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La peintre aux couteaux

« Oyé braves gens, j’attire votre attention sur un spectacle d’un tout nouveau genre ! »

Sur la petite scène entre les stands de la Vérité de l’Espace, se dressait un homme d’une quarantaine d’année, bien coiffé et richement habillé. Aucun doute sur son identité, il ne semble pas cacher son appartenance à la noblesse Parlèms. Quoique, ne sait-on jamais, il s’agit peut-être simplement d’un costume de scène, cachant une pauvreté certaine.

« Je suis Tenris, et je cherche des nouveaux talents à travers tout Madelle. Aujourd’hui, j’ai l’immense honneur de vous présenter une jeune femme qui vient de la belle région d’Arnlo. Merci d’accueillir mademoiselle Kaseter ! »

Une magnifique femme aux vêtements colorés et pimpant arrive sur la scène et salue le public, attiré par l’appel de Tenris. Même ceux qui n’ont pas entendu l’homme, ont bien vu la beauté de cette femme aux accessoires multicolores et brillants de dorures, tout en étant vêtue de façon sexy, sans trop de vulgarité.

« Comme je vous l’ai dit, ce qu’elle va vous montrer et quelque chose de complètement nouveau. Les amis, c’est l’heure de la modernité ! »

La Parlèms se déplace sur la scène gracieusement avant de sortir un éventail… qui disparaît aussitôt, se transformant en panel de dagues. Le public retient son souffle. Que va-t-elle faire avec ces armes ? Elle peut voir la peur et le doute s’afficher sur quelques visages, tout en ayant certains qui ne feignent pas leur curiosité. Tenris installe quelque chose, encore caché sous un drap noir. Puis, au signal de Kaseter, il l’enlève, dévoilant… Une toile de peintre ? La curiosité monte. L’artiste se met de façon à ce que l’on ne voit que son profil, et se met face à la toile. Elle jette un coup d’œil à la foule, un petit sourire en coin se dessine sur ses lèvres.

Soudain, elle lève son bras, sa main tenant une dague. Rapidement, elle l’abaisse, lançant son arme. Du moins c’est-ce que tout le monde croit. La dague a disparu en pleine course et sur la toile, est apparu un trait de couleur. La foule est surprise. Kaseter ne s’arrête pas maintenant et continue d’envoyer ses dagues. Une fois les cinq parties, Tenris lui en ramène encore. Désormais, on est concentré sur la toile. Un dessin semble se former, mais de quoi s’agit-t-il ? La jeune femme enchaîne ses lancers de plus en plus rapidement, les couleurs s’ajoutent sur le tableau au rythme qu’elle impose. Les couleurs deviennent formes, nuances, teintes… Sous les yeux de tous, la toile prend vie. Et lorsque le public reconnu le dessin, tous applaudissent. Il s’agit d’une peinture de dragon, perché sur une haute tour, dominant le monde qui s’étendait à ses pieds. Un magnifique tableau, comme s’il avait été peint par un peintre professionnel.

« Applaudissez, Kaseter, la peintre aux couteaux ! »

[…]

Kaseter se repose après ce spectacle épuisant. Il faut dire que téléporter des dagues en plein lancer est très épuisant, surtout qu’elle devait être synchronisée avec son partenaire, qui était caché sous la scène. Anehios est aussi épuisé que son acolyte. Il n’a jamais utilisé son pouvoir aussi précisément, malgré les nombreuses répétitions. Il devait enlever son pouvoir d’invisibilité que sur certaines zones du tableau. Mais tout les deux, ont fait un véritable tour de passe-passe. Tenris arrive, souriant et se frottant les mains.

« Bien joué tout les deux, ce fût un vrai succès. »

Puis son attitude change, se faisant plus dur. Et son sourire fier se transforme en un air malsain.

« On reprend l’entraînement dans deux heures, faut que tout soit parfait pour le nouveau tour de demain. »

Il s’en va récupérer les autres pourboires qui l’attendent. Anehios soupire. Bon sang, dans quoi se sont-ils fourrés ? Ils ont certes, besoin d’argent, mais ce type les exploite à un point qu’ils ne pourront plus tenir debout. Il regarde sa sœur espérant voir une réaction, mais celle-ci reste de marbre.

« Fait ce qu’il dit. Quand il nous payera, ce sera finit. »

Le frère acquiesce. Il ne peut pas contredire Kaseter…

par le gagnant du concours #6 Le spectacle doit continuer - Deth Al'Abyssin