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Le Passé des Humains


Les actes du passé peuvent toujours avoir des conséquences. Le destin des Humains s'écrit depuis : 1250 années.



Chapitre 1 : La venue d'un héros
Chapitre 2 : Vengeance
Chapitre 3 : L'armée de sang



Chapitre 1


LA VENUE D'UN HEROS
© Eventrue
LA NAISSANCE DE ZARAZE

Il y a de cela plus de cent ans, dans un monde nommé Madelle où la magie est au cœur des civilisations, un petit garçon du nom de Zaraze naquit. Il faisait partie de la confrérie des Anciens, il s'agissait de la plus respectée des confréries humaines, celle qui avait accueilli les premiers Hommes.

Le monde des hommes était ravagé par les querelles. Lors de leur création, Mère Nature leur permit de développer un nombre inimaginable de Vérités. Alors qu'elle s'attendait à voir naître un peuple puissant, les divergences au niveau de la magie de chacun créèrent des conflits tellement intenses que très vite ils se rassemblèrent suivant leurs dons et passèrent leur temps à guerroyer. S'alliant de temps à autre entre eux.

Ainsi ce bébé qui venait à peine de naître était déjà promis à un très bel avenir, car il renfermait en lui une Vérité des plus pures, il ne faisait aucun doute quant au fait qu'il deviendrait un mage très puissant. À l'âge de seulement vingt-trois ans, il entra au conseil des Anciens, faisant alors partie des hommes les plus influents de sa confrérie. Jamais un si jeune homme n'avait pu acquérir un tel rang, mais tous voyaient la puissance qu'il renfermait en lui comme un signe des Dieux. Chacun espérait qu'un jour, il deviendrait leur héros.

Ayant désormais un statut qui lui permettait de s'exprimer librement et surtout qui lui permettait de côtoyer des gens de tous horizons, le jeune idéaliste commença à répandre dans l'esprit de ses camarades une idée bien folle. Et si les Hommes arrêtaient de se quereller pour ne plus former qu'un seul et unique grand peuple ? Le jeune Zaraze était bien décidé à rallier les hommes en un seul et immense peuple qui saurait faire abstraction des différences de chacun. Il voulut crier au monde son dégoût de voir la haine qui sévissait entre les confréries.

Contre toute attente, de nombreuses personnes s'allièrent à sa cause pour créer un monde nouveau où la magie ne serait pas un prétexte pour la haine.



L’AVÈNEMENT D'UNE NOUVELLE CONFRÉRIE

Depuis que les Hommes s'étaient retrouvés assez nombreux pour créer des Confréries, les périodes de paix avaient été pour la plupart bien trop courtes, et trop peu nombreuses pour qu'elles marquent les esprits. Beaucoup de madelliens abandonnèrent leur confrérie pour se rassembler, ils étaient prêts à se battre une dernière fois dans l'espoir de voir le cauchemar se finir.

C'est ainsi qu'une capitale fut érigée au centre du continent sur la Terre de Faras, enfin c'est ce qu'elle est devenue en plusieurs années, n'étant au départ qu'un camp plutôt modeste. Cependant le nombre de gens arrivant chaque jour était impressionnant, très vite la nouvelle confrérie devint la plus importante, il fallut alors construire des murs solides. La ville fut bâtie grâce à la magie de Zaraze, qui fit sortir de la terre une cité, mais pour cela il dut demander de l'aide à ses hommes. Lorsque la cité fut presque finie, il fut décidé qu'elle porterait le nom de la terre qui l'avait vu sortir de l'obscurité : Faras.

Une nouvelle confrérie vit le jour, ayant pour leader Zaraze. Les Humains étaient enfin décidés à s'unir et la cinquième confrérie, Récleyés, était en train de prendre forme. Si autant de monde s'était rallié à la cause de l'Ancien, ce fut à cause de la découverte d'une prophétie que le mage à lui-même découvert non loin de l'autel de la Déesse Mère, dans la forêt des Mirlis.



LA PROPHÉTIE

L'Ancien rapporte qu'alors qu'il se dirigeait en direction du temple originel, il tomba sur un immense aigle blanc. Pareil animal n'avait jusqu'alors jamais été vu. L'animal mystique était pourvu d'un bec et de griffes d'acier scintillant. Zaraze conta qu'il put voir le futur lorsque son regard croisa celui de l'aigle. L'instant ne dura que quelques secondes, mais cela fut suffisant au jeune homme pour se voir face à une armée noircissant l'horizon.

Alors qu'il se remettait de sa vision, l'animal déposa au creux d'un arbre un morceau de bois sculpté puis il s'envola subitement, le temps que l'ancien lève les yeux au ciel, l'animal disparut comme s'il n'était jamais descendu sur terre. Sur le morceau on ne put déchiffrer qu'une partie du texte sacré "Lorsque que l'armée du traître [...] et que la neige [...], le sauveur des Hommes descendra du ciel, il ne [...]. Son chemin sera envahi par les ténèbres, [...]".

Même si la nouvelle confrérie était devenue la plus importante, les anciennes continuaient d'exister dans leurs contrées, chacune ne voulant pas abandonner les privilèges qu'elles avaient durement acquis au cours des siècles. Cependant l'idée d'un monde meilleur les enchantait, et eux aussi se rendaient compte que leurs gens étaient fatigués de la guerre. Autrefois ils étaient de valeureux guerriers, mais les guerres avaient été si longues et sanguinaires pendant de nombreuses années que tous n'aspiraient maintenant qu'à un moment de quiétude. C'est pourquoi il fut décidé par les confréries qu'un Conseil Suprême devait voir le jour, en attendant la venue du sauveur.

Les humains décidèrent de l'installer au cœur de la nouvelle capitale afin que les dirigeants de chaque confrérie puissent se réunir régulièrement au centre de Madelle, faisant ainsi de l'endroit un espace neutre. Au début, tous étaient très emballés, une nouvelle ère étant en train de voir le jour. Mais très vite les choses se dégradèrent, car Zaraze devenu le leader incontesté du nouveau monde voulut se proclamer comme étant le sauveur.

Après sa rencontre dans la forêt des Mirlis, il n'avait aucun doute, l'aigle de la déesse Firléole étant descendu des cieux pour lui dévoiler son futur. Seulement Zaraze était un enfant de la terre et la prophétie était claire, le sauveur viendrait des cieux. Les chefs de confrérie virent là une occasion de se débarrasser de ce faux leader.

Pour réussir à discréditer le jeune homme, les dirigeants convoquèrent, le Tirésias, le Grand Prête de l'autel originel ainsi que quelques fidèles de la déesse des vents et de l'avenir lors d'une séance du Conseil Suprême. Le verdict fut sans appel, Zaraze n'était pas l'élu, il n'était qu'un messager des Dieux. Il fut décidé alors, dans le plus grand des secrets, de se débarrasser de l'Ancien en l'envoyant dans les Terres Inexplorées en espérant qu'il y périsse.



LA TRAHISON

Il faisait sombre cette nuit-là, on ne pouvait voir à plus de cinq mètres devant soi, en cette nuit bien triste la lune semblait absente, n'éclairant personne de sa lueur. L'enlèvement de Zaraze fut rapide et silencieux, car ses ravisseurs avaient été chargés de le droguer lors de son dernier repas avec une potion bien spécifique. Les dirigeants de chaque confrérie avaient décidé d'envoyer l'Ancien le plus loin possible, mais ils savaient que cette mission devait rester secrète, car le jeune homme était apprécié par de nombreuses personnes dans tout Madelle.

À peine eut-il fini le bol de soupe que sa gouvernante lui avait amené, qu'il s'endormit lourdement. Le voyage dura quatre jours pendant lesquels il fut caché au fond d'une charrette et drogué régulièrement, afin de ne causer de tort à personne. Zaraze, le plus grand de tous les mages, chef de la nouvelle confrérie et digne héritier du trône des Humains fut jeté hors de sa patrie par de simples mercenaires. On ne lui laissa même pas la possibilité de défendre sa place et son honneur.

Exilé dans des terres désolées, on le plaça sous un arbre mort, comme si sa vie l'avait quitté. L'Ancien resta une journée entière sous l'arbre, ne pouvant pas bouger ses muscles, mais reprenant peu à peu ses esprits. Ce fut pendant cette journée qu'il se jura de tuer ceux qui l'avaient amené ici et de revenir dans son pays pour en prendre le pouvoir.

Le héros que tous virent en Zaraze lors de sa naissance mourut dans les terres inexplorées, laissant place à un sombre personnage.


Chapitre 2


VENGEANCE
© igorkieryluk
LA PROMESSE

La nuit était arrivée sans crier gare dans cet endroit hostile, assit dans la poussière et le dos contre un arbre, Zaraze n'arrivait plus à bouger. Il avait tenté tout l'après-midi de se lever, sans réussir, pas même ses orteils ne daignaient lui obéir. Le mage se voyait déjà mort, si une bête ne le remarquait pas, il finirait de toute manière par mourir de soif.

La seule chose qui lui restait en cet instant était ses souvenirs, mais l'ancien n'arrivait pas à se remémorer ceux qu'il désirait ardemment. Il se repassait en boucle les événements de la veille lorsque Evangéline, sa gouvernante, lui avait apporté son repas. Elle faisait partie des fidèles qui avaient rejoint la confrérie peu de temps après sa création. Comment avait-elle pu le trahir ? Pourquoi avoir voulu sa perte ? À moins qu'elle ne se soit rendu compte de rien ? Non ce n'était pas possible, Zaraze ne pouvait le concevoir, il était clair pour lui que sa décadence avait été orchestrée par des personnes proches de lui, car il ne gardait aucun souvenir de son enlèvement, les mercenaires avaient donc dû l'extirper de son lit.

Comment ses gens avaient-ils fait pour ne rien voir, ils ne pouvaient pas tous être de mèche avec ces scélérats tout de même. Le mage ne se souvenait que de quatre ou peut-être cinq ombres, il n'était sûr que d'une seule chose, une longue chevelure d'ébène avait caressé son visage, il ne pouvait s'agir que d'une femme. C'était là le seul détail qui lui restait en mémoire. Zaraze ne désirait qu'une chose en cet instant, tous les tuer. Il rêvait de se lever et de leur courir après pour leur ôter la vie. Durant une journée et une nuit le jeune homme ne pensa qu'à cela, sa rage ne cessant de s'intensifier au fil des heures.

Cependant, très vite son envie de sang se retourna contre les dirigeants madelliens, car après tout, les mercenaires n'étaient que de simples outils. Le mage savait pertinemment que les commanditaires de son enlèvement ne pouvaient être que ses rivaux. Il s'était montré trop impertinent et aujourd'hui il en payait le prix. C'est en ce jour que Zaraze se fit la promesse solennelle de revenir un jour vers eux pour leur ôter à tous la vie de ses propres mains. Le jeune homme qui était autrefois animé par des rêves de paix mourut en ces lieux pour laisser place à un être sombre dont la seule motivation fut jusqu'à sa mort la vengeance.



SURVIVRE

C'est en ces lieux que le mage noir commença à prendre forme. Exténué, Zaraze s'endormit au petit matin, son sommeil fut envahi par des visions de mort. Il se réveilla dans l'après-midi, alors qu'il se préparait à vivre une journée similaire à celle de la vieille il lui sembla que quelque chose avait changé depuis, il avait des courbatures. Peu à peu le mage put à nouveau bouger, au départ il ne s'agissait que de ses orteils et avant que la nuit n'arrive il réussit à reprendre le contrôle de son corps pour finalement se lever, cependant il était encore très faible. Ne connaissant pas ces lieux, il décida de marcher droit devant lui, il ne voulait pas mourir ici, il ne le devait pas !

C'est ainsi que durant un mois il essaya de survivre tant bien que mal. À plusieurs reprises il crut bien que la mort était venue le chercher, car dans cet endroit infertile vivaient des monstres que jamais auparavant il n'avait croisés dans Madelle. Ces animaux n'avaient rien de comparable à la faune du Continent. Ils étaient tous si sanguinaires et ils ne recherchaient que la mort. Ainsi plus d'une fois Zaraze faillit rendre son dernier souffle, mais lorsqu'il pensait que tout était perdu, l'homme se remémorait sa promesse et il faisait tout son possible pour anéantir l'animal ou s'enfuir le plus loin possible.

La mage ne trouvait jamais de répit, il dormait peu et avait du mal à trouver de la nourriture, jusqu'à ce qu'un jour il vit au loin une silhouette humaine.



RENCONTRE

Le mage crut qu'il commençait à devenir fou, car depuis son exil il n'avait jamais rencontré d'être humain, l'ombre à l'horizon pourtant ne cessait de s'avancer. Zaraze se précipita alors sur un rocher afin de pouvoir attaquer l'inconnu dès qu'il serait à sa portée, car étrangement il avait l'impression qu'il venait pour lui. Cependant lorsqu'il put voir le visage de cet homme, le cœur du mage se serra dans sa poitrine et son souffle se coupa, il n'était plus en mesure de faire un seul geste. Pourquoi était-il ici ? Faisait-il partie des traîtres ?

Gordack, l'ami d'enfance de Zaraze se trouvait à à peine quelques mètres de lui. Celui-ci se mit alors à crier le nom de son ami, mais Zaraze resta muet. Alors qu'il était prêt à faire demi-tour croyant qu'il avait rêvé son ami, le mage se décida à descendre de son perchoir. Gordack se retourna et le vit. Lorsque celui-ci avait disparu, il n'avait pas voulu croire à la mort de l'Ancien, il savait au plus profond de lui qu'il était encore en vie. Il avait alors réussi à trouver l'un des mercenaires qui l'avait emmené ici et lui avait fait avoué où son ami avait été emmené. Il n'avait alors pas hésité à traverser la frontière, quitte à mettre sa vie en danger pour venir le secourir.

Les retrouvailles entre les deux hommes furent plutôt distantes et nerveuses, tous deux n'arrivaient pas à réaliser que tout cela était vrai, ce fut Gordack qui brisa le silence qui s'était installé. Puis lorsqu'il eut commencé, il ne s'arrêta pas, désirant rattraper le temps perdu il s'empressa de raconter au mage comment les gens avaient pris l'annonce de sa mort. Il lui décrivit les lieux de prières qui avaient vu le jour à travers tout le pays en son honneur ou bien comment sa gouvernante avait fui rapidement la capitale. C'est ainsi qu'il en vint à lui raconter que de nombreuses personnes étaient rentrées chez elles pour laisser Faras à moitié vide. Il lui expliqua que malgré tout un certain nombre d'individus croyaient encore en la cinquième confrérie, n'hésitant pas à se réunir en différents lieux, espérant en secret le retour de leur sauveur.

Zaraze resta muet pendant l'histoire de son ami préférant l'écouter. Lorsqu'il eut finit le mage se contenta de répondre une seule phrase à son ami "je me vengerai, ils périront tous sous mon joug".

Sachant désormais que son ami était bel et bien vivant Gordack repartit pour le continent espérant que les fidèles de la confrérie de Récleyés accepteraient de le suivre et de croire au retour de leur messie, car Zaraze décida de rester dans les Terres Désolées. Au cours de son périple, le mage s'était souvenu d'une légende de son enfance. Il y avait de cela fort longtemps dans le pays des Dieux, Sydilia, la déesse de la Perfidie, avait bravé l'autorité de la déesse Mère. Elle avait voulu créer sa propre race intelligente, mais ce privilège était réservé à Mère Nature. C'est pourquoi la déesse impétueuse fut exilée du royaume céleste et trouva refuge dans la Forêt Hurlante des Terres Inexplorées.

Zaraze avait pour ambition d'aller la voir pour lui demander son soutien dans la guerre qu'il avait l'intention de mener contre le continent.



LE RENOUVEAU

Quatre années passèrent durant lesquelles Gordack s'efforça de reconstruire la confrérie en attendant le retour de son ami, il réussit à convaincre un certain nombre des anciens fidèles de Zaraze, mais la moitié d'entre eux avaient décidé de retourner auprès de leur confrérie d'origine. Lorsqu'un soir un homme demanda à entrer dans la tour sombre, repère de la cinquième confrérie. Il avait de longs cheveux lui arrivant dans le dos, son visage était caché par un capuchon et il était vêtu de haillons.

Il s'agissait de Zaraze, il revenait enfin parmi les siens, l'homme avait bien changé, seul son ami arriva à le reconnaître. Comme lors de leur dernière rencontre Zaraze resta silencieux pendant que Gordack lui expliquait la situation. Quand il eut finit, il demanda à ce que tous les membres de la confrérie soient rassemblés en un même lieu.

Ce fut cette nuit-là que les dons des Récleyés changèrent, grâce à la volonté de la déesse Sydilia. Cette nuit sombre fut remplie de cris de lamentations, aucun d'entre eux ne comprenaient pourquoi leur corps les faisant tant souffrir. Certains se griffaient jusqu'au sang, tandis que d'autres se recroquevillaient sur eux même. Devant ce spectacle Zaraze afficha un sourire malsain, en particulier lorsque le mal rongea à son tour son ami. Au petit matin la plupart des Récleyés étaient allongés à même le sol, alors que durant la nuit ils désiraient tous se venger sur Zaraze, désormais une certaine paix s'était installée en eux et par un maléfice de la déesse tous acceptèrent leur changement sans se révolter.



La cinquième confrérie telle que nous la connaissons aujourd'hui venait de voir le jour.




Chapitre 3


L’ARMÉE DE SANG
© Vertexbee
L'EMBRASEMENT

1171, Alors que le crépuscule tombe sur Arnlo, la ville est assaillie par une armée de morts. Personne ne les a vu rentrer dans la ville, ils sont tout droit sortis des entrailles de cette terre. La troupe très modeste d'une vingtaine d'hommes du passé tuent tout ceux qui s'approchent d'eux. Ils sont contrôlés à distance par le second du général en chef de l'armée de sang, mais il ne s'agit là que d'une diversion pour occuper les gardes de la ville. Gordack est caché sur le dos de son dragon qui se fond à travers la pénombre et les nuages aux côtés de son second qui contrôle les marionnettes. Sa monture, originaire de l'océan, épaissit la masse brumeuse pour camoufler la cinquantaine de dragons et de montures volantes se trouvant dans le ciel. Ils sont arrivés par la mer, faisant le tour du monde depuis les terres inexplorées pour arriver en Plaine Isolée.

L'obscurité commence à gagner le ciel lorsque la milice de la ville arrive à prendre le dessus de l'armée des morts, Gordack décide alors de qu'elles ne lui sont plus d'aucune utilité. La seconde phase de son plan va pouvoir être lancée. Bientôt les derniers rayons du soleil disparaîtront derrière l'horizon et le général pourra ordonner à sa réelle armée, camouflée à ses côtés, de mettre pied à sol. Nombreux sont ceux qui chevauchent à dos de dragons, les Récleyès ont appris à dompter ces créatures qui comme eux ont été chassées de la terre des hommes. Cette nuit là, la ville s'embrasa. Les flammes recouvrirent la ville d'un halo lumineux, prévenant les hommes de la garde d'Helpo se trouvant de l'autre côté du fleuve qu'un malheur était en train de se produire dans la Capitale. Ils prirent alors leur bateau le plus rapide et arrivèrent au petit matin sur les lieux. Lorsqu'ils entrèrent dans la ville, seul le crépitement des braises venait rompre le lourd silence qui y régnait. Les rues étaient jonchées de corps calcinés. Les bâtisses semblaient risquer de s'effondrer d'une minute à l'autre.

La ville avait été détruite, tout avait brûlé. On retrouva le Lord mort sur la place publique, devant le palais. Pendu par les mains, le torse nu, plusieurs entailles traversées l’imminent dirigeant qui avait eu pour mort un lynchage. Tandis que la place était entourée par les flammes, les rues et le palais prenant feu, le lord n'avait eu d'autre choix que de sortir sur la place. En descendant les marches qu'il avait montées le jour de son ascension, Victor Desten ne se précipita pas pour fuir. Tout son corps lui disait pourtant de courir, mais en voyant l'homme qui l'attendait en bas des marches, le Lord ne pût se dérober à son destin. Il décida alors de marcher vers sa mort avec fierté. Zaraze ne lui faisait pas peur, peu importe les sortilèges noirs et monstres qu'il avait bien pu amener avec lui, jamais le dirigeant ne s'effondrait face à lui.

Cet homme qui avait œuvré pour le bien de son peuple brûla avec les siens. Après ce jour, il fut décrété que l'identité des Lords, resterait un secret pour tous. On ne trouva que quelques survivants qui avaient eu vent des galeries de la plaine et avaient pu s'y cacher à temps. Ces sous-terrains étaient connus de la plupart des habitants de la plaine. Si seule une poignée d'entre eux survécut dans ces tréfonds, ce fut à cause des morts-vivants du second de Gordack. Une armée avait été commandée sous terre et une autre dans les cieux. Il n'y avait aucun échappatoire.



LA FRACTION

Les survivants rejoignirent la ville d'Helpo et furent accueillis à bras ouverts, mais très vite, la panique s'installa dans la région, puis sur tout le continent. En à peine quelques semaines, les humains rejoignent leur confrérie en masse, des centaines de personnes affluant chaque jour davantage dans les capitales

Les dirigeants furent submergés par les problèmes internes. Les Arvèles, eux ne semblèrent pas se laisser abattre. Le général en chef de l'époque avait prévu cette hypothèse. Il savait que les terres désolées n'auraient pas eu raison de Zaraze et aujourd'hui le voilà de retour, plus puissant et dévastateur qu'il ne l'a jamais été. Si seulement ils l'avaient écouté et l'avaient tué comme il leur avait conseillé, mais en ce temps, ce traître de Gordack était encore au conseil. Il n'aurait jamais laissé son ami mourir de la sorte. En secret, au fond d'une crypte, où son corps n'aurait plus eu qu'à être scellé pour toujours dans les ténèbres.

Ainsi, sortants de nul part, les Récleyès réussirent à diviser les confréries. Ils se mirent alors à attaquer sur deux fronts. Ceux qui avaient attaqué les Parlèms, se dirigèrent vers le désert afin de s'en prendre aux Namès qui s'étaient cloîtrés dans leur capitale. Et pendant ce temps, les troupes restaient en Terres Inexplorées, se déployèrent vers la forêt. Les Arvèles quant à eux, décidèrent de venir en aide tout d'abord à leur proche voisin. Alors que les Récleyès assiégeaient Karnès depuis près de quatre mois, les troupes de la confrérie des armes arrivèrent dans le désert et encerclèrent à leur tour la ville. Le Général était présent, marchant devant tous ses hommes, il s'élança le premier à l'assaut de l'ennemi.



LE SIÈGE

Une immense lance de plus de trois mètres se matérialisa devant les Arvèles qui s'étaient élancés vers leur ennemi. Le Général Théobald Rikmons suivait de près la lance. Les Récleyès tirèrent des flèches enflammées, mais elles n'atteignirent pas le dirigeant qui laissa sa rage exploser. Un choc dans l'air se répandit au bout de la lance qui fut propulsée vers les rangs Récleyès, avant qu'elle n'entre en contact avec le premier rang, deux lames sortirent du manche de la lance à l'horizontale. L'arme faucha l'ennemi sur six mètres de long et s'enfonça dans une masse noire jusqu'à ce qu'elle disparaisse, lorsqu'un Récleyès, au corps de métal, l'arrêta de sa paume, qui se referma sur l'une des lames.

Il tourna alors sur lui-même et relança l'arme vers ceux qui l'avaient envoyé. Théobald la fit alors disparaître et s'empara de ses armes, prenant part physiquement au combat. L'assaut fut sanglant, le sang se mêlait à la sueur sur les fronts de tout à chacun. La rudesse de l'été dans cette région rendit le combat lent et brutal. Chacun se lançait dans une attaque en rassemblant le peu de force que le soleil leur avait laissé. Les humains s'entre-tuèrent pendant près d'une semaine. C'était lorsque la nuit les enveloppait que le combat était le plus sanglant.

L'air frais de la soirée avait sur eux un effet régénérateur. Mais quand la cinquième nuit tomba, les Arvèles décidèrent de fuir le combat. L'armée du général avait été décimée, il ne restait qu'à peine la moitié de ses hommes. Et parmi les vivants, on comptait aussi de nombreux blessés. L'armée des Arvèles faisait peine à voir, une traînée de sang les suivait, mais ils ne furent pas pourchassés par les Récleyès. Non, leur mission était de faire tomber Karnès, ce n'était pas à eux que revenait l'attaque de Ferèsis. Théobald avait ainsi abandonné ce conflit, car avant de retourner sur le champ de bataille, il avait reçu une lettre.



L'ERREUR

À peine l'eut-il terminé, qu'il ordonna que ses hommes se retirent. Le continent se faisait envahir de toute part, il fallait être réaliste. Son devoir était avant tout de protéger son peuple, il devait rentrer au plus vite, il ne leur avait laissé qu'une infime partie de la milice. Cependant, une pensée ne quitter pas son esprit. Il devait se rendre à Déoli, sa fille s'y trouvait. Le Général disparut dans la nuit, donnant le commandement de l'armée à son second. Après avoir passé sa nuit à galoper, il tomba de sa monture et sombra dans un sommeil sans rêve.

À son réveil, il se trouvait sur un lit dans une tente, sa tente. Son armée l'avait suivi, ses hommes n'avaient pas peur de s'enfoncer avec lui dans le continent. Tout ce qu'ils voulaient s'était anéantir le plus de Récleyès possible. Tant que la capitale n'était pas attaquée, ils voulaient se trouvaient au cœur du conflit. Aliena Rikmons était une jeune demoiselle d'une quinzaine d'années à la chevelure de jais descendant dans ses hanches. Lorsque son père la retrouva à Déoli, il la trouva étendue au pied de son lit. La maison de son oncle avait été attaquée deux jours auparavant, lorsque les Récleyès avaient assiégé la ville.

Théobald et son armée se firent massacrer dans les enceintes de la ville sainte. Ils réussirent à rejoindre le temple des Rosa, seul lieu que la cinquième confrérie n'avait pas encore réussi à détruire. Cela faisait moins de cinq mois que les Récleyès étaient sortis de l'ombre et déjà, les anciennes confréries étaient anéanties. Le Général ne revint jamais auprès de sa femme. Missélia ne prit pas le temps de pleurer sa fille et son mari. Lorsque la confrérie des ombres arriva sur le territoire des montages, se fut grâce à son courage et celui de toutes les femmes que les Arvèles repoussèrent leur ennemi.



UNE NOUVELLE ÈRE

1172 - Tout semble calme sur le continent, en apparence, plus aucun conflit n'a lieu dans les Chutes de Veroni, la Plaine Isolée et la Terre de Faras. Il n'y a qu'une armée présente en ces lieux. Tous ces territoires sont aux mains des Récleyès, ils sont tous sortis des terres inexplorées pour reprendre le continent. Installés dans la capitale qui leur revient de droit, Faras. Les rues n'ont jamais été si animées, mais ce sont des cris de douleur qui s'élèvent et des rivières de sang qui parcourent les avenues. Zaraze a élu domicile dans cette ville qu'il avait lui-même fondait des années auparavant. Il est revenu avec tous ses fidèles, et en particulier, une alliée très puissante que tous voyaient comme leur reine.

Elle était d'une efficacité sans pareille lorsqu'il s'agissait de torturer les opposants. Elisa les faisait toujours craquer, s'ils ne mouraient pas sous ses mains, elle s'assurait qu'ils rejoignent leur cause. Le jeune Michael Lëys n'avait que seize ans quand la milice de sang l'arrêta. Il était jeune, mais la guerre fait mourir l'innocence des enfants. Malgré le danger, il avait décidé de venir en aide aux Anciens prisonniers de leur forêt. Il était petit et personne ne s'inquiétait de lui, il avait fait le voyage à de nombreuses reprises, apportant la marchandise dans les délais.

Cette fois-ci fut la dernière. Il eut tout juste le temps de cacher sa petite sœur sur le bas-côté. Il ne la reverra jamais et l'oublia. Emmené à Faras, il tomba entre les mains de la reine. Il survécut à ses tortures pendant presque trois jours, puis sa volonté céda et il rejoignit les Récleyès comme tant d'autres. Plus la cinquième confrérie prenait de territoire et plus elle s'étendait, corrompant les humains contre leur volonté. La Vérité de la déesse Sydilia qui transformait ces pauvres âmes, s'intensifia tout au long de la guerre et Faras était le centre de toute cette horreur.



L'ONCE D'UN ESPOIR

Le continent tout entier était en proie à la désolation et au chaos. Sans dirigeant et étant passé proche de l'extinction, les Parlèms restèrent cachés dans les entrailles de la terre. La Plaine Isolée n'était plus d'un tas de cendres, pourtant, ils ne perdirent pas espoir. Après avoir brûlé le Lord et sa capitale, les Récleyès s'étaient complètement désintéressés d'eux et ils purent se reconstruire, mais rien ne fut simple. De la famille du Lord, il ne restait qu'un jeune garçon à peine capable de soulever son épée et qui se retrouva, du jour au lendemain, retenu captif dans la plus profonde des galeries de la Plaine pour sa propre sécurité.

Beaucoup se cachèrent en ces temps troubles, les Namès ne quittèrent jamais leur capitale. Il n'y a pratiquement aucun document qui relate ce qu'ils ont vécu pendant la guerre. Ils étaient refermés sur eux-mêmes, aveugles devant la cruauté des Récleyès qui ravagés le continent. La confrérie des Arvèles, elle, était toujours debout, la majorité de leurs troupes restantes furent déplacées vers le nord pour renforcer le front à Ferèsis. Missélia Rikmons était toujours aux commandes, il ne fallut que quelques mois pour que sa chevelure deviennent argentée, mais elle n'était plus seule. Une certaine Mathilde Tyoran arriva à ses côtés.

Les Arvèles avaient peut-être perdu la plupart de la montagne, mais cette jeune demoiselle ne perdit jamais espoir et crut, jusqu'au bout, que sa confrérie pouvait repousser les Récleyès. Elle fut révélée alors qu'un petit groupe de Récleyès avaient réussi à infiltrer Ferèsis. Mathilde réussit à les enfermer dans une cage de métal avant qu'ils n'arrivent à la demeure du Général. Après s'être faite remarquée de la sorte, grâce à sa maîtrise du métal peu conventionnelle, car ne l'utilisant jamais pour forger d'armes, nombreux furent ceux à lui faire confiance, même si cela prit un certain temps.



LA FUREUR DE LA NATURE

Pendant ce temps, la forêt est en train de mourir. Les Anciens s'étaient, dès le début, retrouvés isolés du reste des confréries. Nombreux furent ceux à douter lorsque le conseil des Nascor décida d'envoyer toutes les personnes valides et majeures à la lisière de la Forêt des Mirlis pour défendre leur territoire. Paul Tezba était à l'époque un jeune homme encore émerveillé par sa propre Vérité lorsqu'il arriva sur la ligne de front. L'orée de la forêt était perpétuellement en feu, les Récleyès essayant par tous les moyens de faire reculer la ligne des Anciens. On affecta Tezba, comme nombre de ses camarades, à une position bien précise sur la cime d'un arbre. Les ordres étaient simples, empêcher le feu de progresser et maintenir debout, à n'importe quel prix, son arbre.

Le garçon ne passa pas l'automne 1172. Au fil des saisons, les effectifs de la confrérie de la forêt ne cessait de se réduire. La ligne de front était maintenue, mais les brèches étaient fréquentes et plusieurs groupes de Récleyès réussirent à entrer dans le cœur de la forêt à plusieurs reprises. L'une de ces intrusions fut tout particulièrement marquante. Un Récleyès, dissimulé sous une cape rouge sombre, réussit à passer tous les barrages avec seulement quatre de ses frères. Son identité resta pendant de nombreuses années inconnue et encore aujourd'hui, tous les historiens ne sont pas d'accord. Quoi qu'il en soit, ce groupe réduit suffit à réveiller la fureur de la Nature.

On raconte que ce serait l'unique moment de la guerre où la déesse Mère décida d'intervenir. Une plainte résonna dans toute la forêt. Sortis du cœur de la forêt elle-même, les Kog'Karth se réveillèrent et dévastèrent tout sur leur passage. L'homme de sang dut aussi se résoudre à reconnaître leur puissance, il parvint cependant à pulvériser trois d'entre eux et en blessa gravement un autre avant que ce dernier ne l'envoie violemment dans les airs. Son corps percuta un Mirlis avant de retomber entre les branches. Certains murmurent qu'il réussit à sortir de la forêt, voyant ses frères Récleyès se faire massacrer par la Nature qui se révoltait.

Sans le soutien de ces protecteurs, les Anciens n'auraient peut-être pas survécu. Cependant, ils durent payer un lourd tribut, car dans la lutte, les Kog'Karth avaient préféré assurer la sûreté de l'intérieur de la forêt. Ils lâchèrent ainsi leur rage à la lisière, sans faire de distinction entre les confréries. Ce fut après cette bataille qu'ils faillirent disparaître. Chaque camp avait lourdement était lésé.



L’AVÈNEMENT D'UNE REINE

1175 - Karnès est abandonnée. Après la défaite des Récleyès chez les Anciens, Zaraze et sa reine ont retourné leur rage vers ceux qu'ils pensaient les plus faibles. Leur volonté était aussi de briser l'espoir qu'il restait sur le continent. Le réveil des Kog'Karth continuait de faire parler de lui, les dieux étaient à nouveau là pour les anciennes confréries murmurait-on. Le Mage Noir envoya alors sa reine et ses soldats d'élites pour infiltrer la capitale. Ils attaquèrent au petit matin, juste avant que les premiers rayons du soleil n'apparaissent derrière l'horizon. Les temples étaient déjà réveillés et s'occuper de la préparation de la première prière du jour.

Elisa chevauchait la chimère de son amant. Elle fondit sur les postes de surveillance de Karnès alors qu'ils étaient aveuglés par le levé du jour. La modeste troupe des Récleyès brisa la défense de la capitale en moins d'une demi-heure. La reine avait provoqué la panique en ville avec sa hideuse monture. Elisa avait aussi redonné vie aux cadavres des êtres aimés, que ses soldats avaient tués, et elle s'amusait à les contrôler pour tuer les femmes et enfants priant devant l'autel de leur dieu. L'odeur du sang se répandit dans toute la ville surélevée, attirant les vers géants du Désert de la Patience.

Les Récleyès se retrouvèrent seul en ville. Tous avaient fuis. La nuit ne tomberait que dans trois heures, et désormais, Karnès était le domaine des vers géants. Ils s’agglutinaient sous la ville, dévorant les malheureux qui étaient tombés. La reine se dirigea alors à l'autel de sa déesse et on raconte qu'elle y serait restée jusqu'à la fin de la guerre. Elisa se considéra comme la protectrice de ce lieu, certains Récleyès la suivirent et aucun autel ne fut détruit par eux. Aujourd'hui, ils sont tous encore intacts sauf un. Celui de la déesse Sydilia que la reine avait fait construire au centre de Karnès. Il était à cette époque, le lieu de culte le plus grandiose et jamais Karnès n'avaient été aussi vivante.



LE RÈGNE DU CHAOS

Les montagnes quant à elles sont constamment en guerre, ils ne restent plus beaucoup d'hommes valides. Ce sont les femmes qui défendent la capitale sous le commandement de Mathilde Tyoran. C'est à elle qu'a été confié la charge de Général lorsque Missélia, l'épouse du précédent dirigeant, mourut dans un raid mené par elle contre les Récleyès qui s'en prenaient aux fermes du Sud. Mathilde était restée à la capitale et elle apprit la nouvelle une semaine plus tard lorsque Gordack, le général de l'armée de sang, jeta la tête à la chevelure argentée au coeur de Férèsis.

Les Arvèles ne faillirent pas. Ferèsis était plongé dans un perpétuel combat, lorsqu'il ne fallait pas repousser l'ennemi qui arrivait de tous les côtés, les Liares à l'époque profitant de la situation pour conquérir toujours un peu plus de territoire, la confrérie des armes dut aussi faire face à la famine et à la maladie. Les rues étaient envahies par les blessés et malades, la demeure du Général avait été transformée en un immense hôpital où tout humain sans distinction de confrérie était soigné avec les moyens qu'ils avaient. Autant dire très peu.

Avant que l'hiver arrive, les Récleyès détenaient plus de la moitié du continent et s'étaient tous installés dans la capitale qui leur revient de droit, Faras. La cinquième confrérie avait semé le chaos sur tout le continent pour asseoir sa suprématie. Il n'y avait presque plus rien des anciennes confréries qui restèrent cloîtrées au sein de leur capitale, se rattachant au peu d'espoir qu'il leur restait.