La journée fut rude. Pour une fois je n'étais pas accompagnée de Sohan et Della. À vrai dire, je n'avais aucune raison d'être là. J'étais sur une piste plutôt dangereuse qui n'avait abouti à rien. Je me remémorais la journée que j'avais passée :
J'avais comme à mon habitude été directement dans un repère d'assassin, espérant y trouver Jono Katsuya dans leur groupe ou au moins des informations. Cette fois, j'avais ouvert tranquillement la porte, crié bien fort pour que l'on m'écoute, mais n'ayant aucun résultat, je suis montée sur la table la plus au centre, ais envoyer valser quelques bières et ais clamer bien fort avec un grand sourire : <Bonjour bonjour! Est-ce que Jono Katsuya est ici? Si la réponse est non, quelqu'un a-t-il des informations sur lui? -T'es pas gêné ma jolie.> Dit un assassin au regard qui me déshabillais. J'aplatis mon talon sur son visage et le sang perla de son nez. <D'autres remarques constructives? -Tu perds ton temps ici. Personne ne le connaît et même si c'était le cas, personne ne te donnerait la moindre informations.> Je sautais de la table avec mes mauvaises manières habituelles. J'étais franchement lassée de le chercher et je n'avais aucun respect pour des gens qui brisaient des vies de sang de froid. Je m'approchais donc de la femme qui s'était adressée à moi, sa tenue légère et les assassins qui la dévoraient les yeux me firent grimacer. <Tu parles mais regarde à quoi tu es réduite. Tu pourrais avoir de l'honneur, avoir une belle vie et au lieu de ça...> Elle se leva d'un bond et sa lame se mit sous ma gorge. Je lui donnais un violent coup de coude dans le ventre. Sa respiration se coupa et sa lame s'écarta un peu. J'effectuais la roue et un de mes pieds lui frappa le menton. Certains assassins m'entourèrent pendant que d'autres restaient en retrait. Je tordis le poignet de la femme, récupérais son couteau et l'envoyais dans le flanc d'un assassin sans toucher d'organe vital de sorte qu'il s'en sorte vivant. Je ne voulais pas les tuer bien qu'ils le méritaient. Une femme autre que celle en tenu légère monta sur la table et me prit en sandwich avec un autre assassin. Je sautais, saisis le lustre et envoya mes pieds dans leurs visages en un parfait grand écart. Je retombais, saisis une chope de je ne sais quel alcool et l'envoyai dans le visage de l'assassin qui me bloquait la sortie. Je profitais qu'il soit sonné pour le pousser sur le côté et me précipiter vers la sortie. Je claquais la porte au nez d'un autre homme. Il serait inutile de courir. Serte, je pourrais me trouver une cachette et fuir comme une lâche, mais ce n'était pas mon genre. Au lieu de ça, le temps que la porte se rouvre, j'étais perchée au-dessus, agrippée au mur du mieux que je pouvais. Ils sortirent en masse et j'en comptais une vingtaine qui me cherchait. J'attendis qu'ils se dispersent sur l'immense place vide dont les villageois évitaient de s'approcher. Je bondis sur la personne la plus proche, je lui mis la main devant la bouche et appuyai à un endroit spécial sur sa nuque. Elle s'écroula à terre, paralysée pour un bon moment ce qui ne l'empêcha de me tuer bien cinq ou six fois du regard. Trois hommes s'étaient retournés et avaient forcément prévenu les autres d'un simple son. Les trois qui s'avançaient vers moi m'encerclèrent. J'évitais de justesse un couteau de jet qui me coupa une mèche de cheveux. <Non mais oh! Vous n'avez pas honte? Je vais devoir me refaire une coiffure digne de ce nom maintenant!> Fis-je comme si c'était franchement dérangeant bien que ce n'était pour moi qu'un jeu. Je soupirais en voyant une balle passer à un centimètre de mon épaule. J'allais devoir révéler mes vrais talents. Je posais le pied devant moi, laissant mon corps aller de l'avant d'un mouvement léger et gracieux qui me donna un soupçon d'élan parfait. Je profitais de cet élan pour pivoter vers ma droite, envoyant une bonne droite à celui qui se trouvait de ce côté tandis que mon pied partit dans le ventre de celui qui se tenait devant moi avant que je ne me tourne. Je me laissais tomber à terre, me recroquevillant en une roulade parfaite et sans me relever, je fis un croche-pied à un autre homme. Le son que j'entendis m'apprit que trois balles m'avaient manqué. L'homme derrière moi se remettait en garde. Il avait donc essayé de m'égorger au passage ce que j'avais prévu, d'où le fait que j'aille dû exécuter une roulade. L'homme qui s'était écroulé devant moi essaya de m'attraper mais en vain. Je lui brisais une jambe avec un violent coup de pied, lui arrachai son épée des mains, dévia une balle grâce à la lame. Celle-ci se planta dans le mur de l'auberge en évitant de justesse l'oreille d'un des hommes bien qu'un trait fin rougeâtre se dessinât. J'aurais préféré une rapière qui était bien plus légère mais je désarmais aisément une femme qui avait entrepris de faire de l'escrime avec moi. Malheureusement pour elle, j'étais calculatrice et je prévoyais chacun de ses mouvements. Je récupérais la seconde épée et l'acculant contre le mur. Du pommeau de l'arme, je l’assommais. Elle aurait une belle bosse. Sa frange blonde l'aiderait à la dissimuler. <Et ça se dit assassin. A vingt sur une pauvre chasseuse de monstre?> Je disais surtout ça à l'adresse de deux personnes écroulées à terre qui se faisaient écraser par un troisième qui leur tombait dessus. Mais qu'est-ce qu'ils avaient bien pu essayer de faire? J'évitais une nouvelle fois la balle et fonçai droit sur l'homme au pistolet. J'esquivais trois armes en me baissant et en me décalant sur les côtés. Il s'affolait et malheureusement pour moi, le fait de me rapprocher m'empêcha de trop calculer mon coup et sa balle vint se planter dans mon épaule mais à l’extrémité ce qui prouvait ma tentative d'esquive. Je grimaçais mais j'étais habituée à la douleur. Pour moi, la douleur physique était insignifiante. Seule la douleur morale comptait et était très douloureuse. Une seconde balle fut tirée mais j'avais saisi son poignet et elle passa juste au-dessus mon épaule allant se planter dans le ventre d'un homme. <Et merde... marmonais-je avant de reprendre plus fort, dépêchez-vous de lui retirer la balle! Empêchez l'hémorragie en déchirant des tissus de vos vêtements! Que quelqu'un aille chercher un guérisseur!> Plus personne ne bougeait ni ne tentait de me faire quoi que ce soit. Une femme pleurait avec la tête de son mari apparemment sur les genoux. Tout le monde me regardait ne comprenant apparemment que je n'avais aucune intention de leur faire du mal depuis le début. Ils ne bougeaient vraiment plus et regardaient la scène, hagards. Personne ne faisait rien et la femme se tourna vers moi en sanglotant, constatant que personne ne l'aidait : <S'il vous plaît! Soignez le! Je vous en prie. -Faîtes promettre à ses gens de ne rien me faire et je le ferais.> Elle les regarda suppliant et ils s'éloignèrent de quelques mètres. Je récupérais la seule arme à feu afin d'être sûre. Je pourrais toujours recevoir un couteau de jet mais vu le choc des hommes, non pas de voir leur congénère mourir mais plutôt de constater que mes intentions étaient loin d'être ce qu'ils pensaient, cela m'étonnait qu'ils firent quoi que ce soit envers moi. Déchiré du cuir serait inefficace, c'est pourquoi j'arrachais un grand pan de robe à l'épouse, sans pour autant la mettre dans la gêne et le garda près de moi. Je criais des ordres au passage afin que l'on aille me chercher alcool et bandage. Jamais des assassins n'avaient essayé de maintenir quelqu'un en vie. Ce jour resterait sûrement à jamais dans leurs mémoires. Je dus extraire la balle à mains nues après m'être plus ou moins désinfectée les mains avec de l'alcool. L'homme hurla tout du long où je le soignais, compressant finalement le tissu contre sa plaie en guise de pansement. Quelqu'un arriva finalement avec un Neustro qui prit les choses en main. Je m'en allais discrètement, refusant de rester là plus longtemps. La douleur avait disparu mais elle réapparaissait chaque fois que je faisais un mouvement d'épaule. J'avais donc trouvé un coin tranquille loin de cette taverne perdue si loin du port, et m'étais prodiguée les soins moi-même. Pour me changer les idées je me dis bien que je me fichais que mes habits que j'avais bien faits de ne pas mettre de gilet de cuir. Le soir était tombé et je l'avais revêtit afin de cacher mes bandages bien que l'on en vît encore un bout. Comme il était apparemment inutile que je reste ici, je décidais tout de même de profiter de la plage des astres. Je me promenais désormais sur la plage avec Mila qui ne m'avait pas suivi. Je la refusais lorsqu'il pouvait y avoir des armes à feu ou des couteaux de jets. Je ne voulais pas qu'elle se fasse blesser. Elle m'était utile pour la chasse serte, mais je tenais à sa vie.
Voilà, je me promenais désormais sur la plage sans but précis. Je finis par m'asseoir dans le sable, ramenant mes jambes contre moi et les entourant de mes bras, le menton posé dessus tandis que j'admirais l'horizon. Les étoiles, l'océan, le sable au clair de lune, c'était beau. Un souvenir me revint rapidement. La femme qui pleurait son mari m'avait retrouvé et en récompense elle m'avait dit ceci : "Jono Katsuya est mort...". J'étais soulagée que Cassy soit vengée dans un sens même si j'aurais aimé le faire moi-même. De toute manière cela faisait un an que je le savais mort. Mais chaque fois que je prenais connaissance d'un lieu rempli d'assassin que je n'avais pas fouillé, le plaisir de les embêter, de me battre et de peut être avoir un espoir que l'on m'ait mentit pour que je puisse la venger. Il était vraiment mort j'en étais désormais convaincu mais je continuerais à embêter tous ces vaux-rien.