitrine, ainsi elle tombait comme un petit rideau vertical devant mon corps, cachant de justesse l’essentiel de ma féminité mais en laissant deviner mes hanches de part et d’autres. J’attendais un petit instant que les quelques gouttes ruisselles et surtout que ma sortie fasse son petit effet, puis enjamber le bord de la baignoire.
D’un pas tranquille et lent je me dirigeais vers celle de l’inconnu, saisissant au passage un petit bol. J’arrivais à son niveau avec un sourire suave et prenais appui sur le rebord de sa baignoire, la courbe de bronze renforçant sans aucun doute celle de mon postérieur dont le profil était parfaitement visible pour Yrdyn qui pouvait même le frôler de son épaule à chaque instant. Comme si de rien été, je plongeais le bol dans l’eau et venais en verser le contenu sur les épaules et le dos de l’inconnu, profitant amplement de ce je pouvais distinguer à travers l’eau, sans aucune honte.
-Alors Yrdyn, qu’est-ce qui vous amène à Terna ?
Une question plus faites pour poursuivre la discussion que par nécessité d’en obtenir la réponse, ses raisons et objectifs ne regardaient que lui.
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(#) Sujet: Re: De l'hygiène découle le bien être Mar 25 Aoû 2015 - 22:50
Il y a de tout dans cette voix qui me parle. L'innocence travaillé de celle qui sait la reconnaître mais ne l'a plus depuis longtemps, le ton joueur et indolent rappelle un félin jouant avec une proie. Une part de moi ne peut pas s’empêcher de se tendre, mes yeux ne l'ayant pas arrêté de la fixer. Elle bouge bien, comme une danseuse, ou une guerrière. Dans cette manière d'être, il y a la suprême confidence que rien ne peut lui arriver. A-t-elle tort ? L'eau coule sur mes épaule, une partie de moi ne peut pas s’empêcher lentement de se laisser aller. Ses yeux ne me fixent pas vraiment, perçant plutôt la surface à la recherche d'une virilité qui n'en finit plus de s'épanouir devant la vision que la demoiselle m'offre et que je n'essaie même pas de cacher à ce stade.
"Mes pas ne m'amène pas longtemps en général là où la courtoisie est de rigueur. Le respect oui et la parole donnée en tant que nécessité de survie, oui, mais les règles vaporeuses de bien séances sont quelque chose que je ne maîtrise pas."
Je penche un peu la tête de coté, commençant à m'amuser du manège de cette étrange femme. Elle se fiche de ça je pense. Ou du moins c'est pas des excuses qu'elle demande. Le moindre mouvement me parait travaillé et naturel à la fois, même cette mèche de cheveux qui cascade depuis son épaule à quelque chose ... d'artistique dans sa chute. Cette femme est fantastiquement dangereuse. D'une manière ou d'une autre, mon instinct me le disait. Un sourire étend mes lèvres pourtant. Cette forme de danger est grisante, tant que je ne sais pas si c'est un rictus de défi ou un sourire que je sors.
"Je suis ici à la recherche de quelqu'un, ou de quelque chose, en rapport à une quête ... ou une malédiction."
Elle m'écoute d'une oreille, feignant à merveille l'attention. La réaction de mon corps lui a amené un sourire satisfait. Elle est assez belle de base pour faire des hommes -et des femmes- qu'elle croise un jouet affamé. Son entrainement a fait d'elle un instrument de précision, fait pour envoûter. Ma main se tend d'un coup, saisissant son poignet qui tenait l'écuelle. Mes yeux ne quittent pas les siens. Ils se rejoignent. Pas de peur. Pas d'angoisse pour sa santé. Juste de la confidence. Belle et dangereuse, dangereuse et belle. Capable de ressentir l'instinct meurtrier chez l'autre ? Sans doute. Une petite voix me souffle de me lever, de retrouver mes vêtements, de partir, contourner le danger, finir ... quoi ? ... ce que j'ai à faire ici ? Je cherche en aveugle ... Ma main se adoucie sa prise, alors que sourit un peu plus franchement. Elle a une peau douce sous mes mains caleuses.
Sans trop m'en rendre compte ma main est remontée le long du bras, enveloppant l'épaule, descendant lentement le long des reins, finissant sa course à l’extrême limite entre la hanche et la fesse. Si mes cals lui sont désagréable elle le cache bien.
"Et toi Yrn'Kye, que veux-tu ?"
La question était vague, et la réponse pouvait prendre mille et une forme. Pour toute intéressée qu'elle est de ma virilité dont un bout émergeait de l'eau, elle a vraiment réussit à éveiller de ma part une curiosité qui ne se limite pas à son corps bien mal caché par une serviette.
(#) Sujet: Re: De l'hygiène découle le bien être Mer 26 Aoû 2015 - 0:01
Je sens ma main prise dans l’étau de la sienne, il serre sans me faire mal mais sans non plus me donner la possibilité de me soustraire, sauf à le forcer. Je ne réagis pas, attendant de voir ce qu’il va en découler, il n’y a pas d’agressivité dans son geste et moins encore dans son regard, sinon mon genoux aurait déjà rejoint sa tempe violemment. Mais finalement il relâche la pression et sa main remonte le long de mon bras dans ce qu’on pourrait clairement définir comme une caresse, sa peau est dure et rêche, mais son geste maitrisé et doux, glissant sur mon corps avec une évidente appréciation, je le laisse continuer, ce n’est point désagréable au contraire, j’aime ce contraste.
Finalement ses doigts viennent sur ma hanche à une infime distance de mes fesses, je me suis moi-même penchée quelques peu, le bout de mes doigts sont dans l’eau et tournoient autour de sa virilité qui doit clairement sentir leur présence, je sens que le moment pourrait basculer, mon corps s’éveille à l’envie, je n’aurais qu’à me glisser légèrement vers l’intérieur de la baignoire pour lui signifier mon accord, et j’étais certaine que son bras m’attirerait à lui. Mais je répondais à ça question avec une certaine mélancolie, sans doute réveillée par le simple mot malédiction qu’il avait prononcé.
-Je veux vivre, vivre jusqu’à en mourir.
Je lui souriais, un sourire chaud et franc en savourant son regard acier. Puis je l’éclaboussais dans un rire non sans avoir clairement frôler son vit. Je me redressais et retourner vers mes affaires, sans rien faire pour couvrir la vue que je lui offrais de ce côté-là, commençant à me sécher. Je finissais par enrouler la serviette autour de moi de manière plus descente. Je me tournais alors vers Yrdyn.
-Termine ton bain et récupère tes affaires, enfin quand elles sentiront un peu moins la sueur. Je viendrais te chercher dans ta chambre, ce soir je t’emmène manger.
L’offre ne laissait clairement aucune place à un refus, je lui annonçais simplement sa soirée était occupée. Je me saisissais de mes affaires et prenais la direction de la sortie, non sans lui ébouriffer sa profonde tignasse avec un sourire en passant. Il était intéressant, j’allais en profiter pour m’occuper un peu. Je sentais dans mon ventre l’envie de plonger dans la baignoire, mais mon plaisir était encore plus grand à être prolongé. Je lui jetais un dernier coup d’œil et lui lançais.
-Juste au cas où, garde la barbe. Ça te va bien.
Alors que je passais la porte qui se ferma derrière moi, un être étrange dont le corps était couvert de bande dont les extrémité flottaient apparu juste devant celle-ci, rien ne transparaissais de lui si ce n’est une intense lumière mauve perçant à travers ses yeux, un sourire sans lèvres se dessina sur son visage alors qu’il fixait Yrdyn, et que celui-ci semblait lui rendre son regard. -Intéressant…..
Et il disparut aussi vite qu’il était apparu.
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(#) Sujet: Re: De l'hygiène découle le bien être Mer 26 Aoû 2015 - 0:57
Je ne peux pas m’empêcher de lâcher un rire en m'entendant commander de la sorte. Me voilà donc réquisitionné pour la soirée. Je ne songeais même pas à protester. Les courtisanes sont des créatures effrayantes. Alors que je suis du regard un déhanchement juste un peu plus accentué que la normal. D'un coup quelque chose brouille mon regard, occulte la vision de ce postérieur. Mes yeux se plissent un peu plus, mes yeux cherchent dans la pièce une source de danger. Et pourtant. Du coin de l’œil. Là ! Quelque chose, quelque chose d'étrange, des bandages, un sourire malade. Comme un reflet que l'on chasse encore et encore, qu'on ne peut jamais regarder directement. Je sens un regard me couver. Une voix tranche le silence, distincte, plus solide que la forme éthérée qui se soustrait à mon regard.
"Intéressant ...."
La forme disparaît, révélant une porte ouverte dans l'embrasure de laquelle ni une jolie paire de fesse, ni sa propriétaire se trouve. Je reste un moment dans mon bain, pensif. Quelque chose ne va pas. Quelque chose d'anormal. Est-ce que je devrai prendre la poudre d'escampette ou ....
Ma main frappe à plat sur la surface de l'eau, un soupire agacé quittant mes lèvres. Je pense au médaillon, laissé dans une sacoche avec mes vêtements sales. Une divinité serait si maladroite qu'elle emploierai quelqu'un sans lui dire ce qu'il doit faire. Ou bien ... ou bien je suis là où je dois être ? Je me levais finalement, l'attente ayant eu raison de mon érection. Je m'essuyais en vitesse, descendant vers la salle principale vêtue d'une seule serviette autour de la taille. La femme de l'aubergiste m'intercepte, ses petites mains affolées papillonnant dans tous les sens alors qu'elle me repousse dans les escaliers.
"Nonnonnonnonnon ! Vous pouvez pas descendre ainsi au milieu de tout le monde allons mon garçon !"
Elle me fourre une clef dans la paume de ma main, avant de me pousser vers ma chambre. Ce n'est pas une grande pièce. Mais c'est plus de confort que je n'en ai eu depuis bien longtemps. Sur le lit, plié avec la perfection maniaque que seule peut déployer une matrone chevronnée se trouve mes vêtements. Je m'affale sur le matelas. Ferme et moelleux à la fois. Un long soupire quitte mes lèvres. C'est angoissant d'attendre sans rien faire ... Je me suis habitué à marcher, mes sens aux aguets, savourant le paysage et quelque part aussi le fait de n'appartenir à aucun lieu. Là ... je dois juste attendre. Je me redresse, balance sans cérémonie ma serviette dans un coin de la pièce avant de commencer à m'habiller. Voilà. Ca ça me va. Le cliquetis des equipements, la mise en place une part une des attaches, mes mains occupées à des gestes fait et refait alors que mon esprit s'éteint un peu. Je saisis mon arme. Doucement mes mains passent dessus, alors que d'une voix grave, sur le ton d'un murmure tendre, je me mets à chanter :
Ne te blesse que d'air pur, Couvre toi d'étincille, Trace donc le trait qui rassure, Et que ta ligne soit belle.
N'étreins qu'en morsure Les seigneurs de la guerre, Fait suinter leur armure, Qu'ils y voient de l'univers ...
Je me perds dans les paroles de cette contine, ne redressant la tête que pour voir la lumière décroitre dehors. Je me redresse, rengainant ma lame. Ce soir sera étrange je le sens, mais quoi que la vie puisse m'envoyer, je serai pret. En un sens, j'avais plus envie que je voulais l'admettre de changer un peu mon quotidien.