Lettre reçue le 3 Cioriel 1248
Ma chère soeur,
Pardonne-moi de ne pas avoir eu le courage de te faire mes adieux les yeux dans les yeux, mais je ne pouvais me permettre de dévoiler à quiconque mon départ. Tu sais que depuis toujours je n'ai rêvé que d'une chose, découvrir le monde et c'est aujourd'hui chose faite. Peut-être n'ai-je pas encore eu l'occasion de voir tout ce que le monde a à offrir, mais ces quelques mois passés sur les routes m'ont permis de vivre plus d'aventures que je n'aurais pu le faire depuis Saona. Si je prends aujourd'hui la plume pour t'écrire, c'est dans l'espoir qu'un jour tu puisses me pardonner de t'avoir quitté sans un mot, sans te dire où je comptais me rendre.
J'avais besoin de faire cela seule.
Cependant je me rends compte chaque jour davantage que le monde est bien plus froid et hostile que je ne me l'étais imaginé. Lors de ma fuite je me suis retrouvée seule, j'errais sans but distinct. Je me suis lancée dans un monde que je ne connais pas et me suis retrouvée perdue. Pourtant je n'ai jamais regardé derrière moi, j'ai continué d'avancer pour finir par trouver ma voix, en tout cas je l'espère. Alors que j'étais enfin parvenue dans une ville, j'ai entendu parlé de la vision d'une oracle, tout le monde ne parlait que de cela, mais personne n'a été capable de m'en préciser le contenu. Il semblerait que la plupart des gens se contentent de simples racontars.
Je dois avouer que cela m'a également suffit puisque j'ai pris le lendemain la route pour la fête d'Arnlo. Là-bas j'y aie vu des merveilles que je n'aurai jamais pu imaginer dans mes rêves. Un homme a essayé de dompter le ciel avec un engin ayant la forme d'un oiseau, tandis que les liares, venus pour célébrer avec nous, ont enflammé le ciel de feu de mille couleurs. C'était grandiose, j'ai d'ailleurs participé à une course sur le dos d'un ami que je me suis fait en traversant la plaine. J'aurais tant voulu que tu sois à mes côtés pour voir cela.
La forêt est bien trop paisible pour moi ! Après avoir vécu ce moment je ne me voyais plus du tout revenir. Je ne suis pas faite pour rester cloîtrer dans un monde où tout doit être raisonnable.
Je t'enverrais à nouveau de mes nouvelles lorsque j'en aurais l'occasion. Je suis désolée de ne pouvoir te dire où je me rends, mais je ne souhaite pas prendre de risque, si père et mère venaient à lire cette lettre...Je t'en conjure, ne parle pas de cette lettre aux parents.
Tu es à chaque instant dans mes pensées, j'espère pouvoir te revoir très vite.
Adéla.