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Madelle | Forum RPG Heroic Fantasy
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L'appel de l'océan

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Juliette Célian

Juliette Célian

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DC : Mère Nature et Marissa E. Iselk
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Message(#) Sujet: L'appel de l'océan L'appel de l'océan Icon_minitimeJeu 7 Mar 2019 - 23:58

Le soleil va bientôt se coucher, Juliette tourne la clé pour fermer son magasin. Aujourd'hui est un jour particulier, elle a renvoyé son employée plus tôt. Seule dans la boutique qui se retrouve plongée dans l'obscurité avant que la lumière ne disparaisse complètement à l'horizon, Juliette récupère la caisse de la journée et part l'enfermer dans le coffre à l'arrière. Une fois sortie, elle monte lentement l'escalier extérieur qui mène à son appartement à l'étage et marque une pause avant de rentrer. Elsa doit être de l'autre côté de la porte à l'attendre. Dès qu'elle aura franchi le seuil, le petit rituel, qu'elle a instauré lors de sa première année sur le continent, commencera.

Le 28 Samùn de chaque année depuis son arrivée sur la terre, Juliette retourne au milieu du récif d'Emeriata pour renouer avec son élément et surtout pour éviter de mourir. L'Héléo a toujours très mal vécu ce retour forcé à l'océan qu'elle prend comme une réelle punition. Elle donnerait tout ce qu'elle a pour ne plus jamais avoir à retourner dans l'océan, la vie là-bas lui semble dénuée d'intérêt et sans aucune saveur. Elle ressent cette cérémonie comme une malédiction des dieux, un rappel pour qu'ils n'oublient jamais que la terre ne sera jamais leur maison. Or depuis qu'elle est gamine, Juliette en a décidé autrement. Et chaque année elle ressent l'amertume la gagner envers les dieux.

En passant la porte, elle trouve effectivement Elsa de l'autre côté qui reste silencieuse et récupère son gilet alors que Juliette se dirige directement vers sa chambre. Derrière le paravent, elle commence à délasser sa robe, puis elle retire ses bottines et tous ses vêtements. Cette année, elle ne se contentera pas d'un simple plongeon au port d'Acretis, sa mère l'a convoqué et souhaite la rejoindre dans un petit village des récifs non loin de la plage. Cela n'arrive jamais, Juliette ne peut lui refuser. Elle se défait donc de toutes ses possessions humaines. Entièrement nue, elle ne sent sa pudeur que lorsqu'elle retire son bracelet d'Hiswe qu'elle met dans le tiroir de la petite table derrière elle.

Elsa a pendant ce temps déposé sur le paravent une tunique turquoise légèrement transparente. Juliette l'enfile en quelques secondes, elle sort alors de son petit coin d'intimité et part se regarder dans le miroir accroché à la porte de son armoire. Ses cheveux d'ébène sont encore retenue dans un chignon, pas une mèche ne tombe le long de sa nuque. Elsa s'approche d'elle et commence à retirer une à une les épingles qui permettent à la masse de cheveux de Juliette d'être ainsi maintenue. Une fois complètement libérée, sa chevelure recouvre ses épaules et tombe jusqu'au milieu de son dos. Cela ne lui plaît pas, elle n'a jamais compris pourquoi les Héléos gardaient leur cheveux détachés, elle a tant d'anecdotes embarrassantes qui lui sont arrivés parce qu'elle ne voyait plus rien en avançant ou parce qu'elle se retrouvait à manger ses cheveux en plein milieu d'une phrase cruciale.

En voyant son visage se crisper et une légère moue se dessiner dans le coin de ses lèvres, Elsa décida de rapidement tresser les cheveux de Juliette. Elle la remercia pour cette idée et elles allèrent ensemble dans la cuisine. Sur la table était posée un panier refermable contenant une bourse d'argent, quelques friandises humaines et un cadeau pour sa mère. Ce fut Elsa qui le prit, Juliette mit son manteau avant de sortir et elle allèrent toutes les deux à l'extérieur de la ville en prenant un taxi. Elle marchèrent encore une demi-heure sur la plage. Juliette avait les pieds nus, à chaque pas elle ressentait la chaleur du sable, d'ici quelques heures, il deviendrait aussi froid que les eaux sombres qui se trouvaient sur la gauche de Juliette.

Mais pas une fois elle ne détourna son regard vers l'océan, le regard fixait sur l'horizon, avançant en silence aux côtés d'Elsa qui commençait à grelotter à cause du vent qui était en train de se lever.


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Message(#) Sujet: Re: L'appel de l'océan L'appel de l'océan Icon_minitimeMer 13 Mar 2019 - 1:42

La plage est déserte à cette heure. Les barques des pêcheurs sont amarrées vers les dunes. Le vent souffle fort et soulève le sable qui s'incruste dans chaque recoin. Il n'y a plus que les traces d'Elsa et Juliette derrière elles. Au fur et à mesure qu'elles avancent, la mer se rapproche inlassablement, ce n'est plus qu'une question de minutes avant que l'écume des premières vagues ne les atteigne. Juliette ne détourne toujours pas le regard de l'horizon, le vent à beau souffler et soulever son manteau, elle ne trésaille pas. La gifle froide du vent fait frissonner tout son être, mais elle continue d'avancer sur la plage et d'ancrer profondément ses pieds dans le sable qui bientôt sera aussi froid que l'eau.

Pourtant elle ne tremble pas, même si elle ne sent plus les extrémités de son visage ou de ses doigts, elle préfère ressentir la morsure du vent et se sentir vivante plutôt que de rentrer dans ce liquide qui l'emprisonne et l'oppresse. Elsa pose une main sur son épaule. Les deux femmes s'arrêtent et ne disent pas un mot. Juliette garde la tête haute, elle retire son manteau et son amie le récupère. Sa tunique se retrouve libérée et vole au vent. Juliette ferme les yeux en se tournant vers la mer. Même si elle ne la voit, elle entend son appel. Elle n'a pas bougé, mais déjà les vagues frôlent ses pieds nus.

La mer est un peu agitée ce soir, on peut entendre au loin le vent s’engouffrer dans les cryptes et la mer se déchaîner dans les rochers. Elsa se tient derrière elle. Comme toujours, elle attendrait qu'elle ait complètement disparu dans l'océan pour s'en aller et retourner à l'appartement. D'habitude, elle l'attendait dans la cuisine avec une tasse de thé et ses sucreries préférées, mais cette fois était différente. Juliette ne rentrerait pas tout de suite et Elsa avait pris une journée de congé. Elle lui était très reconnaissante d'avoir tenu à l'accompagner ce soir avant de partir, mais cela lui laisser une impression étrange de savoir que cette fois tout serait différent. Juliette aimait sa routine, même si elle n'avait pas peur de saisir chaque opportunité qui se présentait à elle.

Elle resta un petit moment les yeux fermés à écouter la mer, elle était toujours plongée dans l’obscurité quand elle s'avança vers elle. Elle habitait le port et prenait régulièrement le bateau pour voyager, mais cela faisait jour pour jour un an qu'elle n'était pas retourné chez elle. L'année passée, elle s'était contentée d'aller jusqu'aux premiers récifs et avait fait aussitôt demi-tour. Elle n'ouvra les yeux que lorsque la métamorphose s'opéra. Elsa était encore sur la plage, mais elle choisit de partir à ce moment précis.

Juliette ne se retourna pas. Son corps changea sans qu'elle ne le provoque réellement. De l'intérieur même de sa peau, des écailles d'un bleu aux reflets violets lacérèrent sa peau de porcelaine. Pas une goutte de sang ne coula. Ses doigts aux mains et aux pieds se retrouvèrent liés par de fines membranes et s'allongèrent légèrement. La colonne de son dos se brisa et une nageoire dorsale se forma peu à peu. Il en fut de même pour ses avants-bras et ses mollets d'où sortirent des nageoires plus fines.

Son visage même s'allongea tandis que les trais de sa mâchoires s'affirmèrent, et ses yeux se remplirent d'encre, perdant leur éclat d'émeraude. Ses cheveux d'un noir d'ébène sur la terre prirent les mêmes reflets violets que les écailles qui lui recouvraient désormais tout le corps. Sa chevelure s'étira jusqu'à ses reins. La tresse d'Elsa resta malgré tout en place, même lorsque le vent la souleva et fit voler quelques mèches. Juliette porta sa main à son visage et sentit ses petites oreilles devenir deux imposantes branchies.

Elle ne ressentait pas vraiment de douleur. Tout son être bouillonnait de l'intérieur, mais cette chaleur intense lui était réconfortante, et c'est ce qui lui faisait le plus mal. Juliette plongea dans l'océan sans un regard pour la terre afin de noyer sa tristesse. Envahie par le froid et l'obscurité, elle avança aussi vite qu'elle put alors qu'elle était encore maladroite dans ses gestes.


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Message(#) Sujet: Re: L'appel de l'océan L'appel de l'océan Icon_minitimeJeu 14 Mar 2019 - 1:02

L'eau agissait comme un rempart face à elle. Ses gestes trop amples, son empressement rendaient ses déplacements incertains. Même quand Juliette arriva vers les premiers coraux du récif, elle continuait à se débattre contre les courants marins. La marée haute n'y aidant pas et son corps peu habitué à la transformation, Juliette nagea un instant sur place pour reprendre son souffle. Elle avait oublié à quel point la vie dans l'océan était une lutte lorsqu'on avait un but à atteindre. Se laisser porter par les courants étaient simples, mais à moins d'être né dans la région des pics, pour les autres Héléos, nager relever d'un effort constant.

L'immobilité était impossible sous la surface de l'eau, il fallait choisir entre se laisser porter ou avancer quoi qu'il arrive. Face à Juliette s'étendait fièrement la barrière de corail du récif d'Emériata. Même dans la noirceur de la nuit, elle ne pouvait pas nier la beauté des lieux. Les couleurs des coraux restaient d'un vif éclatant et les rayons de la lune qui s'était levée dans le ciel effleurer la surface de l'océan. Juliette avait toujours aimé l'océan de nuit, car elle avait l'impression que la surface devenait elle-même le ciel. Elle avança près d'un petit ban de poissons multicolores, ils effleurèrent sa cuisse et l'ignorèrent complètement.

L'endroit était presque désert, elle voyait bien d'autres poissons se cacher dans les coraux, mais il n'y avait personne. Alors elle s'enfonça dans les coraux, au fur et à mesure qu'elle avançait, ils devinrent plus grands jusqu'à devenir une forêt d'arbustes multicolores aux formes variées. Ils étaient presque menaçants, tout bon Héléo savait que certains d'entre eux pouvaient être dangereusement beaux. Elle pouvait se permettre de prendre de la hauteur, la surface était maintenant à plusieurs mètres au-dessus d'elle. Elle ne tarderait pas à trouver le village où l'attendait sa mère. Margaret avait été assez insistante dans sa lettre, elle disait avoir une nouvelle importante à lui annoncer et que cela ne pouvait être fait qu'en personne.

Elles devaient se rejoindre dans l'un des petits villages récents près de la plage. Margaret ne lui avait pas précisé si elle serait seule. Juliette était quelque peu en froid avec son père depuis qu'elle avait fait l'acquisition de son magasin et le navire était la goutte de trop. Pourtant, elle imaginait assez mal sa mère avoir fait le voyage seule, de toute sa vie, elle l'avait toujours connu en train de suivre son mari de place de marché, en place de marché. En partant de l'océan, elle savait que ses parents ne le comprendraient pas, tout l'océan était leur maison. Ils l'avaient élevé dans le respect d'Eliosa et bercé de légendes d'héroïques Héléos.

Mais ils n'avaient pas remarqué que leur enfant s'intéressait plus aux ragots des places de marchés où ils s'arrêtaient plutôt qu'à leurs enseignements. Quand ce fut le cas, il était trop tard. Elle était partie et ne le regrettait pas. Juliette ne reniait pas pour autant ses origines et elle aimait sincèrement sa famille, quoi que l'une des jumelles... Elle espérait d'ailleurs qu'elle ne soit pas là, en revanche, la pensée qu'elle puisse revoir son frère lui donna l'énergie nécessaire pour avancer à travers l'océan. Le récif d'Emeriata s'étendait à perte de vue, mais on pouvait discerner au loin le village qui s'étaient installés au milieu même des coraux, les bâtiments étant à peine perceptible à cette distance pour une personne ne sachant pas où regarder.

Juliette redescendit pour se retrouver au milieu de la forêt de coraux, elle pouvait discerner devant elle un passage dégagé menant à l'une des entrées du villages. Sa mère l'attendrait certainement au bout du chemin. Le courant était moins puissant au milieu de ces animaux marins à l'apparence de végétaux, pourtant Juliette ralentit. L'appréhension la gagnait, elle n'avait pas voulu imaginer que si sa mère l'avait convoqué, c'était parce qu'elle avait une mauvaise nouvelle à lui annoncer, cela était facile tant qu'elle était sur la terre. Mais, maintenant elle n'était plus qu'à quelques mètres de Margaret, la petite fille qu'elle avait été refaisait surface.


Dernière édition par Juliette Célian le Lun 26 Aoû 2019 - 16:24, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: L'appel de l'océan L'appel de l'océan Icon_minitimeVen 15 Mar 2019 - 19:12

Sa mère se tenait aux côtés des jumelles, dès qu'elle les aperçut, Juliette se referma sur elle-même. Les trois femmes se tenaient à la sortie du village et devaient l'attendre depuis plusieurs minutes, car les jumelles discutaient entre elles et ne la remarquèrent pas tout de suite. Margaret nagea vers sa fille dès qu'elle l'aperçut, Milicent l'a suivi tandis qu'Althea leur tourna le dos et rentra dans le village.

Juliette était soulagée de ne pas avoir à la supporter tout de suite. Elle ne savait pas combien de temps sa mère allait l'accaparer, mais elle comptait bien être rentrée avant que le jour ne se lève sur Acretis. Elle avait accepté de voir sa mère, mais n'avait aucune intention de s'attarder dans l'océan plus que nécessaire. Elles se rejoignirent à mi-chemin et restèrent une seconde silencieuses à se regarder. Margaret regardait tendrement sa fille. Elle glissa une main dans le dos de Milicent avant de s'adresser à Juliette.

- Merci d'être venue. Milicent avait une annonce à te faire et elle a pensé que tu n'accepterais pas si c'était elle qui te demandait de venir.

- Maman ! glissa sèchement Milicent.

Juliette laissa la mer la rapprochait légèrement de sa soeur.

- Qu'est-ce qui t'as fait croire ça Mili ? Bien sûr que tu peux me demander de descendre, je viendrais toujours si tu as besoin de moi.

- Je vais me marier et j'aimerais que tu sois l'une de mes demoiselles d'honneur...

_____________________

Assise dans la pénombre de son appartement, Juliette regardait la lune à travers la fenêtre. Les pieds sur le fauteuil vermeil aux accoudoirs usés et ses genoux ramenés vers elle, elle pensait à la solitude qu'elle avait érigé autour d'elle. Depuis qu'elle avait compris que le monde était infini et que jamais elle n'y trouverait très certainement sa place, l'océan lui avait apparu comme un piège. Tel un gouffre profond, il l'attirait inexorablement vers lui, mais Juliette n'avait depuis l'enfance eu d'yeux que pour la lumière inconnue provenant de la surface. Et maintenant qu'elle avait enfin accès à tout ce qu'elle avait désiré, chaque retour à l'océan lui était impossible.

Milicent avait peut-être raison après tout. Juliette n'avait pas accepté sa demande, elle ne l'avait pas non plus refusé. Elle avait simplement détourné la situation en prétextant que cela dépendrait sur le moment de ses affaires et de sa disponibilité, les choses à la surface pouvaient changer si rapidement avait-elle expliquait. Et dire qu'elle n'avait jamais dit à aucun d'entre-eux qu'il lui arrivait de se rendre à Hélia pour revoir d'anciennes connaissances dans le cadre de ses affaires. Pas une fois lors de ses déplacements, elle n'avait profité de l'occasion pour voir ne serait-ce que son frère. Et maintenant elle venait de se défiler pour le premier mariage d'un des membres de la fratrie. Est-ce que c'est ce qu'elle voulait vraiment.

Il était trop tard maintenant pour faire demi-tour. Même si elle trouvait l'une de ses sœurs encore éveillées pour lui ouvrir la porte, le moment avait été brisé. Juliette était à peine rentrée dans le village. Elle avait acceptée par réflexe la demande de sa sœur à son arrivée, ce n'est qu'une fois installée dans l'endroit où sa mère et les jumelles avaient décidé de séjourner qu'elle commença à laisser échapper des insinuations.

Les trois femmes avaient réussi à trouver une chambre dans une petite maison bien entretenue par une veuve sans enfant. Les parents de Juliette avaient bien plus souvent cherché des chambres chez l'habitant plutôt que des hôtels, tout d'abord parce qu'ils n'en avaient pas les moyens, mais aussi parce que son père avait fini par se convaincre qu'il n'y avait pas meilleur manière d'apprendre à connaître les habitudes des gens d'une région pour ainsi pouvoir mieux leur vendre leurs produits. Margaret lui avait expliqué que leur père se trouvait dans une petite ville à plusieurs kilomètres d'ici avec leurs marchandises. Il n'avait pas voulu perdre trois jours à tout remballer pour venir jusqu'ici puis repartir.

C'était peut-être cette révélation qui lui avait donné envie de rejeter sa sœur. Les trois femmes face à Juliette avaient été si enthousiastes, elle n'avait pas compris pourquoi son père n'avait pas voulu venir, était-ce sa rancœur ou son orgueil qui l'avait tenu éloigné ? Seule dans son appartement, son manteau encore sur les épaules qu'elle avait récupéré sous une pierre au bord de la plage, Juliette regrettait d'être partie. Mais au fond d'elle, elle savait qu'elle ne voulait pas sacrifier son indépendance pour eux. Elle était heureuse que Milicent se marie, mais elle savait qu'elle ne faisait plus partie de leur monde.

Eliosa était toujours avec elle, mais différemment, de manière plus éloignée, moins oppressante. Juliette commença à se focaliser sur le présent qu'elle offrirait à Milicent, il devait être aussi exceptionnel que sa sœur. Se trouvant un nouvel objectif qui l'aida à mettre de côté sa culpabilité, Julietta passa plus d'une demi-heure à son secrétaire pour fouiller à la lueur d'une bougie dans les diverses notes qu'elle conservait sur d'éventuelles antiquités qu'elle pourrait vouloir acquérir ou trouver. La fatigue la submergea lentement. Quand sa vue commença à se troubler, elle se décida enfin à se mettre au lit.

Une fois dans sa chambre, plongée dans des draps soyeux, ses yeux se fermèrent s'en qu'elle ne s'en rende compte. La nuit allait bientôt s'achever, l'on entendait au loin les premiers échos du port qui s'éveillait et le fracas des vagues annonçant une journée mouvementée.
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