Des personnes spéciales

Sa question sembla faire mouche chez l'adolescent qui prit un air grave alors qu'il réfléchissait le plus sérieusement possible à une réponse. Elend l'observait avec un sourire bienveillant, heureux de voir qu'il existait aussi dans la nouvelle génération des personnes voulant faire changer les choses. Dans un certain sens cela le rassurait de savoir qu'il n'était pas le seul à penser de cette façon. De plus savoir qu'il existait d'autre personne voulant faire changer les choses à Karnès, lui soulevait un poids des épaules et rendait la tâche moins impossible à réaliser.

"Je dirais…. L'ouverture d'esprit."

La réponse de Sirajah fit sourire de plus belle le jeune homme dont le regard se leva vers la ville et l'astre qui entamait sa descente. Il ne pouvait qu'approuver les dire du garçon, le conservatisme des Namès était le fléau de leur confrérie. Lui-même en avait subi les conséquences lors de son enfance et cela n'avait pas beaucoup changé aujourd'hui, il était toujours obligé de mentir sur les aspects de sa Vérité, la manipulation de l'esprit étant considérée comme une chose déviante et maléfique chez son peuple. Peut-être que son interlocuteur était dans le même cas que lui, et était en proie au même doute que lui…

" Ce que tu disais toute à l'heure par rapport à la différence… Ouais, c'est ça le plus gros problème des Namès. Tu n'as qu'une seule façon de penser, et si tu ne t'y tiens pas, tu deviens un mouton noir, on te juge, voir même, on te châtie même si c'est trop… "grave ". "

Le sourire d'Elend se dissipa et fut remplacée par une mine attristée comprenant une chose importante qui différenciait son histoire de la sienne. Le père de Sirajah en tant membre du Cercle de la Lumière ne devait pas être compréhensif face à la différence de son enfant. Contrairement à lui, le garçon n'avait eu personne pour l'accepter tel qu'il était et avait dû faire semblant d'être "normal" surement presque toute sa vie… Elend savait très bien que sans le soutien de Frederick ou l'attention de son père, il aurait beaucoup souffert de sa différence. C'était peut-être pour cela qu'il ressentait une profonde empathie pour l'adolescent et se sentait mal pour lui.

" Ce que je veux dire, c'est que là, j'ai juste l'impression que chaque personne est la même… Alors que, plein de façons de penser différentes, ça pourrait être tellement plus intéressant… Tu ne penses pas ? "

Le Namès avait à peine écouté la dernière phrase du garçon et s'était contenté de se rapprocher de lui. Il tendit la main et vint lui ébouriffer les cheveux en poussant un rire chaleureux, étrangement sur le coup ce fut la seule réaction qu'il lui sembla logique de faire. Peut-être était-ce le fait que c'était toujours comme cela que Frederick le réconfortait quand il était en proie à ce genre d'inquiétude…

" Je suis totalement d'accord avec toi, Sira, les gens de la capitale sont assez conditionné par notre système et pourtant je suis sûr qu'au final une partie de la population ne sent pas à l'aise avec notre société. Mais comme toi et moi, eux aussi font semblant d'être comme les autres et ça continuera jusqu'à que quelqu'un soit assez courageux pour se dresser contre ces codes absurdes…"

Il ne put s'empêcher de penser qu'il était un hypocrite à déclarer ce genre de discours à un enfant encore innocent comme Sirajah. Il parlait d'un héros pouvant faire accepter les différences à Karnès alors que lui comptait fuir la ville. Et pourtant il y croyait dur comme fer, mais ne pensais pas que cela arriverait de sitôt, il n'était même pas sûr que cela le serait de son vivant… Avec un petit soupir, il lança un regard complice au garçon et avec une voix se voulant teinter de mystère.

"Bon, vu que t'es sympathique et pour te prouver ma bonne foi, je vais te confier mon secret… Ma Vérité ne me permet pas de soigner les gens…"

Il l'avait dit! Enfin! Un sentiment de liberté envahit le Namès, pour la première fois dans sa vie, il avait avoué son plus grand secret et cela lui procurait un bien fou. Certes il risquait de choquer Sirajah mais il avait confiance en l'adolescent, lui qui détestait tant le fait d'être fermé d'esprit n'allait tout de même pas le rejeter pour ce genre de différence. Un doute l'envahit tout d'un coup. Il n'allait pas le dénoncer, non?

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Siràjan

ft. Elend Reyes

Des personnes spéciales

Je fus plutôt surpris en sentant la main d'Elend dans mes cheveux, et aussi en entendant son rire. Ce que j'avais dit n'avait pas pour but de faire rire, et pourtant, sa réaction me semblait étrangement adaptée. Ça changeait de ce que j'avais l'habitude de voir, des mines graves, des sermons.

« Je suis totalement d'accord avec toi, Sira, les gens de la capitale sont assez conditionné par notre système et pourtant je suis sûr qu'au final une partie de la population ne sent pas à l'aise avec notre société. Mais comme toi et moi, eux aussi font semblant d'être comme les autres et ça continuera jusqu'à que quelqu'un soit assez courageux pour se dresser contre ces codes absurdes… »

Hein ? C'était quoi, ça ? Une incitation à la révolte ? Même après notre discussion, j'avais du mal à approuver cette idée. Il faudrait changer les choses, c'est sûr. Mais qui le ferait ? Certainement pas moi, je n'en avais ni le courage, ni réellement la force… Elend, alors ? Non, il comptait quitter la ville, pas la changer… Au fond, je connaissais la réponse ; personne ne le ferait. Ceux qui ne se sentent pas à l'aise quitteront la ville, ou s’adapteront. Mais personne n'oserait se dresser contre une culture si fermée, si profondément ancrée dans ses traditions. C'était un plan qui n'aboutirait jamais, juste une idée lancée comme ça, mais qui ne deviendrait jamais concrète. Malheureusement.

« Bon, vu que t'es sympathique et pour te prouver ma bonne foi, je vais te confier mon secret… Ma Vérité ne me permet pas de soigner les gens… »

Je le regardais, un peu surpris par cette révélation soudaine.

« Si ta Vérité ne te permets pas de soigner les gens… A quoi sert-elle ? »

Ma question n'avait rien d'agressif ou de d'accusateur, j'étais simplement… Curieux. C'est vrai, la totalité des Namès -ou presque, dirait-on- avait pour Vérité le pouvoir de soin. Alors, lui, quel était sa Vérité ? Peut-être qu'un de ses parents n'étaient pas d'origine Namès ? Dans ce cas, ça expliquerait cette différence… Ou peut-être était-ce une Vérité complètement inédite, et dans ce cas, j'avais hâte qu'il m'en dise plus.

En tout cas, je vis sur le visage d'Elend un air presque… Soulagé. Comme s'il voulait dire ces quelques mots depuis longtemps. Je lui souriais, l'encourageant à continuer, tandis qu'un léger sentiment de culpabilité m'envahissait. Il m'avait fait confiance, m'avait confié son secret… Alors que moi, je me sentais mal rien qu'à l'idée de lui confier le mien. Je me taisais donc pour le moment, attendait donc la suite pour aviser. Après tout, peut-être ne demandrait-il rien de plus…

Mes vêtements étaient à-peu-près secs, maintenant. Je repliaient mes bras sur moi-même, par habitude, un réflexe. Comme pour me protéger. Et, bien qu'Elend ne me fasse pas vraiment peur, je craignais tout de même ce qu'il risquait de découvrir… Et surtout, sa réaction.

" Si ta Vérité ne te permets pas de soigner les gens… A quoi sert-elle ? "

Elend s'empêcha de grimacer à la question de l'adolescent, il n'avait pas particulièrement envie d'en parler. Si cette version de la Vérité de l'être était tant critiquée par la communauté Namès ce n'était pas seulement par simple superstition ou croyance religieuse, aucun être intelligent n'aimerait qu'on vienne leur trifouiller le cerveau. Et même si Sirajah semblait compréhensif, il y avait de fortes chances qu'il ne soit pas très à l'aise avec le fait de savoir que son interlocuteur était capable de contrôler sa psyché. D'un autre côté, il n'avait pas vraiment le choix, se murer dans le silence ou éluder la question du garçon briserait le lien de confiance qui se tissait entre eux… En plus, il n'avait aucune idée de comment bien expliquer le principe de son pouvoir, même lui ne le comprenait pas vraiment alors trouver les mots pour le décrire était presque impossible. Il poussa un long soupir en se passant la main dans les cheveux, on disait toujours qu'un bon exemple valait le meilleur des discours… Il sourit au jeune et garçon et s'éloigna de lui de quelques pas avant de répondre d'un ton détaché.

"Bon ouvre bien les yeux, je le ferais qu'une fois…"

Il attendit un moment que le garçon puisse vraiment se concentrer sur sa personne. Il pouvait presque sentir le regard de l'adolescent épier ses moindres faits gestes. Elend prit une grande inspiration, une fois ses poumons remplis, il coupa sa respiration poussant en même temps son pouvoir au maximum. Pour lui rien n'avait vraiment changé, il retenait toujours son souffle, mais pour Sirajah, il venait surement de disparaitre sous ses yeux. L'air ahuris qui se lisait sur le visage de l'adolescent confirma ses pensées. Encore en apnée, le jeune Namès se rapprocha du garçon et une fois à quelques centimètres de lui, il lui donna une gentille chiquenaude en plein milieu de son front. Puis il passa dans son dos, il n'avait presque plus d'air et ouvrit à nouveau la bouche afin de reprendre son souffle, sa respiration était saccadée et difficile. L'effort l'avait fatigué beaucoup plus que ce qu'il pensait, et il se promit de travailler un peu plus sur ses capacités pulmonaires quand il en aurait l'occasion. Une fois qu'il put enfin parler normalement, il adressa un petit signe de tête au garçon.

"Alors, tout d'abord, ce n'est pas une Vérité de l'Espace. Mais bien une Vértié de l'être… Tu dois quand même savoir qu'il existe un versant de notre Vérité qui ne permet pas de soigner les gens et qui est condamné par notre peuple. Celle-ci agit sur le cerveau, elle permet de contrôler, d'influencer les gens… Pour tout te dire, je n'ai pas disparu tout à l'heure, j'ai en gros persuadé ton cerveau de mon inexistence ou en tous cas quelque chose dans le genre… Je t'ai même donné une pichenette et je ne suis même pas sûr que tu l'es sentit comme tel… voilà la nature de mon pouvoir…"

Il laissa un moment à l'adolescent pour bien assimiler ce qu'il venait de dire. Il se gratta la tempe se disant s'il ne s'était pas un peu emporté à dévoiler tout cela au garçon. Il était vrai que malgré la confiance qu'il avait en son frère Frederick, il ne lui avait jamais parlé dans le détail de ses pouvoirs. Peut-être que le soleil lui avait un peu trop tapé sur la tête pour déballer autant d'information sur lui. Afin de détourner l'attention de Sirajah, il décida d'embrayer sur un autre sujet qui avait piqué sa curiosité.

"Enfin assez parlé de moi… C'est quoi la chose qui te rend si différent? Déjà ce n'est pas ta Vérité sinon tu aurais compris où je voulais en venir de suite…"

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Siràjan

ft. Elend Reyes

Des personnes spéciales

Je fixais Elend, curieux de voir ce qu'il allait faire. Je le regardais toujours, regardais ses moindres faits et gestes, le regardais prendre une grande inspiration, et puis… Ne regardais plus rien. Hein ? Je regardais autour de moi, où était-il passé ? Il avait disparu ? Parti, peut-être? Alors que je me demandais tant bien que mal comment un Namès pouvait posséder une Vérité de l'espace, quand une légère piqûre au front me fit un instant sortir de mes pensées. Saloperie de moustiques. Je me tapais le front, avant d'entendre quelqu'un prendre une grande respiration dans mon dos. Je me tournais précipitamment ; Elend.

Comment avait-il fait ça ? Mais, dès qu'il eût repris sa respiration, Elend élucida les question que je me posais. Une Vérité de l'Être… Mais permettant de contrôler les gens ? C'est donc pour cela que je ne l'avais pas vu ? Il avait influencé donc mes pensées… Effectivement, un Vérité peu banale. J'en ai parfois entendu parler, lors de quelques discussions entre Père et ses conseillers. Mais c'était toujours d'un ton sec, froid, voir houleux, qu'on s'exprimait à ce sujet. En même temps, il y a de quoi effrayer, avec une Vérité pareille… Du moins, si la personne en son contrôle possédais de sales intentions. Ce qui n'était pas le cas d'Elend, enfin, je crois. Il ne semblait pas le genre de personne a vouloir du mal à quelqu'un, son seul but étant… Je clignais des yeux, sans trop comprendre. Il voulait changer la façon de penser des Namès. Pourquoi ne le faisait-il pas ? Il avait tout pour, la Vérité, la motivation, absolument tout. Mais peut-être justmeent ne voulait-il pas utiliser cette Vérité de cette façon, ce que je comprendrais. Utiliser sa Vérité pour persuader quelqu'un qu'on a disparu, c'est un chose. Persuader quelqu'un -voir même, une ville entière- de penser autrement, ç'en est une autre.

« Enfin assez parlé de moi… C'est quoi la chose qui te rend si différent ? Déjà ce n'est pas ta Vérité sinon tu aurais compris où je voulais en venir tout de suite... »

… Mince. Je n'avais absolument pas fait attention à la tournure que pourrait prendre la conversation, mais effectivement, c'était logique. Il m'avait dit son secret, à moi de lui dire le mien. Presque immédiatement, je sentais mes joues chauffer, se gonfler un peu de sang, tandis que j'essayais de me calmer autant que possible. C'est-à-dire pas beaucoup. Comment est-ce que je pourrais lui dire un truc pareil ? Ce serait gênant, très gênant, pour lui comme pour moi, d'ailleurs.

« Hum… Non, ce n'est pas ma Vérité, effectivement... »

Moi, ce n'était pas quelque chose d'aussi visible, ni quelque chose que je n'avait pas choisi. Enfin, pas que je l'ai vraiment choisi non plus… Mais au moins, personne n'avait attendu avec impatience que ce secret se révèle, attendant l'instant fatidique à mes 15 ans. Non, moi je pouvais cacher ça sans problème. Pas lui. Je me soudais soudainement honteux vis-à-vis de lui, d'une part à cause de mon secret, et d'autre pour dramatiser autant quelque chose, alors que ça aurait pu être pire. Elend, lui, n'avait pas pu le cacher, enfin je ne pense pas. Mais bon, dans tous les cas, je ne pouvais pas non plus le cacher très longtemps. Elend s'était confié à moi, à moi de me confier à lui. Sinon, ça le vexerait immanquablement. Je prenais une rapide respiration, avant de lui lancer :

« En fait… Ma « différence » est sans doute bien plus facile à cacher que la tienne… Je pense, ce que j'ai, ça doit simplement être une maladie. Une maladie psychologique. »

Voilà. Préparer le terrain. Ne pas trop en dire. Voyons d'abord ses réactions, pour la suite, on avisera en fonction. Même si je n'étais pas impatient de tout lui dire : même pour quelqu'un d'ouvert, ce genre de divergence peut sembler dérangeante, bizarre… Enfin, tous ces mots que j'avais déjà eu l'habitude d'entendre dans la bouche de pas mal de monde. Et ces même mots, je n'avais pas vraiment envie de les entendre de la bouche d'Elend. Alors espérons qu'il coupe court à cette conversation, ou alors qu'il soit très, très ouvert d'esprit, ce qui serait plus un miracle qu'autre chose.

"En fait… Ma « différence » est sans doute bien plus facile à cacher que la tienne… Je pense, ce que j'ai, ça doit simplement être une maladie. Une maladie psychologique."

A ces mots, Elend pencha la tête sur le côté avec un air interrogatif, une maladie psychologique ? Il en avait déjà entendu parler par son frère et ses parents, ils parlaient d'une affliction de la psyché très difficile à soigner par des méthodes conventionnelles, enfin pour les Namès. On parlait de guerrier revivant chaque soir leurs plus terribles batailles ou de personnes entrant dans des états de folies passagés durant lesquels ils avaient des drôles de propos ou se comportait différemment avec leur entourage. Pourtant certains guérisseurs et neustros se penchaient sur le sujet et tentaient de développer différentes stratégies afin de guérir ce nouveau genre de fléau. Pendant un instant, il se demanda s'il ne pouvait pas le rediriger vers Fredrerick afin que celui-ci trouve une personne apte à s'occuper de l'adolescent. Toutefois, il se ravisa au dernier moment, si c'était vraiment une maladie et que cela le dérangeait tant, pourquoi ne pas avoir cherché plus tôt à se faire guérir ? Surtout que son père était un membre du Cercle de la Lumière, celui-ci aurait pu faire jouer de ses relations pour trouver une personne capable d'agir sur l'esprit de son enfant afin de le soigner. Peut-être tout simplement car Sirajah ne voulait pas être guéris…

" Une maladie n'est pas censé être quelque chose de désagréable dont tu veuilles te débarrasser ? Et pourtant, j'ai pas l'impression que tu tentes beaucoup de choses dans ce sens… Au final, c'est pas tant ton problème qui te fait souffrir mais plutôt l'avis qu'auront les gens de toi si ils l'apprennent non? Je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire mais si tu ne veux pas l'abandonner autant l'accepter pleinement, tu ne crois pas ? "

Les paroles s'étaient échappées d'entre les lèvres du jeune Namès, il n'avait aucune envie de donner une leçon au jeune garçon, il avait juste essayé de mettre des mots sur ses pensées. Selon lui, si l'adolescent n'avait rien fait pour se guérir ce n'était pas d'une maladie qu'il était atteint, mais d'autre chose. Une chose plus naturelle propre à lui et le définissant, quelque chose qui si elle était enlevée ferait perdre son intégrité au garçon. Enfin ce n'était que son propre avis, et il n'avait aucune intention de faire la morale à Sirajah! Voulant lui faire comprendre la nuance, il leva les deux mains en signe de paix et le regarda avec un air nerveux avant d'ajouter.

"Enfin ce n'est qu'une opinion hein, tu n'es pas obligé de me m'écouter ou quoi que ce soit, c'est juste que souvent garder un secret qui nous fait souffrir, bah ça détruit de l'intérieur…"

Il baissa ensuite lentement les mains et regarda l'horizon d'un air pensif. Et lui ? Avait-il vraiment accepté sa Vérité ? Ses proches s'en doutaient mais il n'avait jamais rien confirmé… et de toute façon il ne pourrait jamais pleinement l'utilisé dans la capitale sans risquer d'attirer des ennuis à sa famille. Partir était la seule solution pour lui, ce n'était pas une fuite, juste un voyage où il espérait trouver la force pour rentrer et faire changer les choses…

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(#) Sujet: Re: Des personnes spéciales Sam 3 Sep 2016 - 17:22

Siràjan

ft. Elend Reyes

Des personnes spéciales

« Une maladie n'est pas censé être quelque chose de désagréable dont tu veuilles te débarrasser ? Et pourtant, j'ai pas l'impression que tu tentes beaucoup de choses dans ce sens… Au final, c'est pas tant ton problème qui te fait souffrir mais plutôt l'avis qu'auront les gens de toi si ils l'apprennent non? Je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire mais si tu ne veux pas l'abandonner autant l'accepter pleinement, tu ne crois pas ? »

J'eus soudainement une désagréable impression, un pressentiment qui me déplaisait fortement. Tout ce qu'il disait me semblait si juste, si adapté, comme si… Comme s'il avait lu dans mon esprit. Ce qui, vu sa vérité, ne serait pas totalement impossible si ? Une crainte commençait à m'envahir. Il savait. Il allait me juger. Peut-être même me dénoncer.

Non. Arrête de penser à ça. D'une part, je doute qu'il fasse quoi que ce soit après tout ce qu'il venait de me dire. Et puis, s'il savait, j'aurais au moins lu de la surprise sur son visage, non ? Il doit juste avoir une excellente déduction, peut-être doublée de ses expériences personnelles… Ouais, ça devait être ça. Mais je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir un petit rire nerveux.

« Je… C'est incroyable, comme tu arrives à deviner vite le problème… Pendant un moment, j'ai presque cru que tu avais lu mes pensées… Non, hein ? »

Je m'en voulais presque immédiatement d'avoir ainsi exprimé mes pensées à voix hautes. Sa Vérité devait déjà être assez lourde à porter sans y ajouter des suspicions à la légère ! Je changeais de sujet au plus vite.

« Enfin, façon de parler… Pour en revenir à ce que tu disais, non, mon problème ne me dérange pas… Mais je ne peux pas l'accepter, ça ferait honte à mon père... »

J'eus un petit sourire triste, en imaginant sa réaction. Est-ce qu'il serait pris d'une colère fougueuse, comme il le fait d'habitude avec les plus grands pêcheurs de notre ville ? A moins qu'il ne se contente de me renier, avec mépris ? Ou pire… Peut-être serait-il triste, ou déçu ? J'étais son seul héritier masculin, après tout, celui dans lequel il plaçait tous ses espoirs… J'hésitais un peu, avant de décider de profiter de l'expérience d'Elend.

« … Toi, ta famille, elle a réagi comment lorsqu'elle a vu que tu avais une vérité… Différente ? »

Peut-être Père pouvait-il bien réagir, après tout, même si j'en doutait. Et je me demandais si la famille d'Elend avait accepté sa divergence… A moins qu'elle ne l'ai rejeté ? Après tout, c'était peut-être la véritable raison de son envie de départ…

(#) Sujet: Re: Des personnes spéciales