Sous une pluie battante dans une nuit sombre, perché sur le dos d'Aramys guidé par les lumière du port de Thalis, je me dirigeais vers un lieu de repos chez un peuple que je ne connaissais que trop bien, les Héléos. Ces êtres différents où la peau pouvaient parfois être bleue parsemée d'écailles, où les mains fines avec de longs doigts étaient parfois palmée et où derrière les oreilles découpées se cachait des branchies. Ces êtres aux allures de monstres étaient pourtant doté d'une gracieuseté incomparable et certain même ressemblaient fortement aux êtres humains. Sur le ponton de bois humide, les sabots d'Aramys prévenaient de mon arrivée aux derniers Héléos encore présent à cette heure tardive. Je m'arrêtais devant une auberge où j'étais déjà venu au paravent mais il y a bien de cela quelques années. J'attachais Aramys à un endroit sec où lui aussi pouvait se reposer, manger et boire à volonté; je pris une poignée de paille pour la frotter sur son corps détrempé puis flattait une dernière fois son encolure musclée avant d'entrer dans l'auberge du Thalis.

Comme d'habitude, l'auberge était remplie de joyeux Héléos et quelques voyageurs buvant à en oublier où ils se trouvaient, dansant à tomber sous leur poids et riant à s'en fêler les côtes; oui, voilà l'endroit que j'avais connu et où rien n'avait changé. Ma cape dégoulinait sur le planché, d'un geste naturel, je me retournais vers le porte manteau déjà plein et y mis ma cape avant d'attraper ma seconde capuche et de l'installer sur ma chevelure blonde. Me dirigeant vers mon petit coin sombre habituel, je fis signe au bar de m'apporter une bière puis m'assis dos à la fenêtre donnant vue sur la mer déchaînée et alluma la petite bougie qui se trouvait devant moi. J'aimais particulièrement cet endroit de l'auberge, déjà car il était toujours disponible, certainement trop sombre et trop inconfortable pour les autres voyageurs mais aussi parce qu'il me donnais une vue complète de la salle alors que moi, j'étais caché dans l'obscurité à l'abris des regards. Dans ce coin ce trouvait simplement une petite table avec une bougie en son centre, deux vielles chaises de bois, une fenêtre suintante entre deux murs en lambris et un rideau de velours rouge. Comme à mon habitude je me mis à observer l'assemblée caché sous ma capuche en tissus épais brun.