Cette journée était éprouvante. Cela faisait quelques mois qu'Emilienne n'était pas monté vers un village commerçant pour vendre le produit de ces chasses et acheter le nécessaire à sa survie chez elle. Elle s'était armée dans le but de grimper les kilomètres qui séparaient Galea de son territoire de chasse, grosse chaussure en cuir couvert de graisse d'animal contre le froid, gros manteau de cuir et de fourrure fait main - on l'aperçoit surtout aux coutures maladroites de pars et d'autre du vêtement - pantalon épais et bien chaud. Ces mains étaient recouvertes de mitaines où on voyait le bout de ces doigts - spécifiquement la dernière phalange - pâlir sous le froid de la région. Une grosse capuche rembourré masquer une grande partie de son visage et ces cornes, bien que ces dernières déformaient outrageusement la capuche qu'on ne pouvait, décemment, pas croire qu'elle était une Liare comme tous les autres.

Même sa queue avait bénéficié d'un nouvel attirail pour ces marches longues et solitaires dans les montagnes. Une sorte de mouffle pour son excroissance de chair et d'écailles qui fouettait l'air, agacé et frigorifié. Une petite pointe avec quelques poils et de fils de coutures dépassaient, donnant la mesure et une allure idiote à la Emilienne.

Sur son dos pesait un attirail fait de bois et de peau, deux lanières serraient ces épaules pour maintenir le paquet sur son dos. On ne voyait rien de sa cargaison encore, si bien caché sous des étoffes de toiles pour les préserver du froid.

Mais l'apparence importait peu, son regard bleuté fixait les hauteurs où la ville de Galea se dessinait enfin, au loin, entre les cimes rocheuses. La chaleur du sol se ressentait petit à petit.

Elle marchait péniblement, sa queue trottant derrière elle. Son visage était d'un neutre impartial, ne sachant quoi penser de cette nouvelle visite au marché de Galea. Les autres Liares l'avaient toujours rejeté, bien qu'elle était plus éduquée que la moyenne dans cette ville marchande et rescapée des glaces. Emilienne chassa peu à peu ces pensées, ces images de rejets quoiqu'elle faisait de la part de son peuple. Tout ceci à cause de ces cornes et de sa queue, eut dés sa naissance étrange sur l'autel du temple de Simius.

A la pensée de la noble déesse auquel Emilienne vouait un véritable amour pieux et religieux, la jeune Liare âgée de 17 ans tout juste, se promit de faire un voyage jusqu'au temple pour se recueillir et faire quelques offrandes. Une fois que le printemps aurait apporté de nouvelles proies et auraient été propice aux récoltes.

Les portes de la ville était enfin palpable. Emilienne se mêla à la foule de marchands partant et entrant au coeur de la citée, construite sur un lac de lave pour permettre une grande chaleur et une vie sédentaire à tous les Liares d'ici. Certains humains habitaient même dans cette ville, pour son attrait commerciale et aussi parce que c'était une ville très importante pour franchir le col de Torgern et réussir à poser pieds en territoire humains.

Notre héroïne, une fois rentrée, marqua un stop et tira sa capuche sur son visage, masquant ces iris saphirs aux restes du monde. Sa queue s'enroula - comme effrayée - autour d'une de ces jambes. Elle retira l'une des étoffes protégeant son package et le noua autour de sa nuque comme cape. Masquant ainsi sa queue enroulée et permettant de montrer son attirail: des peaux de bêtes, des dents et des os de bêtes étaient solidement lié entre eux.

Emilienne franchit les rues de Galea, évitant tout contact avec la populace, jusqu'à la place du marché où toute l'animation était concentrée. Un petit stand à l'entrée permettait l'inscription aux ventes et d'avoir un étale pour proposer ces ressources. Après avoir payer son droit d'une étale, la Liare s'enquit de trouver le numéro indiqué par le Liare âgé s'occupant de tout ceci.

Une fois devant la table rustique et très sobre qu'on lui avait attribué, elle s'enquit de tout installer. Étalant les peaux soyeuses et bien entretenu, le cuir brut et graissé, les dents et les griffes d'animaux qu'elle avait réussi à récupérer, les os et quelques plumes.

Son travail finis, elle se mit en retrait, surveillant son étale d'un oeil sévère, attendant de potentiels clients pour vendre ce qu'elle possédait.
Ces plus belles peaux faisaient envie et bien vite, plusieurs de ces produits partirent à bon prix.

Notre héroïne commençait à fatiguer de la tenue de son stand, la journée avançait irrémédiablement et le temps filait tout comme les clients. Ces manufactures de bonne qualité bien que sommaire, semblait plaire plus ou moins. Elle négociait les prix avec fermeté n'hésitant pas à envoyer balader de jeunes bourgeoises en voyage dans la citée et souhaitant deux fourrures avec le cuir à moitié prix... Leur père semblait avoir la bourse bien garnis et Emi' n'avait décidément pas besoin de se faire arnaquer sur ces choses là ces derniers temps.

Sa bonne humeur fondait comme neige au soleil et, adossé contre le mur, elle se frottait les bras sous sa cape d'hiver pour se réchauffer un peu le corps. Les yeux dans le vague, la jeune Liare se perdait dans l'observation de son peuple et des quelques humains qui passaient ça et là, marchandaient, riaient, dansaient devant les troubadours qui s'étaient déplacé pour l'évènement. Les rires et la chaleur était palpable, une opulence irritante pour Emilienne. Ce peuple gouverné et tyrannisé, n'ayant aucune définition de liberté, apathique mouton de la royauté impériale pour ne pas recevoir un coup de bâtons de trop.

Elle sortit de sa torpeur en voyant une personne, une jeune femme visiblement, s'approcher de ces fourrures et en regarder quelques unes. La Liare rendit son signe de tête, quitta son mur et retira sa capuche ainsi que son écharpe devant sa bouche.

- Elles vous plaisent ? Si vous avez besoin de conseils, demandez.  

La femme semblait frigorifier, sa peau était parsemé de frisson et de chair de poule. Bien que c'était normal en cette saison et en cette région, la liare ne put s'empêcher de penser que le froid devrait être insurmontable pour une humaine. Ces gens sont frêles et fragiles et attrapent toute sorte de maladie qui - aux yeux des Liares - sont encore inconnus au bataillons ou n'y sont tout simplement pas sensible.
Emilienne voyant la voyageuse de fortune chercher quelques recours au froid - et ayant été toucher par sa "race" désavantagé bien plus encore que des Liares en ces montagnes; fouilla dans ces étoffes pour tirer une fourrure plus noire que grise aux reflets roux, aussi longue que l'humaine et large d'un mètre et demi et quelques poussières. La fourrure allait avec son cuir souple et nourris, bien qu'épais.
Notre demoiselle, prise sans doute de compensation, la déplia et lui tendit.

- Essayez celle-ci plutôt. C'est ce que j'utilise pour venir ici.

Joignant le geste à la parole, elle retourna sa cape pour en montrer la doublure, une même fourrure de même qualité - noire aux reflets roux - apparaissait. Bien que bien plus usé et ayant été raccommodé quelques fois. Elle voulait se montrer conciliante et aidante.

- Le cuir est plus épais et moins souples que votre premier choix, mais elle contient mieux la chaleur. Cette pièce est imperméable. Mettez la fourrure vers votre peau, et la neige ne pourra guère passer le cuir et la peau de la bête pour vous frigorifier. Pratique en cas de neige.

Son timbre de voix était monocorde, ne sachant trop comment vendre tout ça et elle se montrait d'une maladresse sans nom pour discuter avec la voyageuse et lui donner ce qui semblait - pour Emilienne - juste et le mieux adapté.
La main de la liare capta un défault dans la fourrure et l'effleura de sa main, d'un regard de connaisseuse, Emi' put reconnaître la marque de sa lance lorsqu'elle abattit cette bête, trois semaines plus tôt.

- Elle a un défaut. Faudrait recoudre ici. Ce sera moins cher si vous la prenez.

Elle retira sa main, croisa ces bras tout en fermant sa propre cape pour ne pas laisser le froid mordre sa peau.

[Oulàlàlàlà T-T désolée du retard, c'est pas terrib' terrib' je ferais mieux au prochain post ><]