[Quête] L'agonie mortelle

L'agonie mortelle

Mise en Contexte

Perdu dans une ruelle de Karnès, le temple abritant la Boite de l'Instinct effraie la plupart des habitants. Vénérer la mort a toujours été chose compliquée même pour les Namès et en particulier avec cet artefact qu'ils n'arrivent pas à comprendre. L'endroit est déserté toujours un peu plus chaque année et certains des membres du cercle aimeraient faire disparaître cette relique. C'est pourquoi le prêtre responsable de ce temple est à la recherche d'un valeureux qui voudrait bien passer l'épreuve devant témoins pour rappeler aux Namès que cet objet a toujours été une bénédiction et qu'ils ne doivent pas le craindre.

Déroulement de la Quête

Vous introduirez votre personnage dans la situation. Le MJ interviendra alors pour contrôler le prêtre responsable de la Boîte pour vous guider vers elle. Il plantera également le décor. Vous serez ensuite seul face à votre mort...

(#) Sujet: Re: [Quête] L'agonie mortelle Jeu 8 Sep 2016 - 19:40

Elend était allongé sur le lit de sa chambre, jouant avec une figurine en verre représentant un loup. Il faisait tournoyer l'objet dans sa main avec précaution, il n'avait aucune envie de le casser. Après tout c'était un cadeau d'une des femmes les plus fortes qu'il avait eu la chance de rencontrer, une liare qui plus est! C'était il y a un peu plus d'un mois lorsqu'il était partit avec son frère afin de venir en aide à un village ayant subi l'attaque d'un ver géant, c'est à ce moment qu'elle était apparue, Azée, une jeune liare qui, après un combat acharné, avait réussi à tuer seule le féroce animal… Le Names plaça la figurine au niveau de la fenêtre, là où venait s'engouffrer les rayons du soleil. Un spectre de couleur s'afficha sur son visage dû à la réfraction de l'objet en verre ce qui ne le dérangea point tant il était plongé dans ses réflexions. Lui aussi avait voulu combattre la bête, cependant la chasseuse de monstre l'en avait empêché surement pour son propre bien… Il était vrai qu'il n'avait jamais été doué pour le combat, en fait il ne s'était jamais vraiment battu de sa vie et encore moins au point d'y mettre sa vie en jeu. A vrai dire, il n'avait aucune idée de comment il aurait réagi si elle l'avait laissé l'aider. Peut-être aurait-il été tétanisé de peur face au monstre? Il aurait été une cible facile et un poids pour Azée, en fait il aurait pu être responsable de leurs morts à tous les deux…

Il serra la mâchoire reposant la figurine sur un meuble lui servant de table de chevet se redressant ainsi sur son lit. Il était inacceptable d'avoir ce genre de faiblesse surtout s'il menait son projet à bien et de toute façon pouvoir réfléchir efficacement même dans des conditions extrêmes était un atout de taille. La seule question était comment faire? Il était bien beau de vouloir surmonter la peur primaire qu'était la peur de la mort encore fallait-il trouver un moyen efficace… Certes se balader la nuit dans le désert en plein milieu des vers géants serait radicale pour ne plus avoir peur mais aussi pour ne plus avoir à vivre aussi. Dans son flux de pensées émergea un souvenir lointain, une conversation qu'avaient eue ses parents à table: son père critiquant l'intérêt d'un objet appelé Boite de l'instinct, un artefact selon lui maudit qui rendait fou les pauvres gens le touchant car les plongeant dans une vision de mort imminente. C'était parfait! Enfin s'il omettait le risque de devenir complètement taré… Il ne lui restait qu'une chose à faire savoir où pouvait bien se trouver cette fameuse boite.

Discrètement, Elend descendit les escaliers et passa derrière sa mère qui préparait une offrande pour Poliote, il lui jeta un regard hésitant à la prévenir qu'il allait sortir avant de se raviser. Elle avait toujours été anxieuse par rapport à ses escapades, en même temps il était son petit dernier et elle le considérait encore comme un bébé. Alors il se voyait mal lui annoncer qu'il partait tenter de surmonter une épreuve qui risquait de le transformer en légume… Et c'est donc sans un bruit qu'il quitta la demeure familiale.

Sa première destination n'était autre que le baraquement où travaillait Frederick lorsqu'il n'était pas en mission. Chose qu'il espérait car cela signifiait deux choses, la première était que personne n'avait été blessé ou avait besoin de soin d'urgence en plein milieu du désert et surtout parce qu'il était venu voir son grand frère. Il n'eut même pas à le chercher car celui-ci sortait du bâtiment au moment où il arriva. Il ne sembla même pas surpris de le voir par ici et se contenta de l'attendre avec son petit sourire habituel, posant son bâton contre un mur et s'asseyant sur un des bancs se trouvant à l'extérieur. Quand le jeune Namès se trouva à son niveau, il se passa la main dans la chevelure orangée avant d'adresser la parole à son cadet.

"Que ce passe-t-il Elend, me dit pas que tu as encore fait une bêtise…"

Ce genre de phrase sortant de la bouche de n'importe quelles autres personnes aurait été interprété comme de l'agacement. Toutefois, lorsqu'elle venait de son grand-frère, elle n'était que bienveillance, Frederick n'était pas du genre à juger et là était une de ses qualités, il faisait toujours ce qu'il pensait être juste. Elend ne put tout de même s'empêcher de grimacer en l'entendant faisait-il tant de bêtises que ça? Et est-ce que vouloir toucher la boite de l'instinct était considérée comme une bêtise? Il n'y avait qu'une façon de le savoir, il fallait lui demander.

"Tu sais quoi sur la boite de l'Instinct?"

Une expression de surprise s'afficha sur le visage du guérisseur qui fut vite remplacé par une mine grave avant de revenir à son calme habituel. Il sembla considérer la question un moment pesant le pour et le contre puis il lâcha un soupir résigné avant de relever la tête pour regarder son frère dans les yeux.

"Bon je te connais trop bien pour savoir que je ne vais pas réussir à te convaincre que c'est une mauvaise idée… De toute façon, tu dois avoir tes raisons. Et j'imagine que si je refuse de te dire ce que je sais, tu trouveras un autre moyen pour savoir où se trouve la boite. Je veux juste que tu me promettes une chose, ne t'infiltre pas comme tu aimes le faire mais présente toi au prêtre responsable. Cet artefact est dangereux et mieux vaut qu'il soit à tes côtés quand tu l'utiliseras… "

Elend hocha la tête écoutant attentivement les conseils de son ainé, il avait compris que celui-ci désapprouvait en partie ce qui voulait faire. Et pourtant, son frère faisait en sorte de lui donner les informations nécessaires pour que tout ce passe au mieux. C'était le genre de Fredérick ne pas brider les gens mais leur donner des moyens afin de les sécuriser un maximum. Une fois qu'il eut fini de dire ce qu'il avait à dire, il lui indiqua où se trouvait l'objet des convoitises du jeune Namès.

***

Elend passa devant l'immense temple d'Uraang qui se dressait sur la place telle une immense tombe ébène ce qui le fit presque frissonner, peut-être aurait-il un jour le courage de pénétrer le sanctuaire du dieu de la Mort? S'il survivait à l'épreuve de la boite de l'Instinct ce sera surement le cas… Il se dirigea ensuite dans des ruelles jouxtant le sinistre temple, celles-ci étaient bien plus vides et désertes que tous les autres lieux de Karnès, à croire que l'ombre du ténébreux bâtiment les faisait fuir. Ou bien était-ce le malaise de vivre à côté d'une soi-disant relique maudite? Peut-être tout simplement la combinaison des deux. Perdu dans ses pensées, il arriva plus vite qu'il l'eut cru devant un petit temple qu'il devina être celui renfermant la fameuse boite. L'entrée du lieu était austère mais n'était pas délabré pour autant, plusieurs réparations de fortune avaient été faites sur certaines frises, preuve que le responsable des lieux donnait tout ce qu'il pouvait pour faire survivre son sanctuaire. Il était donc arrivé.

Le futur chasseur de trésor resta encore une minute devant la porte en bois massif qui le séparait de l'intérieur du temple et donc de la boite de l'Instinct. Il commençait à douter de sa décision était-ce bien judicieux de risquer sa santé mental ici? Puis il secoua vivement la tête bien sûr que ça l'était, il allait bientôt partir de la capitale et de son cocon familial des milliers de dangers allaient l'attendre sur la route. Et s'il restait figé d'effroi devant chacun des dangers, il était sûr de ne pas faire long feu… Après avoir pris une grande inspiration, il avança de quelques pas et s'apprêta à frapper quelques coups de heurtoir afin de savoir si le bâtiment était encore habité et bien sûr s'il pouvait pénétrer dans ce lieu sacré.

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(#) Sujet: Re: [Quête] L'agonie mortelle Lun 19 Sep 2016 - 21:57

Le prêtre qui se charge du temple que vous souhaitez visiter n'est pas là pour vous ouvrir. Il est parti en quête d'un courageux homme qui pourrait être celui qui oserait affronter la Boîte de l'Instinct. Mais les rues de Karnès sont si tranquilles et paisibles, aucun individu ne sort du lot et personne n'ose lui parler. Ce n'est qu'un pauvre prêtre d'un temple qui abrite un objet maudit...

Il soupire quand il constate que ce n'est pas encore aujourd'hui qu'il trouvera la personne qui pourra montrer à tous que la boîte n'est pas à craindre. Certes, sa magie est puissante et et surprenante, néanmoins elle peut offrir quelque chose de plus à un être humain. Ne plus craindre les surprises d'Uraang, n'est-ce pas merveilleux ? Mais le Cercle de la Lumière ne semble pas de cet avis, craignant ce pouvoir comme ils l'ignorent à la fois.

Aujourd'hui encore, il n'a pas su avoir une audience faute de candidat pour se confronter à la boîte. Son temple ne tient presque pas debout, seule la force de ses bras lui permet de faire tenir les pierres entre elles.

Quand il arrive dans la ruelle de son lieu de culte, il est étonné de vous remarquer devant sa porte, en train de la toquer. Vous voulez vraiment entrer ? Le prêtre n'en revient pas... Vous n'aviez pas attendu plus de deux minutes que vous l'entendez vous interpeller :

« C'est moi que vous cherchez je suppose. »

Un sourire sincère et dégageant une certaine joie s'affiche sur son visage fatigué. Il s'avance vers la porte et l'ouvre, mais avant de vous inviter à entrer, il vous pose cette question :

« Qu'est-ce-qui vous amène à frapper à ma porte ? Je dois le savoir, car c'est hélas bien rare depuis longtemps ce genre de chose... »

Il doit connaître vos intentions. Sauter sur le premier venu pour tester la boîte, ce n'est pas correct. La Vérité qu'elle possède est si puissante que ce n'est pas n'importe qui qui peut l'approcher...

(#) Sujet: Re: [Quête] L'agonie mortelle Mar 11 Oct 2016 - 18:25

Elend resta planté un petit moment devant la porte du temple, et rien ne se passa. S'imaginant que le prêtre en charge des lieux devait être aussi vieux que le bâtiment lui-même; il donna encore deux coups de heurtoir bien plus puissants que les précédent, supposant que le vieil homme responsable de la Boîte de l'instinct était un peu dur de la feuille. Et à nouveau seul le silence lui répondît. Le jeune homme grinça des dents agacé par le fait d'avoir parcourus tout ce chemin pour des prunes... Le sage n'était sûrement pas là, peut-être était-il allé faire des courses? Ou alors lui aussi en avait eu marre de son poste de gardien d'un temple laissé à l'abandon et avait laissé l'endroit à l'abandon ? Le Names décida de tenter une nouvelle fois de frapper à la porte de façon que même un sourd puisse l'entendre ! Toutefois lorsqu'il saisit le heurtoir pour la énième fois, il entendit un toussotement au dessus de lui. Par réflexe, Elend leva la tête afin d'apercevoir une vieille dame qui le devisageait du haut d'une fenêtre. Au vu de son visage passablement énervé, le jeune homme compris qu'il allait sûrement se prendre un savon s'il frappait encore une fois sur la porte en bois massif. Ne souhaitant aucun problème, le jeune Names lâcha tout doucement l'anneau métallique se faisant la réflexion que les personnes du voisinage ne devaient pas avoir l'habitude de voir quelqu'un vouloir à ce point pénétrer dans le lieu saint.

Le jeune homme considéra un moment de revenir une autre fois tenter l'épreuve. Cependant, même si avait toute confiance en la discrétion de son frère, une erreur était rapidement arrivée… Et si son père et surtout sa mère était au courant pour son projet, il était presque sûr qu'elle fasse en sorte qu'il ne puisse sortir de sa chambre tant qu'elle n'avait pas convaincu le prêtre en charge de la boite de l'Instinct de n'accepter sous aucune condition de soumettre son fils chérie à cette terrible épreuve. Dans une dernière tentative, il s'approcha de l'entrée du temple, mais cette fois-ci, il ne comptait pas frapper à la porte mais pénétrer directement dans la nef. Et si le prêtre responsable n'était pas présent, il considérait grandement à tout de même toucher à l'artefact malgré les recommandations de Frederick. Alors qu'il s'apprêtait à saisir la poignée afin d'entrouvrir, une voix retentit derrière lui.

"C'est moi que vous cherchez je suppose."

Un frisson parcouru le dos d'Elend qui par réflexe retira sa main comme si la poignée de la porte était chauffée à blanc. Il devait exister une loi cosmique créé par Mère Nature qui stipulait qu'à chaque fois qu'il tentait d'outrepasser les règles, il y avait toujours une personne pour le prendre la main dans le sac. Ne faisant comme si de rien n'était et espérant que le prêtre n'ai aucune idée de son intention précédente, il se tourna vers l'homme auquel il répondit par un grand sourire. Le prêtre semblait heureux de voir qu'une personne était intéressée par ce qu'il gardait et se précipita presque pour venir lui ouvrir la porte. Ce fut presque avec un soupir de soulagement que le jeune Namès accueilli le geste de l'ancien, toutefois, et comme à chaque fois, rien n'était aussi facile que cela pouvait paraitre. Avant de le laisser pénétrer dans le bâtiment afin de lui faire passer l'épreuve, celui-ci lui demanda quelle était ses raisons pour vouloir tenter la terrible expérience qu'était la Boite de l'instinct. Pendant un instant, il chercha rapidement une excuse avant de réaliser que pour une fois, il n'avait qu'à dire la vérité.

" Et bien, c'est qu'il n'y a pas longtemps, je me suis retrouvé dans une situation dangereuse et je n'ai rien su faire à part ne pas bouger en regardant impuissant la scène qui se passait sous mes yeux. Et tout cela alors que mon amie faisait de son maximum pour se débarrasser de la créature qui nous avait attaqués… Je n'ai pas envie de rester la personne qui se tétanise devant la mort, je veux être maitre de mon propre destin même face à Uraang , que ça soit pour me protéger moi ou tous ceux qui sont cher à mon cœur!"

Se rendant compte qu'il s'était un peu emporté dans ses explications, il baissa la tête cachant un peu ses yeux avec sa chevelure blonde. N'osant pas regarder le visage de l'homme, il n'avait aucune idée de comment il avait pris son excès de motivation. Tout ce qui lui restait était d'attendre afin de savoir si celui-ci acceptait sa requête.

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(#) Sujet: Re: [Quête] L'agonie mortelle Jeu 27 Oct 2016 - 18:23

Le prêtre écoute attentivement vos explications. Voyant votre motivation, il ne peut s'empêcher de sourire.

« Voilà un jeune homme bien motivé et honnête ! Relève ta tête, tu n'as pas à avoir honte à exprimer tes sentiments. »

Le gérant du temple avait hésité à vous faire entrer pour tenter l'expérience, vous trouvant trop jeune. Même s'il est désespéré de ne pas trouver de candidat, il n'en est pas au point de laisser un gamin à l'âme pure faire face au pouvoir d'Uraang. Mais face à votre détermination, il se voit mal refuser votre requête. Vous avez réussi à le convaincre et à montrer que vous pourrez survivre à cette épreuve !

« Bien, suis moi. »

Il vous ouvre les portes de son temple. Ne vous attendez à rien d'exceptionnel, il n'y a aucune décoration, aucun objet à la gloire d'un dieu, pas même un vitrail. Les murs sont nus d'une pierre parfois grise, parfois beige, entaillés à certains endroits. Des débris sont à leurs pieds, témoignant de petits éboulement provenant d'un plafond qui semble tenir avec les dernières forces qui lui reste. S'il n'y avait pas la fameuse boîte qui trône au centre du temple, vous auriez pu facilement penser que celui-ci est en ruine.

Le prêtre s'arrête derrière la boîte et vous regarde avec son plus grand sérieux.

« Maintenant que tu es face à elle, es-tu toujours aussi sûr de l'ouvrir et de défier Uraang ? Le moindre doute sera fatal, et tu en seras changé à vie. Ce n'est pas une expérience anodine... »

Il vous teste afin de connaître votre niveau de détermination.

Directives:

(#) Sujet: Re: [Quête] L'agonie mortelle Mar 8 Nov 2016 - 14:20

"Voilà un jeune homme bien motivé et honnête ! Relève ta tête, tu n'as pas à avoir honte à exprimer tes sentiments."

Elend s’exécuta timidement afin de regarder le vieux prêtre dans les yeux, le visage creusé par les rides de l’homme ne laissait rien transparaitre de ses intentions. Le jeune homme déglutit en attendant la réponse du responsable de la Boite de l’Instinct. Certes il venait de le complimenter, mais cela ne voulait pas dire pour autant qu’il allait accepter de lui faire passer l’épreuve. Peut-être que ses louanges n’étaient qu’un baume destiné à apaiser le refus qui allait suivre ? Le cœur du jeune Namès battait de plus en plus vite sous le regard sage de l’homme qui sembla enfin avoir pris sa décision.

"Bien, suis moi."

Un sentiment de soulagement vint l’envelopper alors que le prêtre entreprit d’ouvrir la porte du modeste temple. L’intérieur du lieu était encore plus sobre que la devanture le laissait présager, il n’y avait aucunes fioritures brillantes comme l’on pouvait dans certains grands temples de Karnes, même pas une statue représentant le dieu auquel était affilié cette église. Maintenant qu’il y pensait, la relique qu’était la Boite de l’Instinct devait être associé à une des divinités mais laquelle ? La première idée qui lui vint à l’esprit fut Uraang, un objet faisant ressentir la mort elle-même à son utilisateur ne pouvait que lui être assigné. Ou alors était-ce Cioriel, l’objectif de la Boite n’étant pas tant la mort que de prêcher la vie… Il pouvait aussi s’agir de Taran vu que le principal intérêt de l’artefact était de former les soldats à pouvoir affronter leur peur de tomber au combat. Elend hésita un moment à poser directement la question au prêtre mais se retint de la faire de peur que son ignorance soit mal interprété par celui-ci et qu’il revienne sur sa décision. Dans le doute, le Namès adressa une petite prière aux trois divinités afin qu’elles veillent sur lui pour l’épreuve qu’il allait passer.

Ils s’arrêtèrent dans une nef se trouvant au fond du temple, la Boite de l’Instinct se trouvait là posé à même le sol comme la plus vulgaire des malles. En fait l’objet en lui-même semblait plutôt quelconque, à un point qu’Elend aurait pu passer devant dans la rue sans penser qu’il s’agissait d’un puissant artefact… Le prêtre se déplaça afin de se retrouver derrière le coffret et prit une position des plus cérémonieuses. Il commença à parler avec une voix teintée de sérieux et de gravité qui résonna sur les murs du temple. Le jeune Namès l’écouta avec calme se demandant si tout ceci était nécessaire ou si le vieil homme était juste content de pouvoir à nouveau sortir son monologue traditionnel. Une fois qu’il eut fini, Elend le fixa un instant afin d’être sûr qu’il n’allait pas embrayer sur un autre discours puis se contenta de faire quelque pas en avant pour arriver au niveau du coffre. Il regarda à nouveau le vieillard, son geste était-il suffisant pour montrer sa détermination ? Ou fallait-il qu’il dise quelque chose en particulier ? Face au silence, le Namès conclut que tout était bon et tendit la main afin d’ouvrir le coffre. Ses doigts se rapprochèrent dangereusement du couvercle de la Boîte, alors qu’il allait toucher la pierre qui constituait l’artefact, il se recula d’un coup.

Heu, je l’ouvre juste comme ça ? Y a pas de formule magique à prononcer ? Je l’ouvre et pouf vision de mort ?

Le prêtre ne sourcilla pas d’un pouce et continuait à l’observer d’un regard sévère et inquisiteur, Elend compris que ce n’était pas de l’animosité envers lui, l’homme était juste concentré afin de le sortir de l’illusion si les choses se passaient mal. Dans un souffle, il lui répondit.

"Vous avez juste à ouvrir la boite… "

Le Namès le regard avec un air circonspect et se pencha une nouvelle fois afin d’exécuter les directives de l’homme. Alors qu’il s’apprêtait à prendre entre ses mains les côté de la malle, il s’arrêta à nouveau relevant la tête vers le prêtre.

"Franchement, pas étonnant que cet artefact soit considéré comme dangereux si le premier venu peut l’ouvrir et se faire entrainer dans un rêve mortel, ils auraient pu penser à un système de sécurité… "

Un raclement de gorge irrité l’arrêta dans ses remarques et Elend leva les yeux pour apercevoir l’air agacé du vieil homme. Il n’était dont plus le temps à la discussion. Après un long soupir, il ouvrit la Boite de l’Instinct.

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La main du prêtre vint lui attraper le poignet stoppant ses doigts à quelques millièmes de la Boîte de l'Instinct. Le jeune Namès leva la tête avec un air interrogatif sur le visage, le vieil homme avait-il fini par revenir sur sa décision? Avait-il fini par juger l'épreuve trop dangereuse pour un garçon de son âge? Les traits du maître des lieux étaient toujours aussi impassibles, l'empêchant de deviner ce qu'il pouvait bien penser. Ils restèrent ainsi un court moment durant lequel le silence vint envahir la pièce. Peut-être s'attendait-il à ce qu'il dise quelque chose? Elend entreprit d'ouvrir la bouche mais lorsqu'il se décida à enfin produire un son, des cloches sonnèrent. Ce n'était pas un habituel appel à la prière, toutes les cloches de la ville retentissaient dans la capitale des Namès. Bien que cela ne semblait avoir aucun sens, lui et le prêtre comprirent rapidement le sens de tout ce tintamarre, quelque chose de gros était en train de se passer. Le vieil homme avait laissé tomber son masque inexpressif, le troquant contre une mine inquiète. Il plongea ses yeux dans le regard du Namès et d'une voix amplis de crainte prononça avec détermination.

" Le test attendra, va rejoindre ta famille…"

Pendant une seconde, Elend pensa à protester mais l'air grave du prêtre et le vacarme extérieur qui s'intensifiait lui fit comprendre qu'il n'était plus temps pour défier la Boite de l'Instinct. Il finit par hocher la tête et le maître des lieux le lâcha enfin, par reflexe le jeune homme vint se toucher l'endroit qui avait été étreint. L'homme quand à lui s'était déjà retourné pour vaquer précipitamment à d'autres occupations dans son temple. Voyant qu'il n'était plus surveillé, Elend hésita à toucher tout de même le coffre avant de se raviser pour suivre le conseil du prêtre. Des cris se soulevèrent. Il se précipita vers la sortie et ouvrit d'un grand geste les portes du lieu sacré, la ruelle, qui était encore déserte il y a quelques instants, grouillait de dizaine de personnes courant un peu partout paniqué dans l'artère de pierres. La peur et la panique se lisait sur le visage des passants, renforçant l'incompréhension d'Elend qui ne trouva pas d'autres idées qu'agripper par le bras une femme qui passa juste à côté de lui. Celle-ci poussa un cri strident et se débattit violemment avant de s'apprêter à le frapper. Elle s'arrêta en pleine action réalisant que son agresseur n'était autre qu'un adolescent, et cligna plusieurs fois des yeux, son bras encore tendu en l'air prêt à le cogner. Le jeune Namès n'y prêta pas attention et la regarda dans le blanc des yeux.

"S'il vous plait dites moi ce qu'il se passe…"

La stupeur s'effaça du visage de la femme qu'il avait interpellé, et fut remplacé par de la colère. D'un geste brusque elle se dégagea de son étreinte et lui jeta un regard noir. Elle semblait lui en vouloir de l'avoir ralentie mais lui répondit tout de même avec une certaine véhémence.

"Karnès est attaqué, il faut vite fuir!"

Sans attendre son reste, elle reprit sa course effrénée et disparut dans l'angle de la ruelle. Le Namès resta pétrifié au milieu de la foule paniquée. Ils étaient attaqués. Comment était-ce possible? Et qui ? Un individu le bouscula, le sortant de sa torpeur. Il y avait bien plus important que de savoir le pourquoi du comment! Il devait retrouver Fred et le reste de sa famille! Et à son tour, il se précipita vers la sortie du boyau.

Il marchait avec difficulté remontant à contrecourant un flot continue de citoyens apeurés, ses oreilles bourdonnaient à cause des cris et des pleurs qui se soulevaient de cette immense masse humaine qu'il traversait. Jouant des coudes, il tentait de se frayer un chemin à travers ses vagues humaines, avançant petit à petit tout en essayant de ne pas être emporté dans l'autre sens par le courant de fuyard. Il était si obnubilé par le fait de rejoindre sa famille, de s'assurer qu'ils allaient tous bien, qu'il n'avait toujours pas compris pourquoi il était le seul à vouloir se diriger dans cette direction. Tout d'un coup, la marée de corps et de membres se débattant s'estompa, il restait encore plusieurs retardataires peinant à rattraper le gros du groupe mais plus assez pour le gêner dans sa course.

Une explosion

Le souffle faillit le faire tomber en arrière et en à peine quelques secondes un nuage de poussière déferla sur lui, il toussa violemment ses poumons s'étant emplis de particule; les autres Namès autour de lui n'était plus que de vagues silhouette sombre se mouvant derrière cette brume de terre et de sable. Un vrombissement sourd résonnait dans son crâne atténuant des hurlements de douleurs provenant de personnes agonisant qu'il ne voyait pas. Marchant à tâtons, il fit quelques pas en avant tandis que les débris retombaient au sol, sa vision s'éclaircissait tandis que le nuage de poussière se dissipait. Et il les vit. Debout sur les ruines du bâtiment qui venait de s'effondrer, ce qui était surement une de leurs œuvres, se trouvait des êtres à la peau cendré. Bien sûr ce n'était pas cela qu'on remarquait d'abord chez eux, la première chose qui sautait aux yeux était qu'en plus de leur apparence humanoïde ceux-ci arboraient d'immenses paires de corne et leurs queues venaient fouetter le sol dans des claquements sonores. Des liares. Il n'en faisait aucun doute et ceux-ci ressemblait bien plus aux démons des légendes qu'à Azée la chasseuse de monstre. En fait, ils faisaient carrément froids dans le dos, ironique pour un peuple du feu. Leurs regards se posèrent dans sa direction mais ce n'était pas lui qu'ils regardaient, ils fixaient un petit garçon larmoyant et déambulant aux milieux des gravats. Encore assourdi par le bruit, il n'entendait pas ses sanglots mais devina que ceux-ci agaçaient leurs agresseurs. Un des liares leva la main avec un rictus sadique.

Sans vraiment savoir pourquoi ni comment, Elend sentit son corps bougé pour se jeter sur l'enfant. Des sifflements arrivèrent à ses oreilles tandis qu'il sentait des objets inconnus l'effleurer de peu venant déchirer par endroit sa tunique déjà barbouillé de terre. Une vive douleur le fit grimacer mais il n'y prêta aucune attention et attrapa le garçon sous le bras avant de se jeter à l'abri derrière un mur. Sans attendre plus longtemps, il prit l'enfant par la main et couru dans la direction opposée au groupe de liares. Par chance, ils ne semblaient pas porte plus d'intérêt que cela en leur personne et s'attaquèrent à un autre bâtiment de la capitale.

Ils arrivèrent devant les portes du temple d'Uraang, l'imposante bâtisse de couleur obsidienne se dressant dans le ciel tel une pierre tombale géante. Des prêtres lui firent signe de les rejoindre, sans hésiter et toujours en tenant l'enfant par la main, il courut pour arriver à leur niveau. Les deux hommes qui les attendaient le dévisagèrent d'un air déconcerté puis se ravisèrent et les accueillir. Ils lui parlèrent mais il ne réussit qu'à comprendre des brides de leur conversation. Tout était confus dans sa tête, ils mentionnèrent une évacuation, un passage secret, un manque de temps, des derniers rescapés. Les pièces du puzzle se mirent en place quand il aperçut, une ouverture dans un des murs du temps dans lequel s'engouffrait d'autres citoyen. Les prêtres prirent l'enfant et s'échappèrent à leur tour, comprenant qu'ils étaient les derniers à pénétrer dans le tunnel, Elend leur emboita le pas. Bizarrement, il n'arriva pas à tenir la cadence et du s'arrêter pour reprendre son souffle. Par réflexe, il se tint la hanche alors qu'il respirait bruyamment, quelques choses de poisseux venaient lui couler sur les doigts. Négligemment, il leva sa main pour l'observer à la lumière, elle était couverte de sang. Le jeune homme baissa son regard son flanc droit, une énorme tâche rouge venait maculer sa toge tendit qu'une petite tige en pierre dépassait du tissu. Il grimaça à nouveau quand il voulut la toucher, pas étonnant qu'il se sentait si faible depuis tout à l'heure en ayant perdu tant de temps. Il n'avait plus qu'à espérer tenir assez longtemps pour rejoindre les autres… Il s'arrêta un moment pour observer l'issu par laquelle il était rentré. Qui allait refermer derrière lui?

Tremblant comme une feuille et s'aidant de la paroi rocheuse pour tenir debout, il avançait doucement vers la lumière. L'énergie que lui avait procuré l'adrénaline s'estompait enfin et la fatigue le rattrapait, chaque pas le faisait souffrir de plus en plus. Il crut s'effondrer plusieurs fois, pensant que ses jambes ne supporteraient plus son poids et à chaque fois, il avait redoublé d'effort pour ne pas sombrer dans l'inconscience. A son grand soulagement, il finit par y arriver. Le temple d'Uraang était complètement vide, seule la statue du dieu de la Mort trônait de sa grandeur dans ce lieu sacré. Elend ne put s'empêcher d'esquisser un sourire, où ce qui s'en rapprochait le plus tellement son visage était défiguré par la douleur et l'épuisement. Comprenant qu'il n'en avait plus pour longtemps, il chercha à tâtons autour de l'entrée secrète un mécanisme. Heureusement pour lui, le déclencheur était plutôt évident, il s'agissait d'une brique sombre dépassant grossièrement par rapport à ses consœurs. Il appuya dessus de toutes ses forces quitte à s'effondrer, la pierre bougea et s'enfonça afin de retrouver sa place initiale. Un bruit sourd gronda dans la pierre et le pan mur se referma comme par magie dissimulant aux yeux profanes le passage. Soulagé, il soupira et s'adossa au mur avant de glisser à terre, il était gelé et il commençait à se faire sombre. Sans crainte, il lâcha prise et se laissa couler dans le néant.

Quelque chose le réveilla, quelque chose de glacé et d'aussi froid que la mort qui venait lui relever le menton. Il peina à ouvrir les yeux et voyait encore trouble, cependant il distingua clairement le scintillement de l'épée d'obsidienne qui le menaçait. Au bout de l'arme se tenait un liare ressemblant aux démons qu'il avait vus récemment. Celui-ci le jaugea du regard avant de cracher.

"Par où ce sont-ils enfuit?"

Le jeune homme dévisagea son interlocuteur, le temps que son cerveau encore embrumé par l'anémie enregistre ses paroles. Un léger sentiment de satisfaction envahit le corps du Namès, en fermant cette porte il venait surement de sauver de nombreuses vies. Il essaya de former un rictus satisfait sur son visage mais n'y arriva pas, il n'avait plus aucune force. Alors qu'il menaçait de s'effondrer en avant, ses dernières pensées furent pour sa famille, espérant sincèrement qu'ils soient tous sains et saufs. Toutefois le liare n'avait aucune intention de le laisser partir aussi tranquillement et le repoussa violemment contre le mur. La douleur éveilla à nouveau ses sens et débloqua une dernière réserve d'énergie qu'il utilisa pour lui répondre.

"Aucune idée…"

Le démon soupira et leva son arme.

"Une dernière parole?"

Les yeux du Namès se posèrent sur la pointe de l'épée, il n'y avait même pas quelques heures il était encore pétrifié à l'idée de mourir. Et maintenant… Maintenant cela n'avait plus aucune importance, à vrai dire, il avait pensé mourir lorsqu'il était tombé inconscient et il l'avait accepté. Oui c'était cela, il avait accepté sa mortalité. La mort n'était qu'une étape par laquelle tout le monde passera tôt ou tard, il n'y aucune raison de s'en inquiéter autant profiter entièrement du moment présent. Dommage qu'il s'en rendait compte seulement maintenant. Son regard se posa ensuite sur le visage du liare qui attendait patiemment son épitaphe. Il le fixa droit dans les yeux et utilisa ses dernières forces pour sourire et lui répondre.

" Franchement ? Il y a rien qui me vient là…"

Et l'épée le transperça.

***

Il ouvrit brusquement les yeux comme si on venait de le sortir d'un cauchemar, sa main était posée sur la Boîte de l'Instinct. Il la retira tout aussi brusquement et leva la tête pour apercevoir le vieux prêtre. Rien qu'à voir le rictus qu'il affichait, Elend devina qu'il venait de réussir l'épreuve. Pourtant, il se recula tout de même de l'artefact le regardant avec un air suspicieux. Tout ce qu'il venait de voir n'était autre qu'une sorte d'illusion. Pourtant tout avait l'air si réel, peut-être était-ce pour cela que la Boite était aussi crainte… Néanmoins une question lui brulait les lèvres et n'attendit pas pour la poser au gardien de l'objet.

"Juste ce truc ne montre pas le futur?"

Le vieil homme eut ne put cacher une expression de surprise suite à cette question et secoua la tête. Il s'avança doucement et le prit par le bras pour l'amener vers la sortie. Il lui ouvrit la porte avant de lui parler sur un ton des plus chaleureux.

"La Boite ne montre qu'une vision de ton esprit donc ne t'inquiète pas, jeune homme. Va te reposer, l'épreuve est plus éprouvante que ce que l'on peut croire…"

Elend hocha la tête et le remercia avant de partir. En rentrant chez lui, il passa devant le temple d'Uraang et s'arrêta un petit moment, une idée lui traversant l'esprit. Y-a-t -il vraiment un passage un secret?

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(#) Sujet: Re: [Quête] L'agonie mortelle