-Ce message est un preview, avant le rp itself-
La Bande son
Ile du large, sans nom. Peut loin du récif d’Emeriata.

C’était une passe étroite et profonde entre deux éperons rocheux. Une fois le vaisseau enfoncé dans la passe, et contourné les roches affleurant en protégeant l’entrée, le fond de celle-ci remontais doucement jusqu’à former une plage de graviers, coupée à mi largeur par un tout petit fleuve, a vrai dire un torrent de basse montagne qui finissais directement dans la baie. L’Ambroisie, une fois engagé, prenais toute la place dans la passe et ne pouvais pas s’approcher des plages, sur lesquelles étaient échouées quelques chaloupes, servant à faire la navette, ou à tirer des filets au niveau des récifs coralliens. Directement au-dessus de la plage, une bâtisse. Longue, basse, en bois au planché légèrement surélevé pour éviter humidité et serpents. Elle se composait de trois salles, en enfilades, surplombées d’un grenier pour les réserves. La première avait tout l’air d’une taverne, a demi ouverte sur l’extérieur et les feux sur lesquels on faisait boucaner poissons et petits gibiers locaux.
La seconde se composais de lits et hamacs. Divers et variés. Certains avaient cumulé quelques meubles, et s’en servaient pour se distinguer un espace personnel. Des part à vents avaient été placé pour séparer les officiers des hommes du rang.
La troisième servait de bureau et d’appartement à Alcuin. D’une certaine manière, cette bâtisse était organisée comme un navire. Au moins, elle ne tanguait pas. Mais l’ambiance était la même. Il entendait d’ici, un peu assourdi, le flutiau d’un marin. L’ambiance était calme. Alcuin avait largement préféré la taverne de ce village de la cote, près de Thalis, où il avait régné comme un roi. Mais cette taverne, point de départ d’un réseau de receleurs qui avaient bossés pour lui au part-avant, avaient été ratiboisées récemment par les autorités d’Acretis, qui avaient remonté le réseau. Heureusement, il avait réussi a ne pas se faire prendre. C’est alors qu’il avait choisi comme camp de base cette ile inhabitée, qu’il connaissait déjà pour l’avoir croisée, pas trop loin des cités Héleos, ce qui permettait a certains membres de l’équipage de retourner voir leur famille. Surtout, cette ile giboyeuse pouvait assurer la subsistance de la cinquantaine de marins à son service sans trop de problèmes.
Enfin, la cinquantaine…plus depuis avant-hier. Le dernier navire marchand qui avait été arraisonné n’était guère, quant à lui, raisonné. Quelques marins avaient décidés de sortir leur lame pour les accueillir. Il avait eu quatre morts, et cinq blessés assez graves pour qu’ils dussent se reposer quelques temps sur l’ile. Tout comme le contrat l’exigeait, il avait versé une indemnité a ses marins, mais cela n’aidait guère ses finances. Quelques tapis, quelques sacs de grains, des ballots de laines…la prise n’était pas incroyable.
Alcuin réfléchissait tout en regardant son registre. Les pertes actuelles n’entravaient pas le fonctionnement du navire, mais quelques-unes en plus, et ce serait le cas. Il devait recruter. Autant profiter de la vente de sa prise.
Il décida de réserver les trois plus beaux tapis, lourds et ornés au fils d’argents tissés en motifs complexes, a Juliette. Il en garda un pour lui, de couleur garance –une couleur qu’il affectionnait- pour aller au pied de son lit, ici. Si sa cabine était bien meublée, depuis le temps, cette pièce restait beaucoup plus sobre. Clairement pas digne d’un capitaine.
C’était décidé, il ferait la tournée des petits villages côtiers, vu la nature de sa prise. Il savait ceux qui se contrefichaient de la nature des marchandises. Il en profiterait pour recruter ceux qui se présenteraient.

Village proche de Dorkno-Nom sans intérêt. 1245, fin de l'été.
La Bande Son

C’était le quatrième village qu’ils visitaient. Une dizaine de bâtisses de pierre, sans étages, aux toits de lauze ou de chaume, aux fenêtres rares et étroites. L’accès était chiant, plein de récifs et hauts fonds, il fallait bien connaitre le chenal, qui perçait entre les falaises. Mais ces récifs, ils les avaient déjà utilisé pour naufrager un vaisseau. L’intérêt d’avoir des heleos, c’est que si votre cible coule, ce n’est pas trop grave. Vous avez des gens pour aller récupérer les marchandises au fond.
Il était installé dans la seule taverne du hameau, aussi triste que le reste. Une longue cave voutée, sous l’une des bâtisses. Un petit feu crépitant au fond, projetant une mauvaise suie qui encrassait tous les murs. Sans parler de la bière, acre et trop épaisse. Mais l’on faisait contre mauvaise fortune bon cœur. Il ne pouvait plus s’approcher des grandes villes et de leurs établissements chatoyants, plein de whisky pur malte, de pâtés en croute et de jolies minettes. Tant pis pour lui. Enfin, pas trop triste ce soir, vu que tous ses marins ou presque étaient débarqués et qu’ils avaient reçu leur part sur la vente des grains, part qui allait en partie être dépensée directement sur place.Ca donnait un peu d’ambiance au patelin. Ces gens vivaient sur une mauvaise terre, trop pour l’agriculture céréalière. Il y avait beaucoup d’éleveurs de moutons .Les ballots de laine étaient donc invendable ici. En revanche, l’hiver approchait, et ces éleveurs avaient besoin de nourrir leurs bêtes à l’étable pendant les mauvais mois. Pour les ballots, il connaissait un petit port en contact avec des montagnes minières. Tant mieux. Ces gens-là avaient besoin de se vêtir chaudement, et il avait besoin de leurs minerais pour des munitions.
Mais ce n’était pas le moment de réfléchir. Il se calla dans son fauteuil, regardant ses hommes se chamailler avec amusement. Certains commençaient à être éméchés. Il vida les dernières gorgées de sa chopine et en redemanda une. La partie de poker entre son second et quelques hommes d’équipage se terminait, par la victoire de l’un d’entre eux. Le second maugréa et se retira. Peu prudent, celui-ci avait joué et perdu la moitié de sa paye pas même deux heures après l’avoir reçue. Qu’importe. Tant qu’il était sérieux à bord –et il l’était – il pouvait se comporter comme un crétin à terre, ce grand échalas blond a la peau pale et au regard froid. On pria Alcuin de rejoindre la tablée. Celui-ci fit mine d’hésiter, puis face aux encouragements, de céder, magnanime. Il avança quelques pièces sur le plateau de jeu et pris ses cartes. Un peu plus loin c’était les fléchettes. Le village était trop petit pour qu’il y ait quelques cocottes en recherche de clientèle éméchée, mais finalement, ça n’empêchait pas de s’amuser. Surtout que l’équipage venait avec sa propre ambiance musicale, certains n’étant pas trop mauvais au violon, au bandeon ou au biniou. Quelques bergers étaient là au début, pour profiter de l’ambiance, mais, le soir tombant, et les marins s’enivrant, ils préfèrent rejoindre leurs chaumières et la mégère-certainement- qui les attendaient.